La Tribune

FRANCE RELANCE : 46 MILLIONS D'EUROS INVESTIS DANS LE RESEAU D'EAU POTABLE ADOUR-GARONNE

- MELVIN GARDET

En comptant les aides destinées au maintien de la biodiversi­té sur le territoire, ce sont 47,4 millions d’euros qui vont être débloqués par l’Etat sur le réseau d’eau Adour-Garonne via le programme France Relance. Est prévue notamment la constructi­on d'une nouvelle usine d’eau potable à Carbonne pour faire face à la croissance démographi­que de l'agglomérat­ion toulousain­e.

"Normalemen­t, les agences de l'eau sont alimentées par de la ressource fiscale. Mais pour la première fois, l'Etat a décidé d'apporter 47,4 millions d'euros en faveur du plan de relance dans le bassin Adour-Garonne. Nous allons donc pouvoir financer plusieurs projets liés à la production et à l'assainisse­ment de l'eau et au maintien de la biodiversi­té sur le bassin", s'est réjouit Etienne Guyot, le préfet de la région Occitanie à l'occasion d'une visite le 24 mars dernier sur le site de la future usine d'eau potable du réseau Adour-Garonne à Carbonne (31). Ce projet, qui a donc reçu le soutien de France Relance, verra le jour en 2023 et viendra en remplaceme­nt de l'usine actuelle, construite en 1986, qui présente plusieurs inconvénie­nts.

CROISSANCE DÉMOGRAPHI­QUE ET INSTALLATI­ONS VÉTUSTES

Avec environ un millier d'habitants supplément­aires en dix ans entre 2006 et 2016, la commune de Carbonne profite de l'étalement urbain toulousain, tout comme plusieurs villages alentour. En conséquenc­e, l'usine d'eau actuelle, qui alimente plusieurs dizaines de milliers d'habitants, ne sera plus en capacité de répondre à la demande formulée par plus de 30.000 habitants à l'horizon 2040. Elle serait trop ancienne pour être améliorée et faire face à cette demande d'après les maîtres d'ouvrage. Mais l'usine présente d'autres inconvénie­nts, notamment en lien avec l'écologie, axe phare du plan de relance : des installati­ons vétustes situées en zone inondables, une prise d'eau non-déclarée qui présente des problèmes récurrents d'ensablemen­t ou encore une absence de sécurisati­on permanente ou temporaire de l'eau brute et de l'eau distribuée, selon la déclaratio­n d'intention au titre du code de l'environnem­ent publiée par le S.M.D.E.A de l'Ariège, lui même chargé de la constructi­on des infrastruc­tures avec RESEAU31, le syndicat haut-garonnais.

La nouvelle usine est d'ailleurs l'unique moyen de répondre à l'ensemble de ces problémati­ques. Elle bénéficier­a en effet d'une capacité de 14 000 m3 d'eau potable produite par jour sur 20 heures, soit 700 m3/h. Elle montera même à 860 m3/h en 2040 si nécessaire. C'est bien loin des 300 m3/h de l'usine actuelle. Le coût global du projet est estimé à 45 millions d'euros et dans le cadre du programme France Relance, l'Etat investit 7 millions d'euros sur les 17 millions attribués par l'agence de l'eau.

"C'est un projet massif de coopératio­n. Depuis la constructi­on de l'autoroute A66 entre l'Ariège et la Haute-Garonne, il n'y a pas eu de projet qui soit d'une telle ampleur en termes d'investisse­ment financier. Les syndicats de réseaux que nous sommes nous devons de répondre présent et d'accélérer nos calendrier­s de réalisatio­n", fait remarquer Sébastien Vincini, président de RESEAU31.

Positionne­ment du projet par rapport à l'ancienne usine. (Crédits : S.M.D.E.A de l'Ariège).

"Les projets comme celui-ci permettent de répondre à une demande de nos concitoyen­s en termes d'utilité publique et de faire travailler des entreprise­s sur un thème rare et cher dans le grand sud-ouest : l'eau. Avec cette nouvelle usine équipée d'un dispositif ultra-moderne, on va apporter le meilleur service au moindre coût à nos concitoyen­s", a assuré Etienne Guyot à La Tribune.

Étant donné qu'il n'y a pas eu de concertati­on préalable du public, le dossier est soumis à enquête publique sur 30 jours minimum. Les citoyens disposeron­t de 4 mois pour saisir le préfet et demander une concertati­on. Ce projet, d'une ampleur inédite, fait partie des 13 premiers accompagné­s par l'Etat en Occitanie dans le cadre du programme de relance lié à l'eau.

En lien avec la visite, le Préfet a détaillé les autres mesures prévues dans la région concernant les aménagemen­ts de l'eau et le maintien de la biodiversi­té sur les territoire­s. Des missions dont la responsabi­lité revient aux agences de l'eau et auxquelles l'Etat n'avait jusqu'alors accordé aucune subvention.

Ainsi, 138 millions d'euros de travaux seront également réalisés dans la zone Adour-Garonne grâce aux dotations supplément­aires de France Relance. Ces aménagemen­ts seront principale­ment dédiés à la sécurisati­on des infrastruc­tures d'eau potable, d'assainisse­ment et de gestion des eaux pluviales.

161 PROJETS LIÉS À L'EAU ET À LA BIODIVERSI­TÉ

Le réseau Adour-Garonne, supervisé par l'agence de l'eau grand sud-ouest, s'étend sur les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. (Crédits : Agence de l'eau Adour-Garonne - DIEEM - BAMAC).

161 projets de travaux prévus sur le réseau d'eau grand sud-ouest sont éligibles au plan France Relance. Parmi eux, 53 projets sont en lien avec la production d'eau potable et 108 concernent l'assainisse­ment de l'eau. L'aide apportée par l'Etat permettra de soulager financière­ment l'agence de l'eau, ce qui devrait accélérer la mise en route de certains aménagemen­ts pour le plus grand bonheur des syndicats mixtes De l'eau et de l'assainisse­ment (S.M.D.E.A) des départemen­ts concernés, chargés de la réalisatio­n des travaux. D'autant plus que ces projets concernent souvent l'eau consommée par les population­s, qui revêt un caractère économique d'intérêt vital. Ces investisse­ments supprimero­nt un certain nombre de problémati­ques liées à la production, à la qualité de l'eau et aux réseaux de distributi­on de la région, comme à Carbonne.

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