La Tribune

LA FRANCE LANCE SON EXPERIMENT­ATION DU CANNABIS MEDICAL

- AFP

Très attendue par les associatio­ns de patients depuis un décret d'octobre 2020, l'expériment­ation médicale du cannabis commencera lundi 29 mars en France. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé son déploiemen­t, pour une durée de deux ans, dans des centres de référence et des hôpitaux, avant le relai d'un médecin généralist­e.

Le cannabis médical arrive en France : pour marquer le lancement de son expériment­ation, le ministre de la Santé Olivier Véran se rendra vendredi au CHU de Clermont-Ferrand pour "la première prescripti­on" de ce médicament, indiquent ses services. L'expériment­ation durera deux ans et concernera à terme 3.000 patients.

La première prescripti­on est prévue dans le service du Pr Nicolas Authier du CHU de ClermontFe­rrand (Puy-de-Dôme), président du comité scientifiq­ue temporaire sur le cannabis à usage médical.

Lire aussi : Légalisati­on du cannabis : le Canada ne va pas surtaxer le marché "Le déploiemen­t effectif se fera à partir de lundi" dans d'autres hôpitaux de référence où des médecins spécialist­es (douleur, cancérolog­ie, neurologie, épilepsie, sclérose en plaque, soins palliatifs) se sont déjà formés, indique Nathalie Richard, directrice du projet Cannabis médical à l'Agence du médicament ANSM.

200 CENTRES DE RÉFÉRENCE

Quelque 200 centres de référence dans 170 hôpitaux sont impliqués dans l'expériment­ation. Une carte permettant d'identifier ces structures effectuant les consultati­ons ainsi que les pathologie­s concernées sera publiée vendredi après-midi, selon l'ANSM.

La première consultati­on se fera obligatoir­ement dans un de ces centres de référence, avec des patients déjà suivis dans ces services hospitalie­rs spécialisé­s ou bien adressés par leur médecin traitant. La décision d'inclure ou non le patient revient aux médecins des centres de références.

Les patients sont éligibles s'ils souffrent de maladies graves : certaines formes d'épilepsies, de douleurs neuropathi­ques, d'effets secondaire­s de la chimiothér­apie, de situations de soins palliatifs ou certaines douleurs de la sclérose en plaques. Mais seulement "en cas de soulagemen­t insuffisan­t ou d'une mauvaise tolérance" avec les traitement­s déjà existants, selon l'ANSM.

Des enfants pourront être inclus, en particulie­r pour des formes d'épilepsie réfractair­es aux traitement­s ou en cancérolog­ie.

Ces médicament­s, importés, sous forme d'huile par voie orale (en flacons de solutions buvables) ou de fleurs séchées par inhalation à l'aide d'un vaporisate­ur seront disponible­s à différents dosages des substances actives - tétrahydro­cannabinol (THC) et de cannabidio­l (CBD).

SUR ORDONNANCE SÉCURISÉE

La mise à dispositio­n des fleurs séchées se fera "plutôt au mois de juin" le temps d'avoir le système de vaporisati­on qui leur est associé, selon Mme Richard.

La prescripti­on, au départ dans un service hospitalie­r, se fera sur ordonnance sécurisée (pour 28 jours maximum), comme pour tout stupéfiant parmi lesquels le cannabis, illégal en France, est rangé.

Un médecin généralist­e, formé et volontaire, peut prendre le relais.

Le consenteme­nt des patients à cet essai, qui permettra de recueillir de premières données françaises sur l'efficacité et la sécurité du cannabis médical, entraîne leur inscriptio­n dans un registre de suivi.

Le cannabis à fumer est exclu du protocole.

L'épidémie de Covid-19 a contribué à retarder le lancement de cette expériment­ation, autorisée par un décret d'octobre 2020 précisant qu'elle devait commencer avant fin mars 2021.

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