La Tribune

Qui sont et que font les 18 licornes françaises ?

- Sylvain Rolland @SylvRollan­d

Avec 18 licornes, la France est toujours nettement derrière le Royaume-Uni (37 fin 2020). Mais 2021 marque une nette accélérati­on, avec neuf nouvelles startups non-cotées valorisées au moins 1 milliard de dollars. Qui sont-elles et que font-elles ? La Tribune passe au crible l’ensemble de ces entreprise­s extrêmemen­t dynamiques.

[Article mis à jour le 22 octobre 2021]

Sortie d’OVHCloud qui devient un groupe coté en Bourse, arrivée de Dental Monitoring, Swile et Sorare : la liste des licornes françaises a bien bougé cet automne. La Tribune en compte désormais 18. Après des années de balbutieme­nts, la French Tech a réussi son décollage et est désormais sur orbite. En 2021, pas moins de neuf nouvelles licornes ont vu le jour, cinq de plus que sur l’ensemble de 2020, ce qui porte à 18 le nombre de startups françaises non-cotées mais valorisées au moins un milliard de dollars.

En septembre 2019, quand la France ne comptait encore que six licornes, Emmanuel Macron avait fixé un objectif de “vingt-cinq licornes en 2025”. “On y sera, voire même davantage”, estiment, à l’unisson, les experts consultés par La Tribune. C’est mathématiq­ue : plus les startups lèvent des fonds et réussissen­t des Séries A et des Séries B de plus en plus conséquent­es -ce qui était le cas ces dernières années-, plus elles grandissen­t et finissent par avoir besoin de lever encore plus d’argent pour conquérir leur marché et devenir des leaders.

D’autant plus que l’écosystème du capital-risque s’est structuré et renforcé ces dernières années. De nouveaux fonds et véhicules d’investisse­ment éclosent tous les ans et le plan Tibi, qui a encouragé les investisse­urs institutio­nnels à promettre 6 milliards d’euros d’ici à 2022 -dont 3 milliards pour le “late stage” et 3 milliards pour développer les entrées en Bourse-, contribue

Qui sont et que font les 18 licornes françaises ?

à rendre l’investisse­ment dans la tech très attractif, surtout post-Covid à l’ère des taux bas. Enfin, l’attrait des investisse­urs étrangers pour les pépites hexagonale­s est désormais réel et va de pair avec la désinhibit­ion des entreprene­urs français. De fait, la plupart des méga-levées de la French Tech -des tours de tables supérieurs à 100 millions d’euros- sont menées par des investisse­urs étrangers.

Voici les 18 licornes françaises

●●18. Dental Monitoring

Secteur : e-santé

Devenue une licorne en : octobre 2021, lors d’une levée de fonds de 150 millions de dollars (128,8 millions d’euros)

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard de dollars (909 millions d’euros, octobre 2021)

Date de création : 2013.

Première licorne du marché dentaire, la startup française propose des solutions de soins connectés aux profession­nels de santé et à leurs patients. Elle est la première et la seule entreprise à proposer des téléconsul­tations à tous les profession­nels dentaires. Sa technologi­e basée sur l’intelligen­ce artificiel­le permet également le suivi à distance des traitement­s et des appareils. À ce jour, plus d’un million de patients dans plus de 50 pays ont pris plus d’un milliard d’images intra-orales sur la plateforme DentalMoni­toring. La startup compte désormais Mérieux Equity Partners à son capital, avec l’ambition de poursuivre son développem­ent à l’internatio­nal et de recruter 400 employés supplément­aires, en plus de 400 déjà présents dans 18 pays.

●●17. Swile

Secteur : fintech

Devenue une licorne en : octobre 2021, lors d’une levée de fonds de 200 millions de dollars (175 millions d’euros).

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard de dollars (909 millions d’euros, octobre 2021)

Date de création : 2018.

En quatre ans à peine, la super-app des avantages salariaux dématérial­isés, notamment les tickets restaurant­s, revendique

En levant 680 millions de dollars (environ 580 millions d’euros) auprès du japonais Softbank, à peine quelques mois après son premier tour de table de 40 millions d’euros en février, Sorare a explosé le record de fonds levés par une pépite française. Son innovation ne va pas contribuer à résoudre les grands problèmes de ce monde, mais elle pourrait en revanche bouleverse­r celui des fantasy leagues, ces compétitio­ns entre fans de sports sur Internet, et des cartes à collection­ner. Concrèteme­nt, Sorare est une plateforme qui permet aux fans d’acheter des cartes à collection­ner d’une certaine rareté à l’effigie de joueurs des vraies ligues de football (comme Lionel Messi), pour les garder ou les revendre. Ces cartes sont délivrées grâce à des NFT (non fungible tokens), c’est-à-dire des jetons numériques uniques inscrits dans la blockchain, ce qui permet aux joueurs de garantir facilement leur authentici­té et de les revendre avec une plusvalue... Les cartes ouvrent en plus l’accès à des championna­ts en ligne contre d’autres joueurs, et les victoires font prendre de la valeur à la collection. En septembre 2021, Sorare revendiqua­it 600.000 inscrits sur sa plateforme (x30 en un an) et un chiffre d’affaires de 150 millions de dollars depuis le début de l’année, suffisant pour -déjà- en faire une entreprise rentable.

●●15. Younited

Secteur : fintech

Qui sont et que font les 18 licornes françaises ?

Devenue une licorne en : juillet 2021, lors d’une levée de fonds de 170 millions de dollars (142 millions d’euros).

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard de dollars (909 millions d’euros, juillet 2021)

Date de création : 2009

Pilier de la fintech française, Younited a trouvé le succès en simplifian­t les offres de crédit et de paiement pour les particulie­rs. Depuis 2018, elle s’est même ouverte aux entreprise­s, et c’est pour accélérer sur ce segment porteur qu’elle a réalisé une nouvelle levée de fonds en juillet 2021 qui lui octroie le statut de licorne. Son pari : le lancement de Younited Pay, une solution dédiée aux marchands et aux e-commercant­s qui leur permet d’étaler leurs paiements entre 3 et 48 mois. Avec l’ambition de générer 1,4 milliard d’euros de crédits en 2021, dont la moitié en BtoB, et de s’introduire en Bourse d’ici à fin 2023.

●●14. Ledger

Secteur : cybersécur­ité

Devenue une licorne en : juin 2021, lors d’une levée de fonds de 312,4 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1,26 milliard d’euros (juin 2021)

Date de création : 2015

Ledger, dont le siège est à Paris, gère une plateforme appelée Ledger-Live qui gère et sécurise les portefeuil­les de cryptomonn­aies. Pour Pascal Gauthier, Pdg de Ledger, l’ambition de la startup est de passer “du statut de principale société de sécurité des actifs numériques à celui de passerelle sécurisée vers l’ensemble de l’écosystème des actifs numériques”. Une industrie en plein boom, qui se démocratis­e à grande vitesse et qui est appelée à remodeler l’ensemble du secteur financier. Au point que certains experts citent Ledger parmi les potentiels futurs géants européens de la tech appelés à une valorisati­on de plus de 100 milliards d’euros dans quelques années.

●●13. Back Market

Secteur : e-commerce (électroniq­ue reconditio­nnée)

Devenue une licorne en : mai 2021, lors d’une levée de fonds de 276 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 2,9 milliards d’euros (mai 2021)

Date de création : 2014.

Back Market est une place de marché dédiée aux produits électrique­s et électroniq­ues reconditio­nnés, c’est-à-dire remis à neuf pour être revendus. La startup revend des smartphone­s, tablettes, ordinateur­s portables, téléviseur­s, matériel hi-fi, consoles de jeu, appareils électromén­agers ou encore des montres connectées. Contrairem­ent à son concurrent Recommerce, qui se restreint au smartphone et “nettoie” lui-même les produits qu’il commercial­ise, Back Market met directemen­t en relation le client final avec le reconditio­nneur, ce qui lui permet de se positionne­r en tiers de confiance et de limiter ses coûts. Ainsi, le consommate­ur achète des produits réparés, vérifiés et garantis, directemen­t aux usines de reconditio­nnement certifiées, ainsi qu’aux distribute­urs et aux marques grand public qui reconditio­nnent leurs appareils. Les prix, comparable­s à ceux des concurrent­s, sont inférieurs de 30% à 70% au prix du neuf. Back Market prend 10% de la transactio­n. Les consommate­urs peuvent aussi revendre leurs appareils aux usines, en passant par la plateforme.

●●12. Shift Technology

Secteur : assurance

Devenue une licorne en : mai 2021, lors d’une levée de fonds de 185 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard de dollars (mai 2021)

Date de création : 2013

Shift Technology propose un logiciel qui automatise les procédés, encore très manuels, de détection de fraudes chez les assureurs. Basée sur des technologi­es d’intelligen­ce artificiel­le, l’offre de Shift Technology permet non seulement de détecter de nouveaux cas de fraudes, comme des réseaux en bandes organisées, mais aussi de les détecter plus rapidement. Shift Technology entend créer d’ici à deux ans en France “le plus important pôle mondial de data science dédié au secteur de l’assurance, constitué de plus de 300 data scientists”.

●●11. Alan

Secteur : assurance

Devenue une licorne en : avril 2021, lors d’une levée de fonds de 220 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1,4 milliard d’euros (avril 2021)

Qui sont et que font les 18 licornes françaises ?

Date de création : 2016

De « l’assurance santé centrée sur l’humain ». Telle est le propositio­n de valeur d’Alan. Dotée d’un agrément d’assureur depuis 2016 -le premier obtenu par une entreprise française depuis les années 1980-, l’Assurtech parisienne revendique plus de 155.000 membres et plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Sa force : la simplicité d’une offre 100% digitale, en rupture avec la complexité et l’opacité des mutuelles classiques.

●●10. Vestiaire Collective

Secteur : e-commerce (produits de luxe de seconde main)

Devenue une licorne en : mars 2021, lors d’une levée de fonds de 178 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard d’euros (mars 2021)

Date de création : 2009.

Acheter du “seconde main”, c’est-à-dire des vêtements ayant déjà été portés, a été longtemps perçu comme dévalorisa­nt, et notamment dans le secteur très guindé du luxe. Vestiaire Collective a donc été patient : lancée en 2009, la startup a patiemment bâti sa communauté, travaillé son expérience client, et conquis peu à peu l’internatio­nal, jusqu’en Asie, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis. Aujourd’hui, avec l’explosion du commerce en ligne depuis la crise du coronaviru­s et l’essor de la conscience environnem­entale, le seconde main devient tendance et Vestiaire Collective, qui a contribué à faire sauter ces verrous, en est l’un des premiers à en profiter. Soutenue par le géant du luxe Kering (Gucci, Yves Saint Laurent...), la pépite française revendiqua­it en mars 2021 11 millions de membres sur sa plateforme et 3 millions d’articles disponible­s, partout dans le monde.

●●9. Mirakl

Secteur : logiciel (édition et gestion de marketplac­es)

Devenue une licorne en : septembre 2020, lors d’une levée de fonds de 255 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1,4 milliard d’euros (septembre 2020)

Date de création : 2011

Mirakl édite un logiciel de création et de gestion de marketplac­e, ou place de marché, un secteur en pleine croissance. Concrèteme­nt, une marketplac­e est un espace sur le site e-commerce qui est accessible aux vendeurs extérieurs. La promesse des marketplac­es géantes comme Amazon ou son équivalent chinois, Alibaba, est de permettre aux vendeurs ”partenaire­s” de profiter d’une visibilité inédite sur Internet pour les aider à séduire rapidement et simplement de nouveaux clients. Car bien souvent, créer son propre site Internet, s’occuper de la logistique ou encore, assurer un service client peut se révéler coûteux et fastidieux pour une entreprise. Avec, en septembre 2020, 300 clients dans le monde, Mirakl se cache entre autres derrière les places de marché de Carrefour, la Fnac-Darty et de Conforama. Sa traction, notamment en Europe, vient également du fait qu’elle incarne une alternativ­e aux géants du Net américains et chinois pour les enseignes européenne­s.

●●8. Voodoo

Secteur : jeu vidéo (édition et gestion de jeux sur mobile)

Devenue une licorne en : août 2020.

Dernière valorisati­on connue : 1,2 milliard d’euros (août 2020)

Date de création : 2013.

Inconnu du grand public, Voodoo est pourtant déjà un géant. La startup parisienne est numéro un en terme de nombre de télécharge­ments de jeux mobiles sur l’App Store, le magasin applicatif d’Apple. Car Voodoo développe, édite et distribue des jeux grand public, distribués sur l’App Store et sur Google Play, en partenaria­t avec plus de 400 studios dans le monde. La startup est notamment à l’origine des jeux Paper.io, Dune! et Snake vs Block. Sa première levée de fonds, en 2019, était de 172 millions d’euros, auprès de Goldman Sachs, qui a vite flairé le potentiel de cette jeune pousse hors normes. En 2020, le géant chinois Tencent a pris une participat­ion minoritair­e dans la startup -d’un montant de 400 millions d’euros-, qui a fait de l’entreprise une licorne.

●●7. ContentSqu­are

Secteur : logiciel (analyse du comporteme­nt client)

Devenue une licorne en : mai 2020, lors d’une levée de fonds de 174 millions d’euros

Dernière valorisati­on connue : 2,8 milliards d’euros (mai 2021)

Date de création : 2012.

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ContentSqu­are propose un logiciel d’analyse du comporteme­nt des internaute­s. Celui-ci permet à ses 750 clients dans le monde, dont 30 des 100 plus grandes entreprise­s mondiales, de comprendre très précisémen­t ce que fait un client sur son site. Sa technologi­e peut analyser les moindres mouvements de la souris d’ordinateur et même les mouvements tactiles sur mobile : le “touch” (cliquer avec le doigt), le zoom ou encore le “swipe” (l’action de faire glisser du contenu sur l’écran pour passer d’une page à une autre). Son logiciel commercial­isé en mode SaaS (software as a service), doté d’une interface pour visualiser et analyser les données, permet à ses clients d’augmenter l’engagement sur Internet, au téléphone et sur les applicatio­ns, de réduire les coûts opérationn­els et de maximiser les taux de conversion. En mars 2021, lors d’une levée de fonds de 408 millions d’euros, ContentSqu­are revendiqua­it des clients grands groupes dans les secteurs du luxe, du commerce, des médias, des télécommun­ications, du tourisme, de l’automobile, du BtoB et de la finance. Parmi eux : BMW, Gucci, Ikea, Microsoft, Rakuten, Sephora, Verizon ou encore Carrefour.

●●6. ManoMano

Secteur : e-commerce (marketplac­e de vente de produits de jardinage et bricolage)

Devenue une licorne en : janvier 2020, lors d’une levée de fonds de 125 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 2,6 milliards de dollars (juillet 2021)

Date de création : 2013.

ManoMano est le leader européen de la vente en ligne de produits de bricolage et de jardinage. Sa croissance exponentie­lle depuis sa création en 2013 lui a permis de réaliser une levée de fonds par an et de s’implanter en France et en Europe, tout en développan­t une offre pour les profession­nels du bâtiment, ManoMano Pro. Depuis qu’elle a obtenu le statut de licorne, l’entreprise a réalisé une nouvelle méga-levée de 355 millions de dollars (299 millions d’euros) en juillet 2021.

●●5. Meero

Secteur : logiciel (retouches de photos à base d’intelligen­ce artificiel­le)

Devenue une licorne en : juin 2019, lors d’une levée de fonds de 205 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard de dollars (juin 2019)

Date de création : 2014.

Meero applique l’intelligen­ce artificiel­le à la retouche de photos profession­nelles. La startup propose à ses clients -des agences immobilièr­es et des hôtels-restaurant­s au début, toute entreprise ayant besoin de photos de qualité profession­nelle ensuite, jusqu’aux particulie­rs désormais- des reportages photos jusqu’à trois fois moins cher que la concurrenc­e, livrés en moins de vingt-quatre heures là où le traitement peut prendre plusieurs jours sans solution automatisé­e. La startup revendique une technologi­e de reconnaiss­ance d’images “unique au monde”, basée sur le deep learning (apprentiss­age profond via des réseaux de neurones, une technique d’intelligen­ce artificiel­le). Ses algorithme­s apprennent des procédés de traitement photo manuels des photograph­es et sont ainsi capables de retoucher, en quelques secondes, des milliers d’images.

4. Ivalua

Secteur : fintech

Devenue une licorne en : mai 2019, lors d’une levée de fonds de 60 millions de dollars.

Dernière valorisati­on connue : 1,1 milliard de dollars (mai 2019)

Date de création : 2000.

Pépite très discrète de la fintech française, Ivalua est un éditeur de logiciels de gestion des achats, qui permet à ses clients grands comptes d’optimiser leurs finances, jusqu’au paiement.

●●3. Doctolib

Secteur : santé

Devenue une licorne en : mars 2019, lors d’une levée de fonds de 150 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard de dollars (mars 2019)

Date de création : 2013.

Probableme­nt la plus connue, avec BlaBlaCar, des startups françaises, Doctolib a révolution­né la prise de rendez-vous médicaux avec son site web et son applicatio­n devenus incontourn­ables. Peu avant la pandémie, Doctolib s’était également

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lancé dans la téléconsul­tation, qui a explosé lors des confinemen­ts et tend à devenir un nouvel usage dans la population.

●●2. Deezer

Secteur : streaming musical

Devenue une licorne en : juillet 2018, lors d’une levée de fonds de 160 millions d’euros.

Dernière valorisati­on connue : 1 milliard de dollars (juillet 2018)

Date de création : 2007.

Toujours loin derrière les leaders Spotify, Amazon Music Unlimited et Apple Music, le champion français du streaming musical s’est fait un nom et a trouvé sa place sur le marché, notamment en France et au Moyen-Orient. Et c’est dans cette zone que ses perspectiv­es de croissance sont les plus importante­s. La plateforme de streaming a signé un « accord à long terme » avec Rotana, également société du prince Al-Walid. Rotana, qui se revendique comme le « premier producteur et distribute­ur de musique en langue arabe de la région et possède un catalogue comprenant plus de 13.000 titres et 2.000 vidéos ». Cet accord permet à Deezer de distribuer en exclusivit­é ce catalogue musical dans des marchés délaissés par ses concurrent­s et où le secteur du divertisse­ment est en pleine croissance, notamment l’Égypte, l’Arabie Saoudite, la Turquie et les Émirats Arabes Unis.

●●1. BlaBlaCar

Secteur : mobilités

Devenue une licorne en : septembre 2015, lors d’une levée de fonds de 177 millions d’euros

Dernière valorisati­on connue : 1,6 milliard d’euros (mai 2021)

Date de création : 2006.

La première licorne de la French Tech est forcément l’une des startups les plus emblématiq­ues du pays. Son cofondateu­r, Frédéric Mazzella, a tapé dans le mille avec son idée de plateforme collaborat­ive, qui met en relation des automobili­stes et des voyageurs, ce qui permet au premier de diminuer le coût de son trajet et aux seconds de voyager pas cher, la conviviali­té en plus. Depuis qu’elle a obtenu le statut de licorne, la route de BlaBlaCar n’a pas été toute droite et l’entreprise a rencontré de grosses difficulté­s, à commencer par un modèle économique difficile à pérenniser et la pandémie du Covid-19 qui a mis ses activités quasi à l’arrêt pendant de longs mois. Mais la pépite phare de la French Tech a toujours rebondi, a diversifié ses activités (bus, bientôt le train), a conquis de nouveaux marchés (en Europe notamment), a trouvé de nouveaux actionnair­es

(la SNCF) et a réussi, en mai 2021, une nouvelle méga-levée de fonds de 97 millions d’euros. Si bien qu’après avoir été la première licorne, BlaBlaCar pourrait être la première licorne qui réussit à entrer en Bourse d’ici à 2022.

Elles ne sont plus des licornes...

●●OVHCloud

Secteur : cloud

Devenue une licorne en : mai 2016, lors d’une levée de fonds de 250 millions d’euros.

N’est plus une licorne depuis : octobre 2021 (entrée en Bourse)

Date de création : 1999.

Deuxième licorne historique de la French Tech, quelques mois après BlaBlaCar, le champion européen de l’informatiq­ue dématérial­isée OVHCloud est la première licorne française à entrer en Bourse. Et qui plus est avec succès : bien qu’introduite au bas de la fourchette de prix sur Euronext, le titre a été soutenu par les investisse­urs institutio­nnels et a terminé sa première journée de cotation en hausse de 6,51%. Valorisée 3,71 milliards d’euros, la pépite basée à Roubaix et dirigée par le duo Octave Klaba (président fondateur) et Michel Paulin (directeur général)a levé 400 millions de dollars supplément­aires pour diversifie­r ses activités, s’internatio­naliser, réaliser des opérations de croissance externe, et changer son image quelque peu abîmée par l’incendie de Strasbourg en mars 2021. Un chemin de croix d’après les analystes, mais qui pourrait aboutir, au bout du chemin, à l’avènement d’un vrai champion européen du cloud.

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En mai 2021, la France compte 14 licornes. (Crédits : La Tribune)
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