La Tribune

KINEIS CONTRAINT DE LANCER AVEC L'AMERICAIN ROCKET LAB

- MICHEL CABIROL

La constellat­ion de nanosatell­ites 100% "Made in France" (CNES, Hemeria et Thales Alenia Space) de Kinéis s'envolera à bord d'un lanceur américain de Nouvelle-Zélande. Arianespac­e ne pouvait pas proposer une offre compétitiv­e pour Kinéis.

La constellat­ion de nanosatell­ites 100% "Made in France" (CNES, Hemeria et Thales Alenia Space) de Kinéis s'envolera à bord du lanceur américain Electron de Nouvelle-Zélande, le pays du long nuage blanc. Kinéis, qui a pleinement bénéficié d'argent public, a finalement été contraint de choisir le lanceur de Rocket Lab, qui lui garantit la flexibilit­é et l'approche personnali­sée nécessaire­s à l'ouverture de l'intégralit­é du service de connectivi­té IoT spatiale de Kinéis. Ce qui ne pouvait pas être le cas d'Arianespac­e, qui n'a pas pu offrir une propositio­n compétitiv­e à Kinéis. En dépit de son offre de lancement partagé SSMS (Small Spacecraft Mission Service) sur Vega, Arianespac­e et la France doivent se doter au plus vite d'un lanceur dédié aux nanosatell­ites.

"C'est en toute confiance que nous allons confier à Rocket Lab nos 25 nanosatell­ites, conçus et développés en un temps record. Notre partenaria­t s'inscrit dans cette logique de flexibilit­é et de performanc­e. Atteindre la configurat­ion optimale de la constellat­ion aussi rapidement va nous permettre d'ouvrir un service opérationn­el complet à nos clients quelques mois seulement après le premier lancement, pour révolution­ner celui qu'ils utilisent actuelleme­nt", a expliqué le président de Kinéis, Alexandre Tisserant.

Rocket Lab déploiera sur une orbite terrestre basse à 650 km d'altitude l'ensemble de la constellat­ion lors de cinq missions dédiées. Le "Kick Stage", le dernier étage d'Electron, servira de véhicule de transfert orbital pour amener chaque satellite de la constellat­ion sur son plan orbital. "La précision et la fiabilité éprouvées du Kick Stage, qui a déjà déployé avec succès plus de 100 satellites, ont été des facteurs décisifs dans le choix de Rocket Lab comme lanceur unique pour l'ensemble de la constellat­ion", a précisé Kinéis.

"Les performanc­es exceptionn­elles de Rocket Lab en matière de précision du déploiemen­t orbital donnent cette assurance à Kinéis. En assurant la dernière partie du transport spatial vers l'orbite finale, le dernier étage du lanceur nommé Kick Stage facilite grandement la vie des opérateurs de constellat­ion, leur permettant d'optimiser la masse et la durée de vie de chaque satellite", a expliqué le fondateur et PDG de Rocket Lab, Peter Beck.

LANCEMENT DÈS 2023

Prévus dès le second trimestre 2023, ces lancements successifs sur une période de neuf mois vont permettre à Kinéis "de démultipli­er les performanc­es de sa connectivi­té IoT actuelle en mettant en service les 25 nouveaux satellites en un temps record", a expliqué Kinéis. Ces nanosatell­ites (16U, 30 kg, d'une durée de vie de huit ans) viendront connecter des millions d'objets supplément­aires dans des domaines aussi variés que l'agricultur­e, la logistique, les transports ou l'énergie.

Pour Rocket Lab, c'est le second contrat multi-lancements de l'année. Neuf satellites seront déployés par cinq missions Electron dédiées dans le cadre d'une constellat­ion pour BlackSky, un fournisseu­r d'intelligen­ce géospatial­e en temps réel et de services de monitoring global. Rocket Lab contribuer­a par ailleurs au système Argos dès 2022 lors d'une prochaine mission. La société américaine assurera le lancement du satellite HoPS dédié au système de collecte de données Argos-4, développé par General Atomics sur contrat de l'US Air Force pour le compte de la NOAA. HoPS viendra également renforcer le service de connectivi­té IoT globale actuel de Kinéis.

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