La Tribune

Beem Energy veut démocratis­er l’énergie solaire à domicile

- Frédéric Thual

Avec un kit solaire destiné produire sa propre énergie chez soi, la startup nantaise Beem Energy, dont l’offre a été rapidement référencée par Boulanger et Leroy Merlin, vient de lever 7 millions d’euros pour accélérer sa croissance. Objectif : devenir un acteur européen incontourn­able dans la gestion de l’énergie à la maison.

En quelques mois, le kit solaire modulaire et connecté à installer soi-même de Beem Energy, vendu en ligne et référencé par les grandes surfaces spécialisé­es Boulanger et Leroy Merlin, est parti comme des petits pains « On en a vendu près de deux mille », reconnait Ralph Feghali, PDG et cofondateu­r de la startup accompagné­e par l’accélérate­ur nantais Imaginatio­n Machine, devenu un Startup Studio For Good, destiné à soutenir les entreprise­s à impact positif sur leur territoire.

« L’énergie est encore un secteur nébuleux pour beaucoup de Français et pourtant 60% à 70% d’entre eux s’interrogen­t sur la manière de participer à la transition énergétiqu­e », indique

Ralph Feghali. C’est pour lever ces freins aussi « structurel­s qu’émotionnel­s » que le PDG diplômé en économie et en énergie, avec Pierre-Emmanuel Roger, directeur technique, passé chez des Green Tech et chez Renault où il a contribué à la mise en oeuvre du premier modèle hybride de la marque, et Arthur Kenzo, designer industriel et spécialist­e des services, ont uni leurs compétence­s pour fonder Beem Energy, il y a deux ans et demi. Objectif : démocratis­er l’énergie solaire et créer une expérience utilisateu­r pour permettre aux gens de prendre le contrôle sur l’énergie. « Beaucoup sont effrayés par les investisse­ments, les lourdeurs administra­tives et la pose des installati­ons en toiture. Nous, on veut leur permettre de faire le premier pas pour goûter à l’énergie solaire et à l’autoconsom­mation », flèche Ralph Feghali.

Un moyen d’apprendre à mieux consommer

Commercial­isé à 780 euros, ce kit solaire revendique d’être aussi simple à monter qu’un meuble suédois. Livré sous la forme de quatre panneaux solaires, fabriqués en Chine « parce que toujours les mieux placés financière­ment et techniquem­ent », occupant une surface de 2 mètres carrés, le dispositif peut être

Beem Energy veut démocratis­er l’énergie solaire à domicile

posé en toiture, sur un mur ou au sol. Et il se branche sur une simple prise de courant. La durée de l’installati­on est promise en moins d’heure heure. « Dès lors, un onduleur envoie la production d’électrons dans le réseau pour alimenter les points de consommati­on les plus proches à l’intérieur du domicile », explique Ralph Feghali. D’une puissance de 300 watts, chaque kit, pouvant au besoin être triplé sur une même prise, permet de produire 350 KWh, soit l’équivalent de la production annuelle d’un frigo, une box internet, un ordinateur portable et cinq ampoules LED. Selon Beem Energy, l’économie représente 60 à 80 euros par an. « C’est environ 14% de la consommati­on - hors chauffage - d’un foyer de 3 personnes », assure-t-on.

Un argument entendu à l’heure où le coût de l’énergie s’envole. Surtout, couplé à une applicatio­n, disponible sur IOS et Android, il est possible de suivre sa propre production, de contrôler et d’apprendre le B.A.BA de la maîtrise de l’énergie grâce aux données transmises par une Beembox, fabriquée par le prestatair­e nantais Ceico.

En France, en Allemagne, en Suisse et en Italie

Récompensé­e par les trophées d’innovation FILEX France 2020 dans la catégorie bas-carbone, la médaille d’or de la session GB Tech4City au CES de Las Vegas parmi cinq cent startups, et le West Web Award de la Transition Ecologique, l’innovation de Beem Energy, qui avait levé 2 millions d’euros en 2019, vient, cette fois, de réussir une levée de fonds de 7 millions d’euros auprès des fonds 360 Capital Partners, d’Alter Equity, de BNP Paribas Développem­ent, de Bpifrance et de cinq business angels réputés pour être intervenus chez Nest, Dreem, Drivy, Crisp... Consolidée financière­ment, Beem Energy entend dupliquer l’expérience acquise avec son kit solaire à d’autres produits hardware et software afin de développer un écosystème plus large autour des économies d’énergie, De douze personnes aujourd’hui, l’entreprise, discrète sur son chiffre d’affaires, veut doubler son effectif dès l’an prochain pour accompagne­r sa venue sur le marché européen, notamment en Allemagne, Suisse et l’Italie. « Nous allons étendre notre gamme à d’autres produits et services dès 2022 pour le suivi et la maitrise de la consommati­on, sur la production et sur le stockage de l’énergie », esquisse Ralph Feghali. Car, pour l’heure, Beem Energy préconise de ne pas aller au-delà de trois kits par domicile. « C’est un investisse­ment complément­aire pour se familiaris­er avec l’autoconsom­mation. Ensuite, il faut passer au solaire en toiture», indique le PDG, tandis que le potentiel reste très important, au regard des trente millions d’habitation­s dont seules 100.000 seraient équipées de panneaux solaires. D’abord destinés aux particulie­rs qu’ils soient locataires ou propriétai­res, le kit solaire a montré qu’il pouvait aussi intéresser des écoles, des chambres d’hôtes, des restaurant­s et des hôtels... eux aussi en quête de transition et d’économies.

 ?? ?? Ralph Feghali, Ceo de Beem Energy, diplômé en économie et en énergie, Pierre Emmanuel Roger, directeur technique, Arthur Kenzo, designer industriel veulent démocratis­er l’énergie solaire à domicile en créent une expérience utilisateu­r inédite pour permettre aux gens de prendre le contrôle sur l’énergie. (Crédits : beem energy)
Ralph Feghali, Ceo de Beem Energy, diplômé en économie et en énergie, Pierre Emmanuel Roger, directeur technique, Arthur Kenzo, designer industriel veulent démocratis­er l’énergie solaire à domicile en créent une expérience utilisateu­r inédite pour permettre aux gens de prendre le contrôle sur l’énergie. (Crédits : beem energy)
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