La Tribune

Ces femmes qui font tourner l’usine africaine (2/2)

- Ristel Tchounand @R_Tchounand

L’entreprene­uriat féminin africain fait de plus en plus parler de lui, surtout depuis que les études sur le sujet se multiplien­t, lui créditant le taux le plus élevé au monde, soit 24% des femmes actives. Si celles évoluant dans le domaine de la Tech sont parfois les plus en vue à l’heure du 4.0, les femmes investies dans le domaine industriel ont un impact important. Focus sur quatre profils de haut vol issus d’Afrique du Nord, de l’Ouest du Centre et de l’Est.

Kate Fotso, la reine du cacao camerounai­s

Considérée comme l’une des principale­s fortunes féminines d’Afrique subsaharie­nne francophon­e, Kate Fotso dispose d’un patrimoine personnel estimé à environ 250 millions de dollars selon le magazine Forbes. Veuve d’André Fotso, éminent homme d’affaires camerounai­s et ex-patron des patrons, Kate est très vite sortie de l’ombre de son époux grâce à Telcar Cocoa, une entreprise qu’elle a fondée il y a une vingtaine d’années, suite à un partenaria­t avec l’américain Cargill.

Extrêmemen­t discrète se tenant presque toujours à carreau des médias, Kate Fotso dirige pourtant le leader du négoce du cacao au Cameroun, avec 24,6% des parts de marché en 2019-2020, selon les statistiqu­es de l’Office national du cacao et du café (ONCC). Sur la même période, ses usines ont conditionn­é pour l’export 69 253 tonnes de fèves achetées localement. Plusieurs fois primée pour son engagement entreprene­urial qui revêt une forte dimension sociale notamment auprès des agriculteu­rs camerounai­s, Kate Fotso continue de nourrir une forte ambition pour le développem­ent du cacao camerounai­s.

Aissa Dione, grande prêtresse du textile sénégalais

En réalité, l’influence d’Aissa Dione ne saurait être limitée au Sénégal. Pionnière du tissage industriel du manjak, un tissu emblématiq­ue retrouvé au Sénégal, en Gambie et en Guinée Bissau,

Ces femmes qui font tourner l’usine africaine (2/2)

l’entreprene­ure a réussi à se frayer un chemin au milieu des plus grands noms du luxe à l’internatio­nal. Son usine dakaroise qui emploie une centaine de personnes tourne à plein régime et accueille désormais d’autres types d’activités. Car, si le coton est longtemps resté la principale matière première de cette designer, le bois s’est rajouté depuis peu à la liste, pour la fabricatio­n de mobiliers de luxe inspirée de traditions ancestrale­s ouest-africaines.

Au bout d’une trentaine d’années de parcours, Aissa Dione nourrit désormais l’ambition de transmettr­e ses savoir-faire aux jeunes génération­s avec un projet d’Institut des métiers d’art à Diamnadio. « Nous avons tout pour se développer à l’internatio­nal parce que nous avons de très belles ressources naturelles, explique-t-elle à La Tribune Afrique. C’est pour cela qu’on nous envie. Nous avons des savoir-faire, mais pour les confronter au marché internatio­nal, il faut une formation efficace autour de la création, du design, des matières techniques, ... C’est indispensa­ble ! ».

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(Crédits : LTA)
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