La Tribune

POURQUOI NIMES RECLAME UNE MEILLEURE CONNEXION ENTRE SES DEUX GARES

- GUILLAUME MOLLARET

Les collectivi­tés locales, Nîmes Métropole en tête, réclament à la SNCF la constructi­on d’une 3e voie entre la gare de centre-ville et la nouvelle gare TGV Nîmes Pont-du-Gard, dont le seul but serait d’assurer la navette entre les deux infrastruc­tures.

Est-ce parce que la SNCF espace, pandémie oblige, le cadencemen­t de ses trains ? Il y avait en tous cas plus d'élus que de voyageurs, vendredi matin 26 mars, à la gare TGV Nîmes Pont-duGard...

La raison de cette affluence inédite : un « cri d'alarme » en forme de coup de gueule des collectivi­tés territoria­les et parlementa­ires gardois, emmenés par le président de Nîmes Métropole Franck Proust (LR) au sujet de la constructi­on d'une voie à quai vouée à permettre en train la navette entre la gare historique de Nîmes centre et la gare TGV inaugurée en décembre 2019 sur la commune de Manduel.

A ce jour, cette « 3e voie », comme elle est appelée ici, n'existe pas. Selon les collectivi­tés, son budget de 12 millions d'euros était pourtant provisionn­é dans le budget de réalisatio­n de l'infrastruc­ture nouvelle.

« UNE GARE DU BOUT DU MONDE »

« C'est une gare cul-de-sac. Une gare du bout du monde ! Les correspond­ances y sont aussi difficiles qu'hasardeuse­s malgré les efforts de la Région Occitanie qui tente d'harmoniser les correspond­ances TGV avec le passage de ses 44 TER », détaille Franck Proust.

Marc Duchenne, le directeur des transports de Nîmes Métropole, complète en soulignant que « l'enjeu de cette troisième voie, c'est de dissocier l'arrêt des trains desservant la gare de la circulatio­n générale. Cette nouvelle voie permettrai­t par ailleurs à la navette d'attendre les voyageurs en cas de retard des TGV ».

Aujourd'hui, plus de 50% des correspond­ances TGV/TER sont considérée­s comme mauvaises, avec une attente de plus de 45 minutes entre un TGV et un TER. Pour y pallier, Nîmes Métropole a mis en place une ligne de bus direct (coût : 300.000 euros). Un bus qui met, lui, environ 30 minutes pour relier les deux gares quand un train dédié n'en mettrait que dix.

LES ÉLUS GARDOIS FONT FRONT

L'agglomérat­ion nîmoise n'est pas la seule collectivi­té à hausser le ton. Christophe Rivenq, président d'Alès Agglomérat­ion, s'émeut qu'Alès « s'éloigne de Paris » avec cette mauvaise connexion, tandis que la Région, fustige, par la voix de son vice-président aux transports Jean-Luc Gibelin, le coût de la gare pour sa collectivi­té.

« Le service n'est pas pleinement rendu aux voyageurs, et pourtant cela coûtera, en frais de fonctionne­ment, 2,2 millions d'euros à la Région cette année et 1,3 millions d'euros chaque année suivante du fait que des TER s'arrêtent dans cette gare", souligne-t-il.

De son côté, la députée du Gard Françoise Dumas (LREM) indique avoir alerté le ministre des Transports sur cette situation. Le débat autour de la constructi­on de cette troisième voie promet également d'être abordée au Sénat par le parlementa­ire Laurent Burgoa (LR).

Entre les études d'impact et les travaux, pas moins de trois ans seront nécessaire­s avant l'éventuelle mise en service de ce nouvel équipement. Dans cette hypothèse, c'est la voie de la médiation que collectivi­tés locales, État, et SNCF doivent mettre sur les rails.

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