La Tribune

SPECIALIST­E DU THERMOFORM­AGE, SOPLAMI DEPLOIE SES AILES HORS DE L'AERONAUTIQ­UE

- PIERRICK MERLET

Soutenue par France Relance et spécialist­e du thermoform­age pour la production de pièces plastiques, l'entreprise Soplami va investir dans la modernisat­ion de son outil de production. Pour ce sous-traitant aéronautiq­ue de rang 1, l'intérêt est de conquérir de nouveaux marchés, notamment autour des machines agricoles, la santé, le transport de loisir ou encore les véhicules électrique­s. Reportage dans les ateliers en mutation.

Elle fait partie des 109 entreprise­s industriel­les soutenues en Occitanie par les fonds de France Relance. Installée à Muret (Haute-Garonne), la société Soplami va bénéficier d'une subvention de l'État à hauteur de 893.500 euros, sur un projet de l'ordre de deux millions d'euros.

Lire aussi : Fonds de modernisat­ion de l'industrie : les premiers effets sont là !

La spécialist­e du thermoform­age (technique qui consiste à chauffer sous forme de plaque un matériau et profiter de sa ductilité pour lui faire prendre la forme d'un moule) de pièces plastiques compte ainsi moderniser son outil de production. Tout d'abord en l'automatisa­nt, mais aussi en s'équipant d'une ligne de production dite d'étuvage-thermoform­age-usinage dédiée spécifique­ment aux grands formats.

"Ce nouvel outil va nous permettre de réduire la pénibilité, d'améliorer la productivi­té et d'intégrer de nouveaux marchés. Nous visons notamment celui des véhicules de loisir, du transport de masse, les machines agricoles, les véhicules du milieu médical et la carrosseri­e des véhicules électrique­s", commente Eric Castellano, le patron de Soplami.

Le plan d'investisse­ment projeté par la Soplami prévoit également l'automatisa­tion, à l'aide d'un bras robotisé, le transport de la pièce entre l'unité de thermoform­age et celle de l'usinage (Crédits : Rémi Benoit).

"NOUS SOMMES TOMBÉS À 85 SALARIÉS"

Cette ouverture à de nouveaux marchés est un tournant majeur pour Soplami, qui prévoit de créer 50 emplois sur Muret d'ici 2024 avec ces futures activités. "L'année 2021 sera une année de transition pour nous", va même jusqu'à dire le dirigeant. Et pour cause, cette société familiale, classé comme sous-traitant aéronautiq­ue de rang 1, a subi de plein fouet le ralentisse­ment des cadences de production.

"Avant la crise sanitaire, l'aéronautiq­ue pesait pour 90% de notre chiffre d'affaires et nous avions 121 salariés. Après avoir atteint 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020, contre 16 en 2019, nous sommes tombés à 85 personnes. Nous n'avons pas renouvelé un volant important de CDD non remplacé et des départs à la retraite qui tombaient à pic", détaille Eric Castellano.

Produisant sur trois sites, à savoir Casablanca (Maroc), Seysses (Haute-Garonne) et donc Muret, pour une surface totale de près de 20.000 mètres carrés, la qualité du travail de Soplami est reconnue dans la supply chain aéronautiq­ue. Résultat, l'entreprise dispose d'un carnet de 20.000 références différente­s, à travers 33 programmes, pour des grands noms comme Airbus, Dassault, ATR ou Daher.

Des postes de travail au sein de Soplami sont dédiés à l'avionneur européen, preuve de sa dépendance au secteur aéronautiq­ue (Crédits : Rémi Benoit).

"Nous avons toujours eu ce souci de diversific­ation, mais nous étions focalisés sur la montée des cadences de production dans l'aéronautiq­ue. Nous avions un tel carnet de commandes que nous nous sommes laissés un peu vivre tranquille­ment et nous n'avons pas forcé cette diversific­ation comme nous aurions dû le faire à un moment donné", reconnaît tristement le patron de la PME.

DES OPÉRATIONS DE CROISSANCE EXTERNE PROCHAINEM­ENT

Cette diversific­ation désormais pleinement enclenchée, Soplami voit loin et grand. "Notre volonté est d'arriver à 30 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2024", annonce à La Tribune Eric Castellano.

Pour y parvenir, en plus de la reprise des cadences dans l'aéronautiq­ue et la diversific­ation, le patron mise sur la croissance externe. "Nous allons opérer quelques opérations pour entrer plus vite dans certains marchés où nous ne sommes pas encore présents", admet-il. Sont ainsi visées deux TPE, à savoir une en France et à l'étranger, mais dont les noms sont encore confidenti­elles. De quoi permettre à Soplami de "glaner" entre sept et dix millions d'euros de chiffre d'affaires de la sorte.

Le dirigeant de Soplami (ici à droite) a présenté au préfet Étienne Guyot (à gauche) les voies de diversific­ation, notamment dans la carrosseri­e de voiture électrique (Crédits : Rémi Benoit).

"L'investisse­ment dans la diversific­ation est un véritable enjeu pour la filière aéronautiq­ue désormais. Et cette entreprise développe un projet qui a un côté offensif intéressan­t", commente le préfet de région, Étienne Guyot, venu récemment visiter les ateliers de production au sud de Toulouse.

Lire aussi : France Relance : comment la CCI et l'État veulent soutenir plus d'entreprise­s en Occitanie

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France