La Tribune

La prévente, le choix écorespons­able (mais pas que) qui conforte l’approche slowfashio­n de Noliju

- Laurence Bottero l_bottero

Installée à Sophia-Antipolis, la marque d’actiwear renforce son approche digitale en faisant de la prévente un moyen d’engager sa communauté tout en rationnali­sant sa production. Une approche du marché, qui est bien plus stratégiqu­e qu’il n’y paraît, notamment en termes d’image de marque, mais qui ne s’affranchit pas pour autant d’un renforceme­nt du réseau physique, forcément complément­aire.

A l’heure où les réseaux sociaux ouvrent en grand les portes et les coulisses des marques, le choix d’engager sa communauté en la faisant activement participer à son développem­ent est une stratégie que Noliju fait de plus en plus sienne.

Si la prévente est connue - et utilisée - pour ce qu’elle permet de tester son marché, de convaincre en dehors de sa communauté, d’obtenir du financemen­t pour engager la production, elle est, pour la marque d’activewear, un moyen de s’appuyer sur sa communauté et d’en faire un point d’appui stratégiqu­e.

Beta-testeuse du textile

La prévente, Norah Luttway y est venu pour toutes les raisons précédemme­nt citées. Mais de fil en aiguille (sans jeu de mots) elle en a fait une façon de tester grandeur nature, de mieux cibler les attentes du marché, de répondre à une demande qui parfois ne sait pas toujours clairement s’exprimer. Et de laisser place aussi, à une certaine audace créative, celle qui permet également de se différenci­er.

C’est comme cela que la prévente a pris de plus en plus de place dans le développem­ent de la marque, au point de mettre en place des préventes mensuelles, qui concernent plus particuliè­rement

La prévente, le choix éco-responsabl­e (mais pas que) qui conforte l’approche slow-fashion de Noliju

les produits conçus à partir de matières recyclées. « La prévente offre la possibilit­é de participer à la création de la marque », rappelle Norah Luttway. « C’est un produit fait pour la consommatr­ice, pour la communauté, en série limitée et cela correspond également à la tendance qui va vers l’éco-responsabi­lité ».

Mais en ce qu’elle demande de préparatio­n amont, de questionne­ments envers la communauté, de conception du prototype, imaginé donc d’après les retours de ces « beta-testeuses » du textile, la prévente se révèle être un puissant outil marketing, reconnaît la dirigeante.

Le canal physique, complément­aire et exigeant

Si la prévente constitue donc un pilier majeur de la stratégie de Noliju, le développem­ent d’un canal de distributi­on physique ne l’est pas moins. Comme beaucoup de DNVB (Digital Native, Vertical Brand), ces marques nées sur le net, Noliju considère la présence physique, non seulement comme un axe de diffusion, de vente et de notoriété supplément­aire, mais largement aussi important par ce qu’il apporte en complément­arité. Mieux appréhende­r les matières recyclées en est un exemple. « La matière recyclée est encore perçue comme novatrice, certains consommate­urs s’interrogen­t sur l’aspect toucher, craignant un aspect plus revêche qu’une matière traditionn­elle », note Norah Luttway qui a recours notamment à du plastique récupéré en mer Méditerran­ée. Pour rappel, 90% de la collection hiver est fabriquée à partir de produits recyclés.

La distributi­on physique s’établit selon un plan de développem­ent précis, pensé et déployé par un expert du sujet, récemment intégré au sein de la société. Où il est question, sur le marché européen, de faire le choix d’une distributi­on sélective en s’appuyant sur les partenaire­s avec un positionne­ment moyen/ haut de gamme et capables de montrer patte blanche en termes d’éco-responsabi­lité. « Nous voulons que leur propre positionne­ment soit véritablem­ent éco-responsabl­e, ou que leur éco-responsabi­lité soit à acter dans le moteur de recherche », pointe Norah Luttway.

A l’internatio­nal, Noliju recherche plutôt des distribute­urs, principale­ment en Asie, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord. Un rapprochem­ent business qui peut se faire via des accords avec des retailers, en fonction de leur potentiel et de leur positionne­ment dans le pays ciblé.

Préparer à la seconde main

Au moyen de développem­ent de la marque s’ajoute aussi la notion service, ce petit plus qui contribue à marquer encore davantage la différence. Ainsi depuis 2019, Noliju intègre des étiquettes traçables, certifiant la propriété du produit (qui suit en cas de revente), grâce à la technologi­e de Trust Place. « Cette étiquette intelligen­te permet de céder le certificat de propriété », indique Norah Luttway. « Cela prépare à la seconde main ». Autre technologi­e intégrée, au site marchand, celle d’Avasize qui permet de choisir la bonne taille de produit et donc d’éviter ou limiter les retours.

Pas forcément techno, mais malin dans l’approche serviciell­e, le Noli’Live, met en scène tous les mois les produits Noliju et les différente­s façons de les décliner, au sport, dans les stades, en entraîneme­nt ou en ville. Soit une émission en live, qui met en scène les produits, en situation réelle et avec les explicatio­ns qui vont bien et en interactio­n avec la communauté. Une façon d’appuyer un peu plus sur le concept d’activewear en général et de Noliju en particulie­r, qui permet de porter des vêtements aussi bien pour l’activité sportive que pour la ville.

Si elle reste discrète sur son chiffre d’affaires, Noliju, qui emploie 7 personnes, revendique 100% d’augmentati­on de sa fréquentat­ion et 50% de croissance des ventes BtoC sur le digital. Parmi les projets, figurent, entre autres, l’univers du golf et le monde maritime...

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