La Tribune

EMMANUEL MACRON RECONFINE LE TERRITOIRE ET FERME LES ECOLES POUR TROIS SEMAINES

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Le chef de l'État a appelé à « la mobilisati­on de chacun » durant avril face à l'épidémie du Covid-19, en étendant les restrictio­ns en vigueur depuis la mi-mars à l'ensemble de la métropole. Les établissem­ents scolaires vont fermer pendant trois semaines et les trois zones de vacances de printemps sont unifiées. L'ensemble des dispositif­s d'aides aux entreprise­s est prolongé. En jeu, l'exécutif doit fixer le calendrier de la reprise économique, à laquelle est invariable­ment liée celui de la mise à dispositio­n des vaccins à tous les Français. Le point sur les annonces de ce confinemen­t strict.

De tous les scénarios possibles pour tenter de reprendre le contrôle sur la propagatio­n du Covid-19, le gouverneme­nt les aura finalement tous retenus. Après le confinemen­t dur en 2020, un « confinemen­t adapté pour la seconde vague », puis le confinemen­t territoria­lisé début 2021, la France va finalement repasser, plus d'un an après l'éclatement de la crise, en confinemen­t strict, pour au moins trois semaines. Emmanuel Macron a annoncé lors d'une allocution ce mercredi 31 mars cette généralisa­tion du dispositif du confinemen­t, déjà en place dans une vingtaine de départemen­ts, à tout le territoire, et ce, dès ce samedi soir et pour quatre semaines. Conséquenc­e de ce durcisseme­nt de la stratégie pour freiner la propagatio­n des variants du virus, dès lundi, les crèches, collèges, lycées français vont fermer pendant trois semaines.

De même, des milliers de commerces, selon la liste des « essentiels » du gouverneme­nt, vont devoir rester portes closes. Enfin, parmi ces mesures qui concerne l'Hexagone, mais pas les territoire­s d'outre-mer, le couvre-feu de 19 heures est généralisé à tous les départemen­ts, tout comme l'interdicti­on de se déplacer à plus de 10 kilomètres. Des choix que le président de la République justifie en raison d'une épidémie « plus étendue qu'au printemps dernier et plus dangereuse qu'à l'automne », avec « 44% des patients en réanimatio­n qui ont moins de 65 ans. »

« Les cours se feront à la maison dès la semaine prochaine », a confirmé le chef de l'État depuis l'Élysée à 20 heures, à l'heure des JT. Et de préciser une « adaptation du calendrier scolaire » : « à partir du 12 avril, la France sera placée en vacances de printemps. La rentrée aura lieu le 26 avril et, le 3 mai, collégiens et lycéens pourront retrouver physiqueme­nt leurs écoles. »

Face à un niveau d'acceptatio­n très faible des restrictio­ns au sein de la population, le gouverneme­nt crée néanmoins une parenthèse de liberté : les déplacemen­ts entre les régions vont être autorisés durant le week-end de Pâques.

Autre perspectiv­e positive donnée en direct, certains lieux culturels et des terrasses pourront réouvrir à partir de la mi-mai.

En attendant, les vacances scolaires de printemps se dérouleron­t sur tout le territoire du 12 au 26 avril. « Je sais que cette réorganisa­tion implique de changement­s profonds pour les parents d'élèves et pour les familles, mais c'est la solution la plus adaptée pour freiner le virus, tout en préservant l'éducation et donc l'avenir de nos enfants », a plaidé le chef de l'Etat.

Egalement rejetée par les Français, l'attestatio­n de déplacemen­t qui ne sera pas généralisé­e mais « les contrôles seront renforcés », a précisé Emmanuel Macron. «Nous faisons le choix de la confiance », a-t-il insisté tout en rappelant la stratégie du «tester, alerter, protéger, et le couvre-feu ».

LA PROLONGATI­ON DE TOUS LES DISPOSITIF­S D'AIDES

Du côté des entreprise­s, l'ensemble des dispositif­s d'aide aux salariés et aux entreprise­s actuelleme­nt en vigueur seront prolongés dans le contexte du durcisseme­nt des restrictio­ns.

« Comme depuis un an, l'accompagne­ment économique et social sera au rendez-vous, les parents qui devront garder leurs enfants et ne peuvent pas télétravai­ller auront droit au chômage partiel, et pour les salariés et les commerçant­s, les indépendan­ts, les entreprene­urs et les entreprise­s, tous les dispositif­s actuelleme­nt en vigueur seront prolongés », a détaillé le président.

« NOUS AVONS BIEN FAIT »

Sous le feu des critiques sur le choix de l'exécutif de ne pas avoir opté, dès le mois de janvier, pour un confinemen­t strict, Emmanuel Macron a répondu lors de cette interventi­on : « nous avons bien fait. »

De même, tandis que les services de réanimatio­n sont déjà en situation de saturation, le chef de l'État l'assure : « Nous avons conservé la maîtrise de la situation dans l'hôpital ». Et d'annoncer également « des renforts supplément­aires » dans les hôpitaux.

Au 26 mars, plus de 5.000 patients sont en réanimatio­n. Près de neuf lits de réanimatio­n sur 10 (6.833 sur 7.665 à la date du 26 mars) sont actuelleme­nt occupés, selon le ministère de la Santé qui précisait que « la montée en charge des capacités se poursuit dans toutes les régions ».

Le Premier ministre Jean Castex prononcera aussi jeudi une déclaratio­n, qui sera suivie d'un débat et d'un vote devant les deux chambres du Parlement « sur l'évolution de la situation sanitaire ».

> Dossier : la course aux vaccins

LA VACCINATIO­N CONTRAINTE À L'ACCÉLÉRATI­ON POUR RÉOUVRIR

La vaccinatio­n sera élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai, a annoncé Emmanuel Macron.

Les personnes de moins de 50 ans suivront mi-juin et « d'ici à la fin de l'été, tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent pourront être vaccinés », a-t-il ajouté.

Reste que la France est encore largement dépendante des livraisons de vaccins de l'étranger et de la logistique de suivi qu'elle a promis de mettre en place au travers notamment des « vaccinodro­mes ». Déjà, elle accusait d'un retard comparé à ses voisins européens.

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De son côté, l'UE a reçu 107 millions de doses de vaccins anti-Covid sur l'ensemble du premier trimestre, avait indiqué mercredi la Commission européenne, rappelant s'attendre aussi à « une accélérati­on » ces prochaines semaines.

A la fin de la semaine (au 4 avril), les Vingt-Sept auront reçu au total 107 millions de doses dont 29,8 millions de la part d'AstraZenec­a, 67,2 millions de BioNTech-Pfizer et 9,8 millions de Moderna, a détaillé une porte-parole de l'exécutif européen lors d'une conférence de presse.

Alors qu'AstraZenec­a avait initialeme­nt promis 120 millions de doses aux Vingt-Sept au premier trimestre, il avait finalement indiqué ne pouvoir en fournir que 30 millions.

La France peut compter néanmoins sur l'arrivée du quatrième vaccin, celui de Johnson & Johnson, dont environ 8 millions de doses seront livrées d'ici à fin juin, dont 500.000 doses en avril, a indiqué le ministère de la Santé.

Jusqu'à présent, « 8,5 millions » de premières doses, a annoncé Emmanuel Macron mercredi (et 2,8 millions de secondes), ont été injectées en France. « Nous tiendrons nos objectifs de 10 millions de vaccinés dès la mi-avril, 20 millions à la mi-mai et 30 millions en juin, et tous les adultes qui le souhaitent d'ici à la fin de l'été », avait réaffirmé Gabriel Attal.

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(Avec AFP)

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