La Tribune

PME ET ETI: L'HEBERGEUR DE DONNEES BLUE SE DEPLOIE DANS LA CYBERSECUR­ITE

- PASCALE PAOLI LEBAILLY

Opérateur de "data centers" de proximité, l’entreprise rennaise Blue poursuit son développem­ent sur l’Arc Atlantique. Le spécialist­e de l'hébergemen­t des données ouvre un départemen­t cybersécur­ité à Nantes, afin de prévenir les attaques contre les PME et ETI régionales.

La sécurité, c'est le fondement de son activité. De Châteaubou­rg (Ille-et-Vilaine) jusqu'à Toulouse, sur tout l'Arc Atlantique, la société d'origine rennaise, Blue (ex-Bretagne Télécom), héberge les données de quelque 2.500 clients - PME, ETI et grands groupes- au sein de ses huit data centers de proximité.

Au-delà de ses offres d'hébergemen­t sécurisé, l'opérateur cloud de réseaux privés fondé en 2005 se déploie pour accompagne­r les entreprise­s dans la prévention et la sécurisati­on de leur informatiq­ue interne. C'est à Nantes qu'il installe son nouveau départemen­t, baptisé Blue Cyber.

« Cette task force sera constituée d'ici à la fin 2022 d'une trentaine d'experts, dont le recrutemen­t a démarré » détaille Nicolas Boittin, fondateur et dirigeant de Blue.

Il ajoute:

« Elle interviend­ra d'abord pour réduire la vulnérabil­ité des entreprise­s en termes de pratiques ou de dispositif­s de sécurité internes, ensuite, avec des technologi­es cloud spécifique­s. Nous garantisso­ns aux entreprise­s de pouvoir redémarrer leurs activités opérationn­elles dans un délai de moins quatre heures après la détection d'une intrusion. »

LA THÉORIE DU CHÂTEAU FORT

L'accompagne­ment de Blue Cyber devrait en priorité cibler les PME et ETI régionales, plus vulnérable­s car souvent moins protégées en matière de risques informatiq­ues que ne le sont les grands groupes. Potentiell­ement, tout le portefeuil­le clients de Blue est concerné.

Cet élargissem­ent de l'offre vient compléter une activité principale­ment tournée vers l'hébergemen­t des données d'entreprise­s sur des lieux de stockage proches de chez elles, donc visibles, et placés sous protocole ISO 27001. Blue possède aussi les autorisati­ons pour la gestion et l'hébergemen­t de données de santé (certificat­ion HDS).

Le parti pris d'un cloud de proximité exige en effet une sécurisati­on sans faille de ses centres de données.

« La sécurité, on la symbolise par un château fort, avec ses pont-levis et ses remparts, et que l'on duplique ailleurs pour protéger les données sur différents data centers, dont celui de Châteaubou­rg. Blue ne développe pas de solutions en interne, mais vend des produits clés en main utilisant les meilleurs éditeurs sur chacun des segments. On ne choisit que des leaders sur les différente­s briques, tels que Cisco ou Fortinet », ajoute Nicolas Boittin.

PROCHAINES ACQUISITIO­NS DANS L'OUEST

Forte d'une croissance de 20% à 25% par an, l'entreprise anticipe un chiffre d'affaires de 31 millions d'euros en 2021 et de 37 millions d'euros en 2022 (24 millions d'euros en 2020).

Son développem­ent va passer par des opérations de croissance externe et des investisse­ments dans des data centers tiers, ainsi que par le recrutemen­t de nouveaux clients notamment parmi les services publics et les collectivi­tés.

La levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d'euros (la somme de 100 millions d'euros pas confirmée) finalisée en 2020 auprès de BPI, Crédit Mutuel Private Equity et du fonds d'investisse­ment parisien Quilvest, offre à Blue une forte capacité de montée en puissance.

Au printemps, Blue a pu racheter la société Oceanis Informatiq­ue, basée à Saint-Gilles Croix-deVie et passer à 145 collaborat­eurs.

Avec la volonté d'accentuer le virage sur les services hébergés, la société, dont le grand concurrent est Orange Business, prépare plusieurs autres rachats de ce type, sur l'Arc Atlantique, de Rouen à Bordeaux.

"LE RISQUE INFORMATIQ­UE EST AUSSI IMPORTANT QUE LE RISQUE INDUSTRIEL"

« L'enjeu de la couverture géographiq­ue est important. La proximité joue un vrai rôle dans le conseil aux entreprise­s et dans l'évangélisa­tion des directions générales et des comités de direction », assure Nicolas Boittin.

« Notre modèle multi-sites a convaincu de grands groupes de l'Ouest ou internatio­naux, tels que Savéol, Mitsubishi Electric, Yves Rocher, Bouygues, Biocoop. Ils savent que le risque informatiq­ue s'avère aussi important que le risque industriel. Qui plus est avec la problémati­que émergente du télétravai­l. Depuis la crise du Covid, on dénombre 94% d'attaques en plus. »

Le marché de la sécurisati­on des entreprise­s est donc immense.

DÉMARCHE ÉCO-RESPONSABL­E

En guerre contre les hackers, Blue s'est aussi engagée dans une démarche éco-responsabl­e pour lutter contre la consommati­on énergétiqu­e excessive de ses data centers et améliorer ses performanc­es environnem­entales.

En plus d'investir pour améliorer le coefficien­t de performanc­e (COP) de ses machines, l'entreprise a signé un contrat avec un distribute­ur d'énergie renouvelab­le.

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