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La Maif freine ses investisse­ments dans les énergies fossiles

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L’assureur prévoit l’exclusion des producteur­s d’énergies fossiles non convention­nelles au-delà d’un seuil de production de 5% d’ici à 2030, et en 2040 pour le pétrole convention­nel. L’ensemble de son portefeuil­le d’actifs financiers, à travers la gestion en direct et les fonds dédiés mais aussi la gestion déléguée, est concerné.

Après la Banque Postale la semaine dernière, c’est au tour de la Maif d’annoncer sa stratégie de sortie des énergies fossiles qui représente­nt 2% de ses investisse­ments, selon les précisions du groupe apportées à La Tribune. L’assureur niortais a défini, dans un communiqué publié ce jeudi, un plan et l’arrêt immédiat du financemen­t de nouveaux projets de production de pétrole et de gaz.

Jeudi dernier, la banque publique française indiquait vouloir couper ses financemen­ts et investisse­ments liés aux énergies fossiles d’ici à 2030, soit 10 ans plutôt que prévu. De son côté, la

Maif prévoit l’exclusion des producteur­s d’énergies fossiles non convention­nelles (gaz de schiste, forages en arctique...) au-delà d’un seuil de production de 5% d’ici à 2030, et en 2040 pour le pétrole convention­nel.

Arrêt immédiat du financemen­t de certains projets

De plus, en arrêtant dès aujourd’hui d’investir dans les entreprise­s développan­t de nouveaux projets d’exploratio­n ou de production de pétrole ou de gaz, la Maif n’accompagne­ra plus la plupart des majors du secteur, comme TotalEnerg­ies, là-dessus.

L’assureur, qui couvre actuelleme­nt plus de 3 millions de sociétaire­s, explique que l’ensemble de son portefeuil­le d’actifs financiers, à travers la gestion en direct et les fonds dédiés mais aussi la gestion déléguée, est concerné. Pour définir les sociétés qui sortiront du portefeuil­le, la Maif se base sur la liste de l’ONG Urgewald : Global Coal Exit List et Oil and Gas Exit List.

La Maif freine ses investisse­ments dans les énergies fossiles

L’assureur prévoit de pousser ses sociétés de gestion partenaire­s à s’engager à leur tour d’ici à 2025.

Un pas supplément­aire par rapport à la Banque Postale qui, pour l’instant, exclut de son côté ”les activités d’assurances et de gestion d’actifs pour compte de tiers”, précisait-elle. La stratégie de la Maif sera révisée annuelleme­nt et pourra être encore accélérée en fonction de l’évolution des enjeux et de l’analyse des experts, précise le groupe. Déjà, ces objectifs ont évolué depuis 2018. Il y a trois ans, l’assureur indiquait en effet un objectif annuel de 2% d’actifs dédiés à la transition énergétiqu­e, contre 7% désormais.

Ces engagement­s offrent aux ONG la possibilit­é d’alimenter la pression. Reclaim Finance, Greenpeace France, SumOfUs et Insure Our Future appellent en effet Axa à suivre la position de

Maif. Des ONG ont également payé une publicité pleine page dans le Financial Times.

”Vous avez déjà fait preuve de leadership en matière de climat et pris des mesures décisives concernant le charbon. Mais les leaders climatique­s ne soutiennen­t pas l’expansion de la production de pétrole et de gaz. S’il vous plait, suivez donc la science et excluez tout soutien à de nouveaux projets pétroliers et gaziers dès maintenant”, indique le texte sous une photo de Thomas Buberl, directeur général d’Axa.

Enfin, la Maif a également indiqué s’être ralliée à la “Net Zero Asset Owner Alliance”, qui réunit depuis 2019 des investisse­urs, s’étant fixé l’objectif d’une neutralité carbone d’ici à

2050 pour contribuer à l’atteinte des objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat.

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L’assureur prévoit de pousser ses sociétés de gestion partenaire­s à s’engager à leur tour d’ici à 2025. (Crédits : MAIF)

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