La Tribune

RELANCE : LE PLAN DE SAINT-ETIENNE METROPOLE POUR ACCELERER LA RELANCE DE SES COMMUNES

- STEPHANIE GALLO TRIOULEYRE

Saint-Etienne Métropole débloque une enveloppe de 70 millions d'euros, sur trois ans, pour booster la commande publique de ses communes. Un effet levier de quatre à cinq fois ce montant est attendu pour accompagne­r les entreprise­s du BTP vers le rebond d'ici 2023.

L'enveloppe avait été annoncée dès le mois de juin 2020, elle est désormais débloquée. 70 millions d'euros, en plus du budget habituel, sont ainsi mis à dispositio­n des communes membres de la métropole pour soutenir et accélérer leurs projets d'équipement­s et d'infrastruc­tures publiques.

"Nous espérons un effet levier de quatre à cinq fois notre abondement, et ce dans un calendrier resserré car nous voulons impulser une reprise franche. Ce fonds de concours est donc mobilisabl­e d'ici à fin 2023", signale Gaël Perdriau, maire (LR) de Saint-Etienne et président de Saint-Etienne Métropole.

"Nous savons que la commande publique représente près de 70% de l'activité de nos entreprise­s locales du secteur du BTP. Cette enveloppe aura donc un impact très concret sur la reprise économique tout en permettant d'améliorer les équipement­s publics au bénéfice de nos citoyens", insiste le président de Saint-Etienne Métropole, soulignant au passage que cette enveloppe est possible en raison "de la bonne gestion des finances les années précédente­s".

Un investisse­ment à mettre en regard avec le budget primitif 2021 de SEM voté ce jeudi 25 mars et établi à 379,17 millions d'euros, dont 127 pour les dépenses d'investisse­ment. En 2020, ce budget s'établissai­t à 347 millions d'euros dont 112,7 millions pour les dépenses d'investisse­ment.

DES PROJETS D'ÉQUIPEMENT­S EN PREMIER LIEU

Dans le détail, l'essentiel de cette enveloppe destinée à la relance par la commande publique des communes, sera consacré aux projets d'équipement (53 millions d'euros). Les 53 communes pourront y recourir, à hauteur maximale de 3 millions d'euros chacune.

Le montant de l'apport de la Métropole ne pourra néanmoins dépasser la part de financemen­t assuré, hors subvention, par la commune elle-même. En parallèle, l'enveloppe voirie des communes se voit abondée à hauteur de 10 millions d'euros supplément­aire pour 2021/2022/2023, avec la règle suivante : celles bénéfician­t habituelle­ment d'un budget voirie annuel de moins de 80.000 euros bénéficier­ont d'un doublement de la mise. Pour les autres, le budget sera augmenté de 50%.

Enfin, dernier tiroir de cette action commando sur la relance publique : sept millions seront consacrés à des travaux sur 134 ouvrages d'art situés sur le territoire de Saint-Etienne Métropole.

VIGILANCE ET CONTREPART­IES

" Grâce à cet effort de la métropole, ce sont 70 millions d'euros qui iront directemen­t à nos entreprise­s du BTP", poursuit l'édile, reconnaiss­ant néanmoins que les contrainte­s réglementa­ires des marchés publics ne permettent pas de cibler précisémen­t les entreprise­s bénéficiai­res de ces commandes.

"Chaque commune restera cependant maître d'ouvrage de ses chantiers. Chaque maire devra être vigilant sur ces points afin que notre tissu économique profite au maximum des retombées de ces commandes publiques".

Gaël Perdriau s'est également engagé à ce que "chaque projet fera l'objet d'une délibérati­on de SEM, nous nous assurerons que le meilleur est demandé, notamment en matière de développem­ent durable par exemple. Et sur ce point, on sait que nos entreprise­s locales seront bien positionné­es. Les marchés devront également respecter les clauses d'insertion définies".

Sollicitée pour réagir à l'impact de ce plan de relance sur la filière locale, la Fédération du BTP n'a pas donné suite.

D'AUTRES VOLETS DE LA RELANCE À VENIR

Au-delà de la relance par la commande publique de ses communes, Saint-Etienne métropole a préparé un plan à 320 millions d'euros.

Dans le panier : 170 millions pour soutenir les politiques prioritair­es de SEM (20 millions chacune pour la cohésion sociale, la rénovation urbaine, la transition énergétiqu­e, ainsi que pour l'enseigneme­nt supérieur d'une part et le soutien à l'innovation d'autre part), et 150 millions en garantie d'emprunt offerte aux communes du territoire pour augmenter leurs capacités de financemen­t et ainsi continuer d'investir dans la relance. Ces enveloppes seront débloquées "prochainem­ent".

"Nous attendons le nouveau Contrat de Plan Etat-Région afin de ne pas doublonner", explique le président de la métropole stéphanois­e.

Au-delà de ses capacités propres, SEM espère bénéficier d'un soutien national dans sa démarche territoria­le de relance.

Sur ce point, Gaël Perdriau explique avoir pu échanger favorablem­ent avec le président de la Région Laurent Wauquiez, dans le cadre de l'élaboratio­n du futur contrat de plan Etat-Région (CPER) mais ne pas avoir de visibilité sur les intentions de l'Etat.

A ce stade donc, pas d'accord de relance territoria­le en cours de négociatio­n contrairem­ent à la Métropole lyonnaise qui a dévoilé en début de semaine un accord de relance territoria­l de 216 millions d'euros signé avec l'Etat.

Lire aussi : Relance : un accord finalement conclu entre la Métropole de Lyon et l'Etat

Mais, explique Gaël Perdriau, une réunion est programmée ce 29 mars avec les services de l'Etat. "Peut-être que ce sujet sera à l'ordre du jour. Il faudra que ce soit de l'investisse­ment réel, pas de l'argent recyclé", tacle-t-il. Ces accords territoria­ux font suite à une circulaire de Jean Castex, relative à une mise en oeuvre territoria­lisée du plan de relance, au-delà de la conclusion obligatoir­e d'accords régionaux.

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