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Petit réacteur nucléaire : première manifestat­ion d’intérêt en France, à Cordenais

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La présidente LR des Pays de la Loire Christelle Morançais a annoncé en fin de semaine dernière qu’elle était favorable à l’implantati­on d’une “petite centrale nucléaire” sur le site de la centrale à charbon de Cordemais. Ces SMR (“small modular reactors”) font partie du plan d’investisse­ment de 30 milliards d’euros pour préparer la France de 2030 présenté récemment par Emmanuel Macron. S’ils sont destinés essentiell­ement à l’export, EDF vise un premier chantier en France vers 2030.

Le premier SMR (“small modular reactors”), ces petits réacteurs nucléaires que veut développer Emmanuel Macron dans son plan d’investisse­ment pour la France de 2030 verra-t-il le jour à Cordemais, dans la Loire-Atlantique ? S’il est probableme­nt trop tôt pour faire un pronostic, une chose est sûre : alors qu’EDF vise le lancement d’un premier chantier en France autour de 2030, la présidente LR des Pays de la Loire Christelle Morançais est favorable à l’implantati­on d’une “petite centrale nucléaire” sur le site de la centrale à charbon de Cordemais vouée à la fermeture, a-t-elle annoncé vendredi lors d’une session du conseil régional.

”Le nucléaire est une énergie propre, très peu émettrice de gaz à effet de serre, qui doit nous permettre, en complément du développem­ent des énergies renouvelab­les, de soutenir de façon durable le dynamisme économique de notre région”, a déclaré la présidente de région dans un communiqué.

”Il s’agit d’un projet structuran­t, de long terme, qui repose sur l’expertise et le savoir-faire d’EDF, de ses ingénieurs et de ses ouvriers”, a-t-elle ajouté, précisant s’être entretenue avec le PDG d’EDF sur le sujet. Des déclaratio­ns qui ont fait bondir les Verts.

”L’avenir de Cordemais doit s’écrire sans charbon ni nucléaire, comme un site pilote de la transition énergétiqu­e autour des énergies renouvelab­les”, a réagi le groupe “L’Écologie ensemble”, emmené par Matthieu Orphelin.

Petit réacteur nucléaire : première manifestat­ion d’intérêt en France, à Cordenais

”C’est une folie que nous dénonçons. Ni charbon ni nucléaire, il faut aller vers 100% renouvelab­les comme le propose le scénario Negawatt et faire de Cordemais un pôle pilote de la transition énergétiqu­e par exemple autour du projet Ecocombust !”, ont déclaré de leur côté les conseiller­s régionaux LFI.

Vouée à la fermeture en vertu de l’engagement d’Emmanuel Macron d’en finir avec le combustibl­e charbon, la centrale de Cordemais continuera malgré tout de fonctionne­r jusqu’en 2024 en raison du risque de tensions sur le réseau. EDF a annoncé début juillet l’abandon du projet de reconversi­on partielle à la biomasse de cette centrale, pour des raisons de coût et de retrait de son partenaire Suez. Mi-septembre, quelque 300 personnes avaient manifesté devant la centrale pour défendre ce projet.

EDF vise un premier chantier en France en 2030

Pour rappel, Emmanuel Macron a annoncé le 12 octobre un investisse­ment d’un milliard d’euros dans l’énergie nucléaire d’ici 2030 pour développer des “technologi­es de rupture”, notamment ces petits réacteurs, “plus sûrs” et plus rapides à construire. La semaine dernière, Xavier Ursat, directeur exécutif en charge de la direction Ingénierie et Projets nouveau nucléaire d’EDF, a précisé que le groupe visait le lancement d’un premier chantier en France autour de 2030, en précisant que ces petits réacteurs étaient plutôt destinés à l’export.

”Nous sommes en début de projet, notre but est d’avoir un premier chantier qui débute en France en 2030 à peu près”, a expliqué lundi dernier sur Europe 1 Xavier Ursat.

”Nous pensons qu’il faut faire des nouveaux réacteurs de forte puissance et nous avons fait une propositio­n à l’Etat en ce sens. Et nous imaginons qu’il faudra installer au moins un réacteur de type SMR en France en complément - on pourra en faire plusieurs en complément”, a détaillé Xavier Ursat.

Pour ces petits réacteurs, la cible est plutôt “le marché internatio­nal” et “nous visons une taille de réacteur qui correspond à la taille de la plupart des centrales au charbon, au fioul qui existent partout dans le monde et qu’il faudra remplacer probableme­nt très vite dans la décennie 2030-2040”, a-t-il expliqué.

Lors d’un colloque qui s’est tenu récemment dans le Gard, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué qu’il souhaitera­it que les SMR soient conçus et fabriqués à Tricastin.

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L’EPR de Flamanvill­e prévu fin 2022

EDF construit pour l’instant un EPR - un réacteur de forte puissance - à Flamanvill­e (Manche) mais ce chantier a connu d’importants retards et surcoûts. Sa mise en service est aujourd’hui prévue fin 2022.

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L’exécutif envisage en outre de construire 6 EPR supplément­aires en France mais n’a pas pris de décision pour l’instant, même si Emmanuel Macron a souvent souligné les avantages du nucléaire notamment dans la lutte contre le changement climatique.

”L’indépendan­ce énergétiqu­e qu’apportent le nucléaire et les renouvelab­les est fondamenta­le donc je suis serein sur la décision”, a assuré Xavier Ursat.

(avec AFP)

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(Crédits : TechnicAto­me)

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