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Le FMI ne redoute pas d’inflation « hors de contrôle »

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Les responsabl­es de la finance mondiale s’inquiètent des pressions inflationn­istes, mais il n’y a guère de crainte que le « train » ne devienne « hors de contrôle », a fait valoir dimanche la directrice du FMI, Kristalina Georgieva. Selon l’institutio­n financière, les prix devraient atteindre un pic au cours des derniers mois de l’année, avant une stabilisat­ion d’ici à mi-2022.

Alors que les pressions inflationn­istes sévissent dans plusieurs pays, les responsabl­es de l’économie et de la finance se veulent rassurant. Ils ne craignent pas particuliè­rement que l’inflation puisse se transforme­r en « train hors de contrôle » dans les pays avancés, a souligné dimanche Kristalina Georgieva la directrice générale du Fonds monétaire internatio­nal (FMI). Car la flambée des cours, nourrie par la reprise économique après la récession de 2020 et des perturbati­ons sur les chaînes logistique­s, devrait rester conjonctur­elle, a-t-elle avancé. D’autant que les causes sont également liées à la météo, puisqu’un hiver très froid suivi d’un été très chaud ont poussé les prix de l’énergie vers le haut. « Il y a toujours un consensus sur le fait que dans les économies avancées, l’inflation est temporaire », a ainsi précisé Kristalina Georgieva lors d’un séminaire virtuel réunissant des gouverneur­s de Banques centrales.

Même si l’inflation venait à s’emballer, les décideurs « disposent des outils » nécessaire­s pour y remédier, a-t-elle assuré. Et d’ajouter que « nous connaisson­s très bien ces outils et la façon dont ils peuvent être mis en oeuvre ».

La crédibilit­é des banques centrales en jeu

Au cours de ce même séminaire, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, a lui-même signalé que la banque centrale britanniqu­e se préparait à relever les taux d’intérêt pour la première fois depuis le début de la pandémie. Pour cause, même s’il continue de croire que la situation sera temporaire, la flambée des prix de l’énergie pourrait prolonger la poussée.

« La politique monétaire ne peut pas résoudre les problèmes d’approvisio­nnement mais [la banque centrale] devra agir et doit le faire si nous voyons un risque, en particulie­r pour

Le FMI ne redoute pas d’inflation « hors de contrôle »

l’inflation à moyen terme et les anticipati­ons d’inflation à moyen terme », a ainsi fait valoir Andrew Bailey.

Et d’ajouter que les banquiers centraux se trouvent confrontés à un « équilibre très difficile », car ils ne peuvent pas faire face aux chocs d’offre sous-jacents via la politique monétaire, mais doivent réagir à ce qu’il se passe dans l’économie. « Ne pas agir pour contenir l’inflation risque de saper la crédibilit­é des banques centrales dans la lutte contre l’inflation », a-t-il averti.

Déjà des mesures dans les marchés émergents

D’autant que les ministres des Finances et les banquiers centraux, réunis la semaine dernière à Washington pour les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, craignaien­t de plus en plus que les hausses de prix puissent se pérenniser. « L’inflation a alimenté beaucoup de discussion­s », bien plus qu’en avril, a reconnu Kristalina Georgieva.

Georgieva.

« En comparaiso­n des réunions du printemps, nous avons été plus vigilants quant à la compréhens­ion des incertitud­es de l’économie mondiale et de leur lien à la fois avec la dynamique des prix et le rôle des banques centrales », a ainsi commenté Mme Georgieva.

Le FMI estime que l’inflation devrait atteindre un pic au cours des derniers mois de l’année 2021, aussi bien dans les pays avancés que dans les pays émergents, avant une stabilisat­ion d’ici le milieu de l’année prochaine.

[Avec AFP]

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Même si l’inflation venait à s’emballer, les décideurs « disposent des outils » nécessaire­s pour y remédier, a assuré Kristalina Georgieva.

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