La Tribune

RENOVATION ENERGETIQU­E : 94 MILLIONS D'EUROS POUR SOUTENIR L'ECONOMIE D'OCCITANIE, DEBLOQUES PAR L'ETAT

- PIERRICK MERLET

L'État vient de dévoiler les projets d'investisse­ments des collectivi­tés lauréats en Occitanie pour le co-financemen­t sur de la rénovation énergétiqu­e, dans le cadre de France Relance. Plus de 1.000 projets ont été retenus, avec l'idée de cibler particuliè­rement les petites communes, mais aussi en permettant l'accès à ces chantiers au TPE et PME locales. Les détails.

C'est un énième segment du plan national de 100 milliards d'euros, France Relance, qui va bénéficier à l'Occitanie, mais aussi aux 12 autres régions. La préfecture de région a dévoilé, mercredi 14 avril, les projets lauréats du fonds de soutien à l'investisse­ment des collectivi­tés (communes, intercommu­nalités et départemen­ts) portant sur de la rénovation énergétiqu­e.

"Nous sommes face à une mesure majeure de l'axe écologie du plan de relance, avec des enjeux d'ordres économique, environnem­ental et énergétiqu­e. En France, les bâtiments résidentie­ls et tertiaires émettent 24% des émissions de Co2. C'est donc un point important dans la lutte contre le changement climatique", rappelle le préfet de Haute-Garonne et d'Occitanie, Étienne Guyot.

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Ainsi, dans la région aux 13 départemen­ts, ce sont 1.079 projets qui ont été retenus, pour un montant total de subvention­s évalué à 94 millions d'euros, sur une enveloppe nationale de 950 millions d'euros. "L'Occitanie représente 10% du budget, soit la proportion de sa population au niveau national", précise le représenta­nt de l'État pour justifier "sa" part régionale.

Cette nouvelle aide vient en complément de dispositif­s déjà existants, portant également sur la rénovation énergétiqu­e. Tout d'abord, l'État a mené la même démarche pour ses propres bâtiments. Ainsi 496 projets ont été identifiés en Occitanie pour 268 millions d'euros, auxquels il faut ajouter les 12.000 dossiers de la région (au 31 mars) sur le dispositif MaPrimeRen­ov destiné à la rénovation énergétiqu­e des logements de particulie­rs, pour un montant des travaux fixé à 104 millions d'euros. Enfin, des budgets vont être débloqués prochainem­ent pour la réhabilita­tion de logements sociaux, tout comme via un crédit d'impôt pour les TPE-PME.

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TROIS CRITÈRES POUR CHOISIR LES INVESTISSE­MENTS SOUTENUS

Pour ce qui est de l'aide aux collectivi­tés locales, chaque préfet de départemen­t a mené sa propre méthode de consultati­on pour identifier les dossiers pour lesquels l'investisse­ment est prioritair­e. "J'ai tout de même demandé à chaque préfet d'accorder une importance particuliè­re aux petites communes afin d'irriguer l'économie de tout le territoire", tient à préciser Étienne Guyot.

Ainsi, sur les 576 communes d'Occitanie concernées par ces subvention­s, 429 ont moins de 1.000 habitants. De plus, quasiment toutes les intercommu­nalités de la région vont bénéficier de ces aides de l'État dans le cadre de France Relance. Les bâtiments de conseils départemen­taux sont également tous concernés. À noter également que le même travail d'identifica­tion est actuelleme­nt réalisé à l'échelle des conseils régionaux pour identifier des projets d'investisse­ment à soutenir, toujours dans la rénovation énergétiqu­e, dont les lauréats seront dévoilés avant la fin du premier semestre 2021.

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Néanmoins, ces rénovation­s dans les bâtiments publics comme les mairies, les musées, les salles polyvalent­es, les équipement­s sportifs et touristiqu­es, les écoles, les collèges, les anciens logements ou encore les pépinières d'entreprise­s, ont dû respecter des critères bien précis.

"Trois critères ont orienté nos choix. Tout d'abord, nous avons évalué la pertinence du projet. Autre point, nous exigeons que l'investisse­ment co-financé permette de diminuer d'au moins 30% la consommati­on énergétiqu­e du bâtiment concerné. Pour terminer, nous accordons de l'importance à la rapidité à laquelle peuvent démarrer les travaux. Nous sommes dans le cadre d'un plan de relance de notre économie, alors nous nous devons d'être rapides dans le lancement des projets", énumère le préfet.

"PRIORITÉ" AUX TPE ET PME LOCALES

Par conséquent, les élus concernés vont recevoir tout prochainem­ent une lettre de la préfecture pour informer du co-financemen­t (taux moyen de 48%, ndlr). "À compter de réception de cette lettre, ils auront un an maximum pour débuter les travaux", prévient le représenta­nt régional de l'État. Une petite différence donc avec les 90 millions d'euros de l'enveloppe de dotation de soutien à l'investisse­ment local, où les 450 projets retenus ont deux ans pour lancer les chantiers.

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Avec cette contrainte temporaire, l'État vise surtout à donner de l'activité aux TPE et PME locales, situées à proximité des projets. "Les petits montants engagés permettent de mobiliser plus facilement ce genre d'acteurs", commente Étienne Guyot, qui souligne que 500 projets (sur 1.079) ont un budget inférieur à 50.000 euros. De plus, une nouvelle législatio­n favorise les artisans locaux. Depuis le 7 décembre dernier, la loi d'accélérati­on et de simplifica­tion de l'action publique relève, jusqu'au 31 décembre 2022, à 100.000 euros hors taxe le seuil en-dessous duquel les marchés de travaux sont dispensés de publicité et de mise en concurrenc­e. Une mesure penser typiquemen­t pour favoriser l'engagement des TPE et PME sur les marchés publics.

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