La Tribune

LA RENTREE DES CRECHES SOUS TENSION DES RISQUES DE FERMETURES

- MARGAUX FODERE

Alors que plus de 470.000 enfants ont retrouvé le chemin de la crèche le 2 septembre dernier, les établissem­ents sont soumis pour la deuxième année consécutiv­e à un protocole sanitaire. Port du masque, suivi des cas contact... parmi les nouveautés de cette rentrée, la non-obligation vaccinale pour les profession­nels fait aussi craindre aux crèches des risques de fermetures.

« Le risque de la rentrée (...) c'est d'être déclaré cluster et de devoir fermer », explique Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération Française des Entreprise­s de Crèches (FFEC). Alors, pour pouvoir accueillir les quelques 470.000 enfants qui ont fait leur rentrée à la crèche hier, d'après la Lettre de l'Observatoi­re de la petite enfance publiée en décembre 2020, les établissem­ents s'appuient sur le protocole de la petite enfance diffusé le 25 août par le ministère de la Santé, « cousin germain » de celui de l'Éducation nationale, note Elsa Hervy. Décomposé en 3 niveaux de situation épidémique, vert, jaune et rouge, contre quatre pour l'Éducation nationale, le texte donne des directives en matière de distanciat­ion physique ou de jauges d'accueil. Il explique aussi « que les établissem­ents ne sont pas soumis au pass sanitaire pour les parents ». Depuis le 9 août 2021, le pass sanitaire s'applique en France dans plusieurs lieux pour les clients, comme les lieux culturels, les restaurant­s, les bars ou encore les transports longue distance.

ABSENCE D'OBLIGATION VACCINALE

Surtout, il rappelle « qu'il n'y a pas d'obligation vaccinale pour les salariés », comme pour les professeur­s de l'Éducation nationale, alors qu'un premier décret publié fin juillet par le ministère de la Santé affirmait le contraire. Or, « quand vous n'êtes pas employeur soumis à obligation vaccinale, vous n'avez pas le droit de demander à vos salariés leur statut vaccinal en dehors d'un contact tracing suite à un cas positif », rappelle la déléguée générale de la FFEC, alors que JeanMichel Blanquer assurait début juillet que « 70% à 75% des professeur­s sont vaccinés ».

Dès lors, « s'il y a un enfant positif dans le groupe, ou un profession­nel positif qui n'avait pas son masque, alors tous les enfants, qui par principe n'ont pas de masque, sont déclarés cas contacts et isolés 7 jours », poursuit Elsa Hervy. Face à cette situation, « nos adhérents ultra-marins nous rappellent chaque jour à quel point le risque est grand », ajoute-t-elle, citant l'exemple de la Guadeloupe ou de la Guyane où de nombreuses crèches ont été déclarées « clusters ». Ainsi,« nous demandons qu'il soit prévu (...) de connaître le statut vaccinal des salariés (...) pour pouvoir anticiper les fermetures partielles ou totales ».

SUIVI DES CAS CONTACTS

Par ailleurs, le protocole « pose aussi une nouvelle doctrine des cas contact et contacts tracking », poursuit-elle. Ainsi, « si un profession­nel vacciné devient cas contact d'un enfant, il n'a pas besoin d'être isolé et peut donc être redéployé auprès d'un autre groupe d'enfants, ce qui devrait nous permettre de fermer moins de places ». Alors, malgré l'absence d'obligation, la FFEC continue d'appeler les profession­nels à se faire vacciner « autant que nécessaire et ainsi e?viter tout risque de fermeture dans les prochaines semaines par manque de profession­nels contamine?s a? la covid-19 ou cas contact ». Depuis le 30 août dernier, 1,8 millions de salariés sont soumis au pass sanitaire en France, d'après le Ministère du Travail, soit avec un schéma vaccinal complet soit avec un test PCR de moins de 72 heures négatif.

PORT DU MASQUE

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