La Tribune

"NOUS SOMMES TROP LENTS!" CETTE NUIT, MACRON A APPELE A UNE RELANCE EUROPEENNE PLUS FORTE ET PLUS RAPIDE

- AFP

Évoquant les 1.900 milliards de dollars du plan de relance des États-Unis, le président Macron, dans son discours de cette nuit tenu à l'issue du sommet des 27, a estimé que cette réponse allait leur permettre de retrouver très vite leur trajectoir­e antérieure. En comparaiso­n, il a estimé que la relance actuelle de l'UE était insuffisan­te, que faute d'une réponse plus forte et plus rapide, elle risquait de sortir de crise plus tardivemen­t.

Le président français Emmanuel Macron a estimé jeudi que l'Europe devra "améliorer" et "compléter" sa réponse économique et budgétaire à la crise du Covid-19 afin que la relance soit "plus vigoureuse" et ne diverge pas trop de celle des Etats-Unis.

"C'est un des enseigneme­nts de la crise pour l'Europe comme pour la France: il nous faut simplifier drastiquem­ent nos réponses. Nous sommes trop lents, nous sommes trop complexes, nous sommes trop engoncés dans nos propres bureaucrat­ies", a ajouté le chef d'Etat devant la presse à l'issue du sommet européen qui s'est tenu en visioconfé­rence.

Résumant les discussion­s entre les 26 autres dirigeants de l'UE, Emmanuel Macron a souligné que la sortie de la crise passait "par un maintien des mesures de soutien budgétaire aussi longtemps que durera la crise sanitaire et la mise en oeuvre rapide du plan de relance européen" de 750 milliards d'euros qui avait été adopté en juillet.

Avec cet engagement "extrêmemen­t fort", l'UE "a apporté une réponse à la hauteur" à la suite de la première vague de l'épidémie du printemps 2020. Mais, suite aux 2e et 3e vague (...), il nous faudra sans doute compléter cette réponse", a-t-il ajouté.

"La force de la réponse américaine et du plan annoncé il y a quelques jours par le président Biden et son Congrès nous placent face à une responsabi­lité historique", a estimé le chef de l'Etat, en faisant allusion à la décision d'injecter 1.900 milliards de dollars dans l'économie américaine.

Sur la base des projection­s, "on voit bien que les États-Unis vont retrouver à peu près mi-2021 le niveau absolu qui était le leur avant la crise et surtout vont très rapidement retrouver la trajectoir­e qui était la leur", a-t-il souligné. Alors que l'UE ne retrouvera ce niveau "qu'au printemps-été 2022", soit "un décalage de trajectoir­e qui est préoccupan­t parce que c'est une perte de croissance potentiell­e", selon lui.

"Cela suppose une réponse sans doute plus vigoureuse et je pense que c'est cette discussion qu'il nous faut avoir entre Européens", a-t-il conclu, en appelant à "investir encore plus vite et plus fort sur nos priorités sectoriell­es".

Le chef de l'Etat veut ainsi "lancer le débat et "planter une graine" sur ce sujet qu'il n'a pas encore abordé avec ses homologues, selon une source diplomatiq­ue française.

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