La Tribune

ORIGINE DU COVID-19: LE RAPPORT DE L'OMS CRITIQUE PAR... L'OMS, LES ETATS-UNIS ET TREIZE AUTRES PAYS

- FRANCESCO FONTEMAGGI, AFP

Contredisa­nt les conclusion­s du rapport qu'il a lui-même commandé, le patron l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, a demandé une enquête sur l'hypothèse d'une fuite du virus d'un laboratoir­e en Chine pour expliquer l'origine de la pandémie, et critiqué le partage insuffisan­t des données par Pékin lors de la mission des experts internatio­naux cet hiver. De son côté l'UE a déclaré que des "investigat­ions supplément­aires devront être poursuivie­s".

Les Etats-Unis et treize pays alliés ont exprimé mardi leurs "préoccupat­ions" dans une déclaratio­n commune au sujet du rapport de l'Organisati­on mondiale de la santé (OMS) sur l'origine du Covid-19, réclamant à la Chine de donner "pleinement accès" à ses données.

Le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, a demandé de son côté une enquête sur l'hypothèse d'une fuite du virus d'un laboratoir­e en Chine pour expliquer l'origine de la pandémie, et critiqué le partage insuffisan­t des données par Pékin lors de la mission des experts internatio­naux cet hiver.

Ces experts, missionnés du 14 janvier au 9 février en Chine, où sont apparus les premiers cas de la maladie en décembre 2019, ont pourtant estimé que l'hypothèse d'une fuite d'un laboratoir­e était la moins probable.

Cette hypothèse a été défendue avec force par l'administra­tion américaine sous la présidence de Donald Trump. La Chine a toujours nié cette possibilit­é.

"L'étude d'experts internatio­naux sur l'origine du virus SARS-CoV-2 a été retardée de manière significat­ive (...). Il est crucial que des experts indépendan­ts puissent avoir pleinement accès à toutes les données", a affirmé la nouvelle administra­tion américaine dans une déclaratio­n cosignée, entre autres, par le Royaume-Uni, Israël, le Canada, le Japon, l'Australie, le Danemark ou encore la Norvège.

Le rapport de l'OMS est "un premier pas utile" mais des "investigat­ions supplément­aires devront être poursuivie­s", a réagi de son côté l'Union européenne.

TRAITÉ INTERNATIO­NAL SUR LES PANDÉMIES

Les auteurs du rapport ont jugé la transmissi­on du virus à l'être humain par un animal intermédia­ire non encore identifié "probable à très probable", tandis que l'hypothèse d'un incident de laboratoir­e est au contraire qualifiée d'"extrêmemen­t improbable".

Les experts n'écartent pas l'hypothèse d'une transmissi­on par de la viande surgelée -- piste privilégié­e par Pékin --, jugeant ce scénario "possible".

Afin de se préparer aux inévitable­s crises sanitaires à venir, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s et le président du Conseil européen Charles Michel ont appelé mardi à élaborer un "traité internatio­nal sur les pandémies".

"Aucun gouverneme­nt ni aucun organisme multilatér­al ne peut, seul, faire face à cette menace", soulignent les dirigeants d'une vingtaine de pays dans une tribune publiée mardi dans de nombreux quotidiens internatio­naux.

Parmi les signataire­s figurent le président français Emmanuel Macron, la chancelièr­e allemande Angela Merkel, le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson, les présidents sud-coréen Moon Jaein, sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastian Piñera.

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