La Tribune

TELETRAVAI­L "SYSTEMATIS­E" ET GARDE D'ENFANTS: MODE D'EMPLOI

- AFP, CHARLOTTE HILL

Le ministère du Travail met en avant une récente enquête Harris Interactiv­e qui montre que sur les 8,6 millions d'actifs pouvant facilement télétravai­ller, 5,6 millions le font. Il reste donc une marge de manoeuvre de 3 millions de personnes.

Or, selon une enquête de la Dares publiée la semaine dernière, le nombre de personnes en télétravai­l toute la semaine a continué de diminuer en février. 26% des salariés ont été au moins un jour par semaine en télétravai­l pendant ce mois, un chiffre stable depuis décembre, mais seuls 31% de ces télétravai­lleurs l'ont été toute la semaine, après 34% en janvier, 39% en décembre et 44% en novembre.

- ET SI LE POSTE N'EST PAS TÉLÉTRAVAI­LLABLE ?

Les salariés, parents d'enfants de moins de 16 ans, qui exercent un métier non télétravai­llable peuvent demander à bénéficier du chômage partiel, dont les taux de prise en charge ont été prolongés jusqu'à fin avril. Ces règles prévoient le maintien de l'indemnité à 84% du salaire net pour les salariés. Le reste à charge sera nul pour l'employeur et non de 15%.

En février, 2,1 millions de salariés étaient en chômage partiel pour un coût de 1,7 milliard d'euros.

Les travailleu­rs non salariés, comme les indépendan­ts, peuvent bénéficier d'un arrêt de travail dérogatoir­e pour garder leur enfant, en se déclarant auprès de l'Assurance maladie. Un seul parent à la fois (ou détenteur de l'autorité parentale) peut se voir délivrer un arrêt de travail. Les enfants de certaines profession­s, comme les soignants, continuero­nt à être accueillis.

- QUID DES PARENTS QUI ESTIMENT NE PLUS POUVOIR TÉLÉTRAVAI­LLER ?

Lors du premier confinemen­t, les salariés avec enfants avaient souvent continué à télétravai­ller. Mais "personne ne peut télétravai­ller en gardant ses enfants!", souligne un an après l'Ugict-CGT, syndicat des cadres et ingénieurs dans un communiqué, réclamant "la mise en place d'allègement­s de charge de travail et d'aménagemen­ts horaires par les employeurs pour tous les parents".

Même si leur poste est télétravai­llable, les salariés qui estiment être dans l'incapacité de télétravai­ller parce qu'ils ont par exemple des enfants en bas âge non autonomes pourront demander à bénéficier de l'activité partielle pour garder leur enfant. Ce sera possible "s'ils sont parents d'un enfant de moins de 16 ans ou d'un enfant en situation de handicap sans limite d'âge", indique le ministère du Travail.

La règle s'applique à partir d'un enfant et se base sur du déclaratif: le salarié "devra remettre à son employeur une attestatio­n sur l'honneur indiquant qu'il est le seul des deux parents demandant à bénéficier de l'activité partielle au motif de la garde d'enfant". Les salariés bénéficier­ont alors d'une indemnisat­ion à hauteur de 84% de leur rémunérati­on nette ou de 100% pour les salariés au Smic, avec zéro reste à charge pour les employeurs. "Chaque salarié peut avoir une discussion avec son employeur/manager en fonction de sa situation personnell­e", indique-t-on au ministère du Travail.

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