La Tribune

RECONFINEM­ENT: 150.000 COMMERCES FERMES, 11 MILLIARDS D'EUROS D'AIDES PAR MOIS

- AFP

Bercy a chiffré la facture des nouvelles restrictio­ns annoncées par Emmanuel Macron mercredi soir. "Ce nouveau confinemen­t va être terrible pour tous les secteurs fermés", a réagi dans la foulée le président du Medef. Pour le monde économique, le nouveau confinemen­t est un coup dur.

L'extension des fermetures de commerces à l'ensemble du territoire, parmi les annonces mercredi soir d'Emmanuel Macron, va faire passer le nombre d'établissem­ents fermés de 90.000 à 150.000, tandis que le coût total des aides et indemnisat­ions aux entreprise­s passe à 11 milliards d'euros par mois, a indiqué mercredi le ministère de l'Economie.

Cette somme comprend le coût total du fonds de solidarité, du chômage partiel pour l'Etat et des exonératio­ns de cotisation­s sociales, y compris pour les établissem­ents qui restent ouverts mais sont fortement impactés par la crise.

Le gouverneme­nt a ajusté à de nombreuses reprises le dispositif d'indemnisat­ion partielle de la perte du chiffre d'affaires par le fonds de solidarité, et lui a adjoint cette année une prise en charge partielle des frais fixes.

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Le gouverneme­nt réfléchit d'autre part à la possibilit­é de permettre aux commerçant­s de liquider leurs stocks hors période de soldes et à des compensati­ons financière­s pour les stocks invendus.

L'activité partielle permet au salarié qui ne travaille pas de percevoir 84% de son salaire net, l'employeur ayant un reste à charge de 15%, sauf dans les secteurs les plus touchés par la crise.

"OUVRONS LES TOUS LE 15 MAI"

"Ce nouveau confinemen­t va être terrible pour tous les secteurs fermés", a réagi dans un tweet le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux. "Ce doit être le dernier. Ouvrons les tous le 15 mai", a ajouté le dirigeant de l'organisati­on patronale.

En ce qui concerne les commerces, seuls ceux qui vendent "des biens et des services de première nécessité" auront le droit de rester ouvert. Il s'agit principale­ment des magasins alimentair­es mais aussi des librairies, des disquaires ou encore des coiffeurs. Les boutiques de vêtements, de chaussures ou encore de jouets devront restées fermées.

"C'est une mauvaise nouvelle supplément­aire", a déploré Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distributi­on (FCD). "On estime que 150.000 à 200.000 commerces vont devoir fermer. Une fois de plus le commerce est celui qui va payer le plus lourd tribu", a-t-il indiqué, réclamant "un plan stratégiqu­e pour éviter une faillite de très nombreux commerçant­s après l'été".

Pour aider le monde économique à faire face à la situation, le chef de l'Etat a précisé que l'ensemble des dispositif­s d'aide aux entreprise­s et aux salariés, actuelleme­nt en vigueur, "seront prolongés". Les sociétés peuvent par exemple bénéficier d'une prise en charge du chômage partiel pour leurs salariés, de prêts garantis par l'Etat ou encore d'une aide financière du fonds de solidarité.

"DU CHÔMAGE PARTIEL AVANT LES CONGÉS PAYÉS"

Pour Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, le dispositif de soutien est insuffisan­t. "Quid des loyers ? Quid des stocks ? Les aides actuelles ne vont pas à toutes les entreprise­s, il faut les renforcer sinon on va à la catastroph­e économique et sociale", a-t-il estimé.

"Dans les entreprise­s, comment va-t-on s'organiser ?", s'est interrogé de son côté le président de la Confédérat­ion des petites et moyennes entreprise­s, François Asselin.

"On va avoir des gens au chômage partiel qui ensuite vont prendre leurs congés payés quand l'activité redémarre", a-t-il anticipé. "Il faudrait qu'on puisse reposition­ner les congés des salariés, sinon ça va poser d'énormes problème d'organisati­on".

Lueur d'espoir, l'accélérati­on de la campagne de vaccinatio­n doit permettre d'ici quelques mois une réouvertur­e de l'économie. Le président a notamment promis la réouvertur­e des terrasses de bars et de restaurant­s à partir de la mi-mai.

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