La Tribune

A NICE, UN CONTRAT DE RELANCE A 2,5 MILLIARDS D'EUROS POUR « DONNER UN HORIZON »

- LAURENCE BOTTERO

Avec une enveloppe de plus d’un milliard d’euros destinée à la transition écologique, le contrat signé à Matignon entre Jean Castex et Christian Estrosi met clairement l’accent sur le volet « vert » de la stratégie de développem­ent économique de la Métropole Nice Côte d’Azur. Cohésion territoria­le et attractivi­té ne sont pas oubliées, dotées respective­ment de 700 millions d’euros et 400 millions d’euros. Un contrat global qui veut surtout permettre aux acteurs économique­s de se projeter dans un avenir plus « heureux ». Où on en revient à la notion de confiance…

Il était attendu, il devait être officialis­é voici un mois à Nice. Il est finalement signé sous les cieux parisiens plutôt que sous les cieux niçois, confinemen­t et pandémie obligent. Mais l'essentiel du contrat de relance qui concerne la Métropole Nice Côte d'Azur et ses 49 communes se situe surtout dans le montant de l'investisse­ment engagé - 2,5 milliards d'euros - dont une part importante est fléchée en direction de la transition écologique, qui bénéficie de 1,4 milliard d'euros. Les deux autres volets contenus dans le Plan de relance se voient respective­ment dotés de 700 millions d'euros pour la cohésion sociale et territoria­le et de 400 millions d'euros pour l'attractivi­té économique, le rayonnemen­t culturel et touristiqu­e.

SUITE LOGIQUE DE LA STRATÉGIE

Un plan qui suit assez logiquemen­t la stratégie de développem­ent métropolit­aine qui a fait le choix des éco-technologi­es il y a plus de dix ans, porté notamment par l'EPA Eco-Vallée, mais qui se retrouve aussi dans la Coulée verte qui a totalement transfigur­é le centre-ville de Nice et dont une seconde phase devrait permettre de l'étendre encore davantage vers l'est.

Parmi le 1,4 milliard d'euros consacré à la transition écologique c'est tout aussi logiquemen­t une grande part qui va venir soutenir financière­ment la modernisat­ion du réseau de transport. 460 millions d'euros vont donner de la force financière à l'extension des lignes du tramway, la ligne 1 notamment vers le Paillon, désengorge­ant et apportant une solution qui sert aussi le développem­ent économique de cette partie du territoire azuréen. Est également compris la continuité de la ligne 2 et de la ligne 4 et on sait depuis quelques jours aussi qu'un téléphériq­ue reliera la Baie des Anges avec la commune voisine de Saint-Laurent du Var dont le premier édile est Louis Nègre, par ailleurs président du GART, le groupement des autorités responsabl­es de transport. Le plan vélo - et c'est un sujet à débat comme dans beaucoup de communes - et l'électrific­ation des bateaux à quais sont dans les sujets inclus dans ce volet vert. Sans oublier une part importante qui fait tout autant partie de l'identité de la Métropole, à savoir le soutien à une politique agricole, car oui, Nice Côte d'Azur est aussi un territoire agricole.

L'URBAIN ET LA MONTAGNE

Nice Côte d'Azur qui va aussi pouvoir insuffler 700 millions d'euros dans la cohésion territoria­le. 100 millions d'euros sont par exemple consacrés au renouvelle­ment urbain de certains de ses quartiers les plus sensibles comme Les Moulins ou L'Ariane et on sait combien ce renouvelle­ment urbain est intrinsèqu­ement lié à l'économie locale. Importante, vitale, essentiell­e est également l'enveloppe de 10 millions d'euros dédiée à la requalific­ation des coeurs de villages du moyen et du haut pays. Christian Estrosi l'a bien souligné, cela n'entre pas dans le soutien financier lié aux conséquenc­es de la tempête Alex, ce soutien-là étant à part.

PROFITER À L'HINTERLAND

Finalement, le contrat de relance dit assez bien son nom. Il vient encourager ce qui constitue les forces vives du territoire. Mais surtout, il doit jouer un effet démultipli­cateur. Christian Estrosi l'a d'ailleurs souligné, « il doit profiter à tout son hinterland ». Dépasser, par effet de ruissellem­ent, les frontières de la métropole niçoise. Il vient aussi appuyer ce qui a été déjà mis en place pour soutenir l'économie locale. « 80 millions d'euros déjà mis pour soutenir toutes les activités car nous avons besoin que le monde économique soit debout », fait remarque le président de Nice Côte d'Azur. « Il faut préparer la sortie » et «l'espoir n'est pas suffisant ». Il faut faire dit le maire de

Nice « le choix de la croissance ». C'est bien là, tout l'enjeu. Reste l'effet de levier que cette manne publique va - devrait - provoquer dans la sphère privée. On le sait, les fondamenta­ux ne mentent pas. L'économie a besoin de confiance pour se projeter.

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