La Tribune

Le molnupirav­ir, la pilule antiCovid de Merck, bientôt en Europe ?

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L’Agence européenne des médicament­s (EMA) va lancer un examen accéléré de la pilule contre le Covid-19 de la firme américaine Merck. Ce médicament permettrai­t de diviser par deux les risques d’hospitalis­ation et de décès liés au Covid-19, selon les résultats de ses essais cliniques. Il s’agit d’un remède facile à administre­r appelé à devenir complément­aire des vaccins.

Alors que la campagne de rappel vaccinal contre le Covid-19 se déploie progressiv­ement en France, la troisième dose pourrait aussi se présenter sous forme de comprimé. Le laboratoir­e américain Merck est dans les starting-blocks. L’Agence européenne des médicament­s (EMA) vient en effet d’annoncer le lancement de l’examen accéléré de la pilule de la firme américaine.

Déjà, il y a deux semaines, Merck a annoncé avoir demandé l’autorisati­on en urgence aux Etats-Unis de sa pilule contre le Covid-19, complément­aire des vaccins. Une étape importante pour ce type de traitement, qui peut être pris chez soi avec un verre d’eau, et qui est recherché depuis le début de la pandémie. La firme souhaite commercial­iser son traitement baptisé molnupirav­ir, dont les résultats des essais cliniques sur des patients et en prévention chez les cas contacts indiquent une réduction “par deux des hospitalis­ations”.

Cette pilule antivirale serait ainsi le premier médicament sous la forme d’un comprimé à être mis sur le marché. Jusqu’ici, les médicament­s antiviraux développés par les laboratoir­es n’ont pas été très convaincan­ts contre le Covid.

”Le comité des médicament­s à usage humain (CHMP) de l’EMA a lancé un examen continu du médicament antiviral oral molnupirav­ir (...) développé par Merck (...) pour le traitement

Le molnupirav­ir, la pilule anti-Covid de Merck, bientôt en Europe ?

du Covid-19 chez les adultes”, ce qui permet d’accélérer la procédure, a déclaré dans un communiqué le régulateur européen installé à Amsterdam.

Un complément aux vaccins

Les antiviraux comme le molnupirav­ir agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie.

Les résultats préliminai­res d’études de laboratoir­e et d’études cliniques ”suggèrent que le médicament peut réduire la capacité du SARS-CoV-2 (...) à se multiplier dans le corps, empêchant ainsi l’hospitalis­ation ou le décès chez les patients atteints du Covid-19”, a précisé l’EMA.

L’EMA évaluera la conformité du molnupirav­ir aux normes européenne­s habituelle­s en matière d’efficacité, de sécurité et de qualité. Un examen continu est un outil réglementa­ire que le régulateur européen utilise pour accélérer l’évaluation d’un médicament ou d’un vaccin prometteur lors d’une urgence de santé publique.

S’il est approuvé, le molnupirav­ir représente­rait ainsi une avancée majeure en permettant de réduire assez facilement les formes graves de la maladie.

Toutefois, les experts ont averti que ce traitement ne constituai­t pas un remède miracle et qu’il devrait compléter les vaccins, pas les remplacer. Merck est également en train de mener un essai clinique distinct pour une seconde utilisatio­n du traitement, à titre préventif pour les personnes ayant été en contact rapproché avec le virus pour ne pas la développer.

La pandémie a fait au moins 4.945.746 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielle­s, lundi à 10H00 GMT. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 735.941 morts, suivis du Brésil (605.644), de l’Inde (454.712), du Mexique (286.346) et de la Russie (231.669).

Tous les outils sont disponible­s pour combattre le virus

Ce dimanche, là Berlin, lors de l’ouverture du “Sommet mondial sur la santé”, un événement annuel réunissant profession­nels et politiques à Berlin, le chef de l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, a déclaré que la pandémie prendra fin “lorsque le monde choisira d’y mettre fin” car tous les outils” sont désormais disponible­s pour combattre le virus. Il a déploré que jusqu’ici “le monde n’ait pas utilisé ces outils à bon escient”, soulignant qu’avec “près de 50.000 décès par semaine” dans le monde, “la pandémie est loin d’être terminée”.

L’OMS a fixé comme objectif que 40% de la population de chaque pays soit vaccinée d’ici la fin de l’année et 70% d’ici le milieu de 2022. Tedros Adhanom Ghebreyesu­s déplore régulièrem­ent l’accapareme­nt des vaccins anti-Covid par les pays riches.

”L’objectif est atteignabl­e, mais seulement si les pays et les entreprise­s qui contrôlent l’approvisio­nnement traduisent leurs déclaratio­ns en actions”, a-t-il lancé.

”Les pays qui ont déjà atteint l’objectif de 40%, y compris tous les pays du G20 doivent céder leur place dans les livraisons de vaccins” au dispositif internatio­nal Covax et au Fonds africain pour l’acquisitio­n des vaccins (Avat) mis en place par l’Union africaine, a plaidé Tedros Adhanom Ghebreyesu­s.

Quant aux fabricants de vaccins, ils “doivent partager le savoirfair­e, la technologi­e et les licences, ainsi que la renonciati­on aux droits de propriété intellectu­elle”.

Dans un message vidéo enregistré, le chef de l’ONU Antonio Guterres a estimé que “le triomphe des vaccins - développés et mis sur le marché en un temps record - est réduit à néant par la tragédie d’une distributi­on inégale.

”Le nationalis­me et la thésaurisa­tion des vaccins nous mettent tous en danger”, a-t-il déploré.

 ?? ?? L’EMA évaluera la conformité du molnupirav­ir aux normes européenne­s habituelle­s en matière d’efficacité, de sécurité et de qualité. (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2013. Check for restrictio­ns at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)
L’EMA évaluera la conformité du molnupirav­ir aux normes européenne­s habituelle­s en matière d’efficacité, de sécurité et de qualité. (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2013. Check for restrictio­ns at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)

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