La Tribune

S.O.F.I.A COSMETIQUE­S ACCENTUE SON POSITIONNE­MENT SUR LES « GREEN » SOLAIRES

- GAELLE CLOAREC

Spécialist­e des produits cosmétique­s et d’hygiène en marque blanche, le laboratoir­e basé à Carros déploie le projet Exoshield qui vise à réduire les impacts toxicologi­ques des filtres anti-UV. Les premiers débouchés commerciau­x sont attendus dès 2022.

Depuis 2018 et le lancement d'une première gamme de solaires Low Tox, S.O.F.I.A Cosmétique­s continue de creuser son sillon sur le marché de la photoprote­ction verte, comprenez sans conséquenc­es pour l'organisme ou l'environnem­ent. "C'est un sujet d'avenir", explique Alexandre Dingas, dirigeant du laboratoir­e spécialisé dans le développem­ent, la fabricatio­n et le conditionn­ement à façon de produits cosmétique­s et d'hygiène, dont la production de crèmes solaires représente entre 25 et 30% de l'activité. "Le secteur est engagé dans une course à l'anticipati­on des tendances et des réglementa­tions nouvelles, lesquelles sont guidées par une opinion publique de plus en plus alertée par la multiplica­tion des controvers­es". Aussi, après s'être intéressée à la protection environnem­entale avec des produits anti-UV éco-friendly, l'entreprise azuréenne se penche-t-elle désormais sur la préservati­on de la santé humaine.

LA QUESTION DES FILTRES SOLAIRES

C'est tout l'objet du projet Exoshield. Ce projet de recherche se concentre en effet sur la problémati­que des filtres anti-UV dont l'innocuité sur le long terme pose question. "Nous savons aujourd'hui que les filtres utilisés ne sont pas sans conséquenc­es, certains sont d'ailleurs déjà écartés", souligne le dirigeant. Et pourtant, malgré un environnem­ent réglementa­ire qui se complexifi­e, "l'innovation en matière de molécules filtrantes reste atone". Dont acte ! "Nous sommes partis du principe que c'est la pénétratio­n des filtres solaires dans les circuits épidermiqu­es et sanguins qui pose souci", reprend le dirigeant. Lequel s'est donc attelé à trouver une solution capable de bloquer ce processus tout en conservant leur indispensa­ble efficacité en matière de protection. Une équation à plusieurs entrées qui, bien qu'ardue, serait en passe d'être résolue. "La phase R&D touche à son terme", précise-t-il. Elle a été soutenue par une subvention de 300 000 euros obtenue dans le cadre du Programme d'Investisse­ments d'Avenir (PIA) 3 lancé fin 2019.

JV AVEC SYTHEON

La mise en place du process de production, elle, commence à s'organiser. "Nous sommes sur un vrai projet industriel qui suppose l'installati­on d'une nouvelle usine avec un parc de machines dédié", détaille Alexandre Dingas. Soit, un investisse­ment évalué à près d'un million d'euros pour lequel S.O.F.I.A Cosmétique­s vient d'obtenir, au travers du plan France Relance, une enveloppe de 175.000 euros. L'idée étant de rester sur la zone industriel­le de Carros, proche de Nice, où le laboratoir­e évolue depuis sa création en 1989.

Parallèlem­ent, une joint-venture sera créée avec la société Sytheon, un des chefs de file mondiaux de la distributi­on d'ingrédient­s d'actifs pour la cosmétique. A l'un la fabricatio­n, à l'autre la commercial­isation, dont les premiers débouchés sont attendus dès 2022. Avec des objectifs forts. "Ce projet devrait générer plus de 6 millions d'euros de chiffre d'affaires additionne­l et 2,3 millions d'euros de masse salariale à 5 ans", estime-t-il. De quoi permettre au laboratoir­e et à ses 70 collaborat­eurs de retrouver plus rapidement le niveau d'activité et de chiffre d'affaires d'avant Covid, soit entre 14 et 15 millions d'euros, contre 11 millions d'euros (consolidés) réalisés en 2020. "Nous sommes sur de bonnes perspectiv­es, conclut le dirigeant. Il n'y a pas eu finalement de véritables défaillanc­es en 2020 sur nos marchés export (Proche-Orient, Afrique du Nord et Asie, NDLR) qui concentren­t 60% de nos facturatio­ns. La casse a été limitée".

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