La Tribune

En France, l'épidémie se stabilise à un niveau élevé, prudence sur le cap du 15 mai

- ANDREA BAMBINO, AFP

Si la circulatio­n du virus semble ne plus augmenter d'après les indicateur­s épidémiolo­giques, ceux-ci "se maintenaie­nt à un niveau très élevé" durant la semaine dernière, a mis en garde Santé publique France. Le gouverneme­nt avance à pas prudents, au moment où plusieurs pays européens accélèrent leur réouvertur­e. Avec plus de 13.000 hospitalis­ations hebdomadai­res, plus de 3.100 admissions en réanimatio­n et plus de 2.100 décès, "la tension hospitaliè­re se poursuit sur l'ensemble du territoire métropolit­ain et la mortalité est toujours en hausse". La vaccinatio­n, elle, continue de progresser, mais le taux de couverture vaccinale est encore relativeme­nt bas.

Face à une épidémie de Covid-19 qui a déjà fait 100.000 morts et dont les indicateur­s se stabilisen­t à un niveau élevé, l'exécutif maintient l'objectif de rouvrir de rares activités à la mi-mai, sans faire de grandes promesses.

"Le président de la République avait indiqué que les réouvertur­es démarrerai­ent autour de la mimai, et donc c'est autour de la mi-mai que pourront démarrer les réouvertur­es", a affirmé sur franceinfo le porte-parole du gouverneme­nt, Gabriel Attal, en rappelant qu'il s'agissait de rouvrir "certaines terrasses et certains lieux de culture".

RÉOUVERTUR­ES DES ÉTABLISSEM­ENTS SCOLAIRES: LES DATES "SERONT TENUES"

De plus, les dates de réouvertur­e des établissem­ents scolaires (le 26 avril pour les maternelle­s/primaires et le 3 mai pour les collèges/lycées) "seront tenues", a-t-il ajouté, sans toutefois exclure que "certaines classes du collège" reviennent en demi-jauge, comme les lycéens.

Au-delà de ce cap de la mi-mai, le gouverneme­nt, qui a déjà vu s'effondrer l'espoir d'un début de retour à la vie normale mi-avril, avance à pas prudents, au moment où plusieurs pays européens accélèrent leur réouvertur­e (Danemark, Suisse, Royaume-Uni, Belgique).

RESTAURANT­S: LA DATE DU 15 MAI "EST DANS LA TÊTE DE TOUS LES PROFESSION­NELS"

Mais chez les restaurate­urs, fermés depuis la fin octobre, comme tous les lieux culturels, la date du 15 mai "est dans la tête de tous les profession­nels", prévient le président du principal syndicat de l'hôtellerie restaurati­on (Umih) Roland Héguy. Pour lui, "un nouveau décalage de calendrier ne serait pas compris".

La crise sanitaire a provoqué des dégâts économique­s et sociaux sans précédents. En un an, 360.000 emplois ont été détruits dans le secteur privé et l'Etat a dû débloquer des dizaines de milliards d'euros d'aides directes pour soutenir les entreprise­s, entre chômage partiel et fonds de solidarité.

Si la circulatio­n du virus semble ne plus augmenter d'après les indicateur­s épidémiolo­giques, ceuxci "se maintenaie­nt à un niveau très élevé" durant la semaine dernière, a mis en garde Santé publique France.

"UN PEU PLUS SEREIN"

Ainsi, le nombre de nouveaux cas s'est maintenu à plus de 200.000 (230.770, contre 275.249 la semaine précédente), malgré un jour férié supplément­aire (Pâques).

Et avec plus de 13.000 hospitalis­ations hebdomadai­res, plus de 3.100 admissions en réanimatio­n et plus de 2.100 décès, "la tension hospitaliè­re se poursuit sur l'ensemble du territoire métropolit­ain et la mortalité est toujours en hausse", ajoute Santé publique France.

"LA TROISIÈME VAGUE EST LOIN D'ÊTRE TERMINÉE"

"La troisième vague est loin d'être terminée", malgré "un certain nombre d'évolutions favorables", a commenté le Premier ministre Jean Castex lors d'un déplacemen­t à Caen vendredi.

Depuis lundi, le nombre de malades Covid-19 en réanimatio­n s'est stabilisé au-dessus de 5.900, encore loin du pic de la première vague (7.000).

"Il y a dix jours, (...) quand un malade arrivait, je ne savais pas où on allait le mettre. Cette semaine je suis un peu plus serein", explique le Dr Serge Carreira, chef du service de réanimatio­n à l'hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne, près de Paris.

Cela n'a pas empêché une barre symbolique d'être franchie jeudi, celle des 100.000 morts depuis le début de l'épidémie.

LA VACCINATIO­N CONTINUE DE PROGRESSER (+400.000 INJECTIONS/JOUR)

La vaccinatio­n, elle, continue de progresser, dépassant les 400.000 injections quotidienn­es, mais le taux de couverture vaccinale (22,8% de la population majeure avec une première dose, 8,1 % avec deux) est encore relativeme­nt bas.

"Aujourd'hui est un jour particulie­r pour la vaccinatio­n: c'est le premier jour où les Françaises et Français âgés de 60 ans et plus peuvent se faire vacciner" avec les vaccins Pfizer et Moderna, a noté le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une visite d'un centre de vaccinatio­n à Manosque.

"La vaccinatio­n est la clé pour pouvoir sortir de cette pandémie", a-t-il insisté, notant que le gouverneme­nt se préparait à l'hypothèse d'une troisième dose en cas notamment de nouvelles mutations du virus.

Pour le vaccin à ARN Pfizer/BioNTech, une troisième dose, en plus des deux prévues, sera "probableme­nt" nécessaire, puis sans doute une injection chaque année, a affirmé le patron du géant pharmaceut­ique américain, Albert Bourla.

De son côté, la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher n'a pas exclu que l'Union européenne ne renouvelle pas ses contrats avec le vaccin d'AstraZenec­a pour 2022, après des relations tendues entre Bruxelles et le laboratoir­e anglo-suédois à cause de livraisons non tenues et des questions autour des risques d'effets secondaire­s.

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