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Défense : Washington a proposé de vendre des F-16 à la Turquie, selon Erdogan

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé ce dimanche que les États-Unis avaient ouvert la porte à la vente d’avions de combat F-16 pour moderniser la flotte d’Ankara, en échange de son investisse­ment dans le programme F-35, dont elle avait été exclue après avoir acheté à la Russie des systèmes de défense antimissil­e. La transactio­n doit cependant être approuvée par le Congrès américain, au sein duquel l’hostilité croît à l’égard de la Turquie.

Alors que la Turquie réclame un retour sur investisse­ment à la suite de son exclusion du programme de l’avion de combat américain F-35 en 2019, les discussion­s sur l’acquisitio­n de nouveaux appareils sont désormais ouvertes. C’est en tout cas ce qu’a fait valoir son président, Recep Tayyip Erdogan, ce dimanche, déclarant que son pays avait entamé des pourparler­s avec les Etats-Unis sur des chasseurs-bombardier­s F-16, et que

Washington avait proposé de lui en vendre. Pour rappel, Erdogan avait demandé début octobre d’acheter 40 de ces appareils fabriqués par le groupe Lockheed Martin, ainsi que près de 80 kits de modernisat­ion pour sa flotte actuelle.

Sans surprise, le président turc a confirmé que le projet d’achat était « bien sûr lié au problème des F-35 ». Car à l’origine, Ankara comptait se doter d’une centaine d’autres avions, les

F-35, commandés dans le cadre du programme américain Joint Strike Fighter (JSF). Mais son achat de batteries russes de défense antiaérien­ne S-400 lui avait valu d’en être écartée. Et d’être sanctionné­e par l’administra­tion Trump au titre de la loi CAATSA (Countering America’s Adversarie­s Through Sanctions Act) visant son industrie de l’armement, limitant considérab­lement ses marges de manoeuvre pour moderniser son aviation de combat, qui repose principale­ment sur les F-16.

Défense : Washington a proposé de vendre des F-16 à la Turquie, selon Erdogan

Une volonté de coopérer avec Moscou qui passe mal

Erdogan réclamait ainsi à Washington une compensati­on, notamment pour le versement de 1,4 milliard de dollars effectué avant son éviction, affirme-t-il. Mais l’échange s’annonce compliqué, d’autant que la Turquie ne cache pas son intention d’accroître sa coopératio­n militaire avec Moscou.

« Nous avons soulevé cette question dans nos entretiens. Nous attachons de l’importance au dialogue pour trouver une solution à ce problème », a déclaré dimanche à des journalist­es Erdogan dans un aéroport d’Istanbul, avant de s’envoler pour une tournée en Afrique.

Reste qu’une vente de F-16 par les États-Unis devrait in fine être approuvée par le Congrès américain, au sein duquel l’hostilité à l’égard de la Turquie progresse. Le mois dernier, Erdogan avait expliqué que son pays avait toujours pour projet d’acquérir un deuxième lot de systèmes de défense antimissil­e S-400 russes, ce qui avait conduit à une nouvelle mise en garde des États-Unis, concernant les risques d’une nouvelle détériorat­ion de leurs relations bilatérale­s.

[Avec AFP et Reuter]

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La requête turque d’achat de F-16 doit d’abord faire l’objet d’un avis positif de la Defense Security Cooperatio­n Agency [DSCA, qui relève du départemen­t d’État], puis d’un feu vert du Congrès des États-Unis.

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