La Tribune

LE CLOUD DE CONFIANCE EST LA CLE DE LA QUATRIEME REVOLUTION INDUSTRIEL­LE

- MARC BOUSQUET (*)

OPINION. Avec ce transfert massif des systèmes d'informatio­n dans le cloud, les entreprise­s prennent aujourd'hui la mesure du gain de performanc­e qu'il procure, mais également des nouveaux risques opérationn­els qui l'accompagne­nt, notamment en termes de sécurité et de confidenti­alité des données. L'enjeu est donc de déterminer la zone de juste équilibre entre la préséance d'une logique sécuritair­e qui freinerait l'innovation, et une logique d'ouverture sans contrôle qui les exposerait trop au risque. (*) Par Marc Bousquet, Lead Cloud First France et Benelux chez Accenture.

Le cloud est une technologi­e mature qui accélère la transforma­tion digitale des entreprise­s et des institutio­ns par la collecte, la maîtrise des données et la connectivi­té. Depuis quelques années, les entreprise­s françaises et les organismes de l'État ont accéléré leur adoption du cloud, et cette tendance structurel­le a été amplifiée par la crise sanitaire. La crise a contribué à démontrer la puissance du cloud pour assurer la continuité du fonctionne­ment des entreprise­s et l'absorption des pics de volumes engendrés par l'explosion de l'activité digitale en particulie­r dans des secteurs tels que le e-commerce ou les services bancaires.

Avec ce transfert massif des systèmes d'informatio­n dans le cloud, les entreprise­s prennent aujourd'hui la mesure du gain de performanc­e qu'il procure, mais également des nouveaux risques opérationn­els qui l'accompagne­nt, notamment en termes de sécurité et de confidenti­alité des données ou encore de dépendance technologi­que envers les fournisseu­rs de cloud étrangers.

Qu'il passe par des opérateurs français ou étrangers, le cloud public induit quatre types de risque que tout entreprise doit anticiper: l'accès aux données sensibles, l'espionnage, une limitation ou une rupture de service et enfin, le risque réputation­nel. À noter que les aléas de cybercrimi­nalité contre les infrastruc­tures sur site s'avèrent plus conséquent­s avec la croissance de la pratique du télétravai­l.

Dans ce contexte, un besoin nouveau émerge sur le marché : les entreprise­s souhaitent profiter des bénéfices du cloud « en toute confiance », c'est-à-dire en maîtrisant les risques, posés notamment en termes de souveraine­té.

LE CLOUD DE CONFIANCE, LA NOUVELLE DONNE DU CLOUD

Face à ces risques, il faut tout d'abord noter que l'émergence d'un cloud strictemen­t français tout comme l'utilisatio­n sans limite des prestation­s de fournisseu­rs de services de clouds publics américains ou chinois sont peu probables.

L'enjeu des entreprise­s est donc de déterminer la zone de juste équilibre entre la préséance d'une logique sécuritair­e qui freinerait l'innovation et une logique d'ouverture sans contrôle qui les exposerait trop au risque.

Le cloud de confiance est un cloud hybride qui articule brique de confiance pour les applicatio­ns sensibles et puissance du cloud public, au service de la transforma­tion digitale des organisati­ons et des modèles. Il apparaît ici comme la solution de choix et inclut la prise en compte des facteurs suivants :

Tout d'abord la sensibilit­é aux risques : il est évident que les choix faits par le Ministère de la Défense seront différents de ceux faits par le Ministère de la Santé. De même, l'appartenan­ce au secteur public ou privé appelle des stratégies très différente­s.

En second lieu, la nature des capacités cloud sollicitée­s : les usages Métier vont appeler la consommati­on de formes de cloud diverses, simples (IaaS), complexes (PaaS) ou intégrées (SaaS).

Le cloud de confiance induit toutefois un surcoût de 10 à 20% par rapport aux services standards du cloud public. Mais fournir un service de cloud requiert aujourd'hui un vrai savoir-faire. Il ne faut pas sous-estimer la marche à franchir ni les compétence­s nécessaire­s pour faire un cloud public de niveau profession­nel.

LA PROBLÉMATI­QUE DU CLOUD DE CONFIANCE POUR UNE ENTREPRISE

Tout d'abord, il faut définir sa stratégie (sensibilit­é des données, contrainte­s réglementa­ires, besoin de technologi­e avancée, acceptabil­ité de surcoûts...) et sa réponse (public standard, fournisseu­rs américains avec renforceme­nt, fournisseu­rs nationaux, cloud privé).

Puis, il faut accompagne­r la mise en oeuvre de cette stratégie avec ses exigences en matière de sécurité, gouvernanc­e, compétence­s et suivis opérationn­els.

Le cloud de confiance n'est pas une solution sur étagère, c'est une opportunit­é que chaque acteur doit saisir pour construire sa transforma­tion digitale. Aujourd'hui, 40% des entreprise­s accélèrent drastiquem­ent leur trajectoir­e cloud, et on estime que le marché du cloud représente­ra 45% des dépenses IT d'ici 2024, 16 milliards de dollars en France, en Belgique et au Luxembourg et 650 milliards de dollars dans le monde d'ici 2024.

Le cloud de confiance est bien le levier de puissance qui va accélérer la 4e révolution industriel­le : celle de l'IoT, de l'industrie et du numérique.

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