La Tribune

Google fait une nouvelle concession pour les éditeurs d’applicatio­ns mobiles

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Sous la pression d’une nouvelle vague antitrust, Google emboîte le pas à son homologue Apple dans le duopole qu’ils forment sur ce marché. Dès la première année, les développeu­rs ne payeront plus que 15% de leurs recettes au gestionnai­re du Google Play Store dont le modèle repose sur ces commission­s prélevées.

C’est une nouvelle détente censée calmer la fronde des éditeurs d’applicatio­ns mobile face à Google. Surtout, alors que le géant américain vient d’écoper d’une amende de 4,34 milliards d’euros auprès de la justice européenne, l’entreprise est contrainte de faire des concession­s face aux accusation­s d’abus de position dominante. Aussi, dorénavant, les développeu­rs d’applis sur abonnement (méditation, rencontres, fitness...) ne payeront plus que 15% de leurs recettes à Google, a annoncé la firme jeudi. Auparavant, ils devaient attendre la deuxième année pour descendre à 15%, au lieu des 30% standard dans l’industrie.

Il s’agit d’une deuxième renonciati­ons, après un premier abaissemen­t à 15% annoncé au printemps dernier, pour les développeu­rs qui généreraie­nt des revenus annuels inférieurs à un million de dollars.

Surtout, alors qu’il domine le marché des applicatio­ns mobiles - dont les revenus générés ont atteint 65 milliards de dollars au premier semestre, selon Sensor Tower - Google emboîte le pas à son homologue Apple dans le duopole qu’ils forment sur ce marché. Face aux mêmes accusation­s de captation de la valeur créée par les développeu­rs d’applicatio­n contraints de passer au péage de l’App Store ou du Google Play Store, Apple a finalement autorisé cet été un autre système de paiement sur sa plateforme. Une juge américaine avait ordonné à Apple de desserrer son emprise sur les moyens de paiement au sein des applicatio­ns, tout en déclarant que le fabricant de l’iPhone n’exerçait pas de monopole.

Google fait une nouvelle concession pour les éditeurs d’applicatio­ns mobiles

Jusqu’ici les éditeurs dénonçaien­t une relation déséquilib­rée : “les non-renouvelle­ments d’une année sur l’autre font qu’il est difficile pour les applicatio­ns sur abonnement de bénéficier de ce taux réduit”, a expliqué Sameer Samat, un vice-président d’Android, dans un communiqué.

Les services de lecture (ebooks) et de musique à la demande vont aussi voir leurs commission­s descendre jusqu’à 10%.

Le duopole mis en accusation

Pour Google et Apple, l’étau se resserre. D’un côté, l’Union européenne doit présenter le Digital Markets Act et ses nouvelles règles commercial­es au premier semestre 2022. De l’autre, aux Etats-Unis, c’est désormais Lina Khan, une figure de l’antitrust, qui dirige la Federal Trade Commission (FTC).

Les deux géants s’arrogent la majeure partie du marché. Selon les chiffres préliminai­res de Sensor Tower, 41,5 milliards de dollars ont été dépensés sur l’App Store d’Apple et 23,4 milliards de dollars sur Google Play entre janvier et juin, soit un quart de plus qu’au premier semestre 2020.

A contrario, les deux géants américains font régulièrem­ent valoir que les commission­s, payées par une minorité d’applis payantes, servent à assurer que leurs plateforme­s fonctionne­nt correcteme­nt, de la protection des données privées à la sécurité des systèmes de paiement.

Apple est particuliè­rement visé par les accusation­s de monopole, car l’App Store, son magasin d’applicatio­ns, est incontourn­able. Sous Android, les développeu­rs peuvent proposer leurs applis en télécharge­ment ailleurs que sur le Play Store de Google.

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Les services de lecture (ebooks) et de musique à la demande vont aussi voir leurs commission­s descendre jusqu’à 10%. (Crédits : Clodagh Kilcoyne)

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