La Tribune

Campagne de Brousse : « un but ni de droite, ni de gauche, en plein centre » !

- Jean Brousse

CHRONIQUE. Ingénieur, éditeur, observateu­r attentif des sociétés, du monde et des gens, Jean Brousse, corrézien, bretteur de mots, a publié “Deux mois ferme”, collection de ses chroniques quotidienn­es du confinemen­t. En cette année présidenti­elle, il tient dans La Tribune une revue de la crise politique et sanitaire, intitulée comme il se doit Campagne de... Brousse.

Le Président de la République, pour un jour milieu défensif du « Variétés Club de France », a donc foulé la pelouse du stade de Poissy pour le plus grand bonheur des « pièces jaunes » et de la fondation Hôpitaux de Paris, présidée par son épouse Brigitte.

Il semblerait qu’il ait tenu l’axe droit alors qu’ « il voulait jouer milieu de terrain défensif », histoire de surveiller droite et gauche. On commente ses jolis dribbles, on ne relève aucune passe décisive. Buuuuuuuut !!!! Dès la huitième minute Il transforme un penalty « avec une frappe ni à droite, ni à gauche, mais en plein centre ». Certains mauvais esprits ont douté de l’arbitre.

« Parce qu’on le vaut bien »

Il avait levé mardi un voile sur son « plan de jeu ». Le Président, toujours au travail, annonçait, masqué, devant un parterre représenta­tif de « l’écosystème », France 2030, son ambitieux plan d’investisse­ment doté de 30 milliards d’euros déployés sur 5 ans : Ca n’est plus « quoi qu’il en coûte », c’est « parce qu’on le vaut bien », et parce qu’il le faut bien. Énergie, alimentati­on, santé, transports du futur, espace et fonds marins, culture. Industrie, technologi­es, jeunes et jeunes pousses. Mini-réacteurs, hydrogène vert et véhicules électrique­s. Les détracteur­s dénoncent un gaspillage, les opposants condamnent des dépenses somptuaire­s, rappellent le montant considérab­le de la dette publique , largement débattu au comptoir du café du commerce : « On sait bien qui va payer » ! Certains invoquent le sens de la responsabi­lité et d’autres, « progressis­tes » avérés, restent muets devant tant d’audace.

Campagne de Brousse : « un but ni de droite, ni de gauche, en plein centre » !

Une France saine, créative et décarbonée

Philippe Aghion, professeur au Collège de France, dénonce « le discours alarmiste sur la dette » et souligne dans le monde du 8 octobre que « plus la différence entre le taux de croissance du PIB et le taux d’intérêt est grande, plus le pays sera capable de réduire sa dette publique par rapport à son PIB à long terme », pour autant que les investisse­ments engagés s’accompagne­nt d’une réduction drastique des dépenses « courantes » et non productive­s, et qu’ils soient assortis d’une « évaluation de la performanc­e ». Une saine « gouvernanc­e », en quelque sorte. Le Président l’aurait-il lu ?

Une France saine, créative et décarbonée. Après tout, les économies d’après-guerre sont souvent florissant­es et dynamiques, les sociétés heureuses de réveiller l’ « envie d’avoir envie ». Il y a surement un « coup à jouer », une opportunit­é à saisir. Une grande partie de la population observe, inquiète, les réponses aux enjeux de sécurité quand les plus jeunes attendent avec impatience des politiques environnem­entales fortes face aux défis du réchauffem­ent climatique. Tous rendent hommage à Hubert Germain et commémoren­t avec révolte l’assassinat, il y a un an, de Samuel Paty.

Edouard le boxeur, Emmanuel le footballeu­r

Croissance, sécurité, climat ... Candidats et pas encore candidats s’échinent à faire entendre leurs propositio­ns dans la cacophonie ambiante d’une pré-campagne où les manoeuvres tacticienn­es et les moulinets d’appareil brouillent les messages. Zemmour zémmourise. Anne Hidalgo l’emporte sur Stéphane le Foll, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand rentrent au bercail : qui en frissonne hors les politologu­es accrédités qui y trouveront toujours du grain à moudre ? Édouard Philippe, le boxeur, confirme son soutien au Président footballeu­r et lance un nouveau parti, « Horizons ». Ces points imaginaire­s qui reculent à mesure que l’on tente de s’en approcher ! *Jacques Vendroux pour Le Figaro/sports et Europe

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France