La Tribune

PLAN DE RELANCE : 1,7 MILLIARD D'EUROS INJECTES EN BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE EN UN AN

- AMANDINE IBLED

L’heure est au bilan. Un an jour pour jour après le lancement du Plan de relance, la préfecture de la région annonçait, vendredi dernier, un « pari tenu ». Sur l’enveloppe prévue de 4 milliards d’euros, près de la moitié a déjà été déployée à destinatio­n des entreprise­s, associatio­ns, collectivi­tés ou particulie­rs.

« Sans compter le Segur de la santé, 1,7 milliard d'euros ont été engagés par l'État depuis un an dans notre région. Rarement, en aussi peu de temps, des moyens d'interventi­on aussi massifs de l'État auront été engagés », souligne Fabien Sudry, pre?fet de la re?gion Bourgogne-FrancheCom­te?. Le 3 septembre 2020, le gouverneme­nt annonçait un plan national doté de 100 milliards d'euros sur deux ans (2021-2022) pour faciliter la reprise économique, rendre les entreprise­s plus compétitiv­es et favoriser la transition écologique. « Pari tenu » en Bourgogne-Franche-Comté, selon le préfet de région.

DES INDICATEUR­S AU VERT

Preuve que l'économie tricolore redémarre : la croissance économique est au rendez-vous avec une prévision à 6% pour 2021, alimentée par la consommati­on des ménages qui a repris après la crise sanitaire. « Le taux de chômage a retrouvé son niveau d'avant-crise », assure le préfet. Il s'élève à 6,8% en Bourgogne-Franche-Comté, contre 8% au niveau national. Enfin, « les défaillanc­es d'entreprise­s ont rarement été aussi basses. Ce qui prouvent que les dispositif­s publics ont joué leur rôle pour amortir les difficulté­s », note le préfet de la région. Les offres d'emplois sont reparties. Elles sont mêmes supérieure­s à 2020 et à 2019, entrainant parfois un déséquilib­re dans certains secteurs, comme celui de l'hôtellerie-restaurati­on.

DERRIÈRE LES CHIFFRES, UNE RÉALITÉ CONCRÈTE

« La région a longtemps été la première de France dans le nombre d'entreprise­s soutenues dans le secteur industriel », affirme Fabien Sudry. 721 entreprise­s ont bénéficié d'un taux de subvention inégalé par rapport aux dispositif­s classiques pratiqués avant crise, pour un montant total de 220 millions d'euros. Des entreprise­s de toutes tailles étaient concernées, telle qu'Alstom Transport (Doubs), plus de 200 salariés, pour sécuriser et accélérer le déploiemen­t des technologi­es de l'industrie 4.0, ou Atelier Bourgeat (Jura), qui relance une production locale de monture de lunette, avec une dizaine de salariés.

Plus d'un tiers ont visé la modernisat­ion des outils de production dans des secteurs mis à mal par le confinemen­t, dont l'automobile et l'aéronautiq­ue (70 projets pour 53,8 millions d'euros). Le reste des subvention­s s'est concentré sur l'augmentati­on de la capacité de production, la modernisat­ion des machines, ou la réorganisa­tion pour diversifie­r la clientèle. La relocalisa­tion des production­s industriel­les « pour renforcer la souveraine­té française » a également concerné 21 projets pour 31,4 millions d'euros. À l'instar de Immunodiag­nostic Systems (IDS), l'un des deux fabricants d'automates d'analyse médicale en France. Côté écologie, des projets de décarbonat­ion de procédés industriel­s ont vu le jour. « Une petite révolution », se félicite la directrice régionale de l'Ademe, Blandine Aubert, qui a cité quelques exemples d'entreprise­s de la plasturgie qui ont franchi le pas : Verchère Plastiques Industriel­s (VPI) dans le Jura, qui intègre désormais 30% de plastiques recyclés dans ses emballages destinés aux cosmétique­s, ou encore l'entreprise Berry Superfos (71) qui cherche à réduire à la source les déchets générés par la plasturgie.

Afin de renforcer la compétitiv­ité du territoire, une baisse des impôts de production a profité à près de 30.000 entreprise­s, qui ont ainsi économisé 355 millions d'euros pour stimuler leurs investisse­ments.

Les entreprise­s qui n'auraient pas encore déposé de dossiers de demande de subvention­s parmi les quelques 300 dispositif­s existants, ont encore jusqu'à la fin de l'année pour se décider.

D'ici une quinzaine de jours, le gouverneme­nt devrait présenter un programme complément­aire car le Plan de relance s'arrêtera en 2022 - afin de soutenir les investisse­ments dans les secteurs stratégiqu­es. En Bourgogne-Franche-Comté, ce sont les secteurs de l'hydrogène, du véhicule du futur, de la santé qui seront visés. « Il s'agit d'investisse­ments stratégiqu­es par l'innovation, par les transferts de technologi­e, pour affronter le monde nouveau qui s'ouvrira après cette crise sanitaire », confie Fabien Sudry.

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