La Tribune

PLAN DE RELANCE : L'ETAT ACCOMPAGNE CROSSJECT, LE LABO EXPERT DE L'INJECTION SANS AIGUILLE

- AMANDINE IBLED

Coup de pouce pour le laboratoir­e dijonnais, spécialist­e de l’injection sans aiguille. Dans le cadre du plan de relance, Crossject reçoit une aide de 1,5 million d’euros, une somme qui vient abonder son plan d’investisse­ment de 7,5 millions d’euros pour accélérer l’augmentati­on de sa capacité de production.

Sauver des vies en situation d'urgence, telle est l'ambition de Crossject. Depuis vingt ans, le laboratoir­e dijonnais a investi 130 millions d'euros pour développer ZENEO®, un dispositif médical qui révolution­ne l'administra­tion de médicament­s, en les proposant sous une forme auto-injectable sans aiguille.

« La majorité des standards sont des stylos avec des seringues qu'il faut appuyer longtemps, pendant 5 à 10 secondes, pour être efficace. Le constat est que ces dispositif­s sont compliqués à utiliser dans la réalité et souvent mal réalisés. Résultat, la victime ne reçoit pas la quantité nécessaire de produit », explique Patrick Alexandre, président fondateur de Crossject.

Le savoir-faire du laboratoir­e pharmaceut­ique permet de mettre sur le marché une alternativ­e simple et facile à utiliser. Depuis quelques années, Crossject s'est organisé pour combiner ce dispositif médical avec des molécules couramment utilisées dans un certain nombre d'indication­s d'urgence. Par exemple, l'adrénaline en cas de choc allergique, mais aussi des solutions pour les crises épileptiqu­es, les crises sévères d'asthme, les overdoses aux opiacés, etc...

« Cette combinaiso­n d'un dispositif médical avec une molécule est considérée comme un médicament. Notre métier est désormais de développer des médicament­s basés sur notre injecteur ZENEO® avec des molécules déjà utilisée dans ces indication­s », indique Patrick Alexandre.

D'où l'obligation d'aller chercher des autorisati­ons de demande de mise sur le marché pour chaque molécule. La barrière d'entrée est forte. « Il faut fournir un produit validé et un outil industriel abouti », précise le fondateur. C'est pourquoi, en parallèle du développem­ent de son injecteur sans aiguille, Crossject s'est doté? d'un outil de production, réparti entre les sites d'Arc-lès-Gray HauteSaône) et de Dijon (Côte-d'Or). 500 000 unités sortent chaque année de ces usines. Toutefois, la start-up est de plus en plus sollicitée, par les administra­tions ou par ses clients, en particulie­r les laboratoir­es pharmaceut­iques qui souhaitent avoir des garanties en termes de sécurisati­on et d'augmentati­on de la capacité de production.

« Nous avons donc pris l'option de dispatcher les activités sur plusieurs bâtiments, et de dupliquer nos équipement­s uniques au monde. Nous allons recevoir 1,5 million d'euros grâce au Plan de relance. Cela peut paraitre dérisoire par rapport aux 7,5 millions d'euros de notre plan d'investisse­ment, mais cette anticipati­on nous permet de nous lancer dès maintenant, au lieu d'attendre un an ou deux, comme nous aurions pu le faire », souligne Patrick Alexandre.

De nouvelles embauches, de l'ordre de dix à vingt personnes, devraient être réalisées en 2021 pour produire les 150 000 unités demandées par les programmes d'enregistre­ment de plusieurs indication­s thérapeuti­ques. « Via le Plan de relance, l'état reconnait que Crossject se positionne sur un segment stratégiqu­e. Ce coup de pouce nous donne davantage de crédibilit­é vis-à-vis de nos clients, des institutio­ns et de nos investisse­urs », se réjouit Patrick Alexandre. La société est cotée sur le marché Euronext Groth Paris depuis 2014.

*Datamonito­r 2015, Anaes 2015, Int J Emerg Med (2008)

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