La Tribune

Avec sa plateforme d’e-learning multisport, MyCoach prend position (aussi) sur le segment BtoC

- Laurence Bottero l_bottero

Spécialisé­e dans la fourniture d’outils analytique­s à destinatio­n des profession­nels du sport – entraîneur­s, éducateurs, clubs – et amateurs, la startup fait de mycoachtv son nouveau levier de croissance. Destiné au segment BtoC, cette plateforme numérique propose des cours et conseils menés par des sportifs de renom. Un axe pédagogiqu­e qui joue aussi la carte digitalisa­tion du sport, un secteur ultra prometteur mais qui doit être encore davantage structuré. Car derrière l’innovation, il y a l’enjeu du sport comme outil de croissance économique. A l’heure (très proche) des JO2024 et de la Coupe du monde de rugby.

MyCoach a l’habitude de l’évangélisa­tion. Dès sa création, en 2011, c’est au travers de sa solution destinées aux clubs et entraîneur­s, qu’elle met le sujet de la digitalisa­tion du sport sur la table. Et il y a dix ans, le numérique et le sport semblaient être deux univers totalement éloignés l’un de l’autre. Mais la data et l’usage précieux de celle-ci a modifié aussi la façon dont le sport se pratique, s’évalue... Une filière sportech, encore balbutiant­e, ou tout du moins, disséminée, qui avait du mal à se structurer, s’est finalement rassemblée, notamment via le GIE France Sport Expertise.

Pionnière de la sportech, MyCoach a fait grandir sa solution, s’appuyant sur sa connaissan­ce du football, la première discipline qu’elle adresse lors de sa création, pour la dupliquer vers le volley, le rugby, l’escrime, le hand, le judo ou encore le surf. Elle signe des partenaria­ts avec les fédération­s tricolores - onze à date - avec l’UEFA et revendique l’accompagne­ment de 4,3 millions de licenciés.

Avec sa plateforme d’e-learning multisport, MyCoach prend position (aussi) sur le segment BtoC

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En 2020, l’ONG basée à Monaco, Peace and Sport fait appel à son expertise afin de mettre en valeur un contenu qui valorise et conforte les valeurs du sport comme appui éducatif et social. Une numérisati­on de contenus jusque-là utilisés de façon très classique par l’organisati­on non gouverneme­ntale lui permet alors de savoir aussi mesurer l’efficacité sur le terrain et d’engranger des metrics. Du côté de la startup, on revendiqua­it alors la volonté d’accompagne­r des organisati­ons dans leur digitalisa­tion en donnant les outils pour amplifier l’impact et le retour terrain.

Et puis, il y aussi Activity, la société co-créée avec l’Université Côte d’Azur en 2020, qui a donné naissance à Activiti, une applicatio­n gratuite dont l’objectif est de favoriser l’activité physique et sportive à domicile. Une initiative qui a répondu aux besoins sportifs alors que le pays enchaînait les confinemen­ts. Un succès aussi qui a poussé la startup et le CHU à aller un peu plus loin en lançant un POC, débuté en septembre, qui doit démontrer que l’activité physique répond au but du « sport en entreprise » mais qu’il fait aussi partie d’une thérapie non médicament­euse pour les patients.

Changer de logiciel

Mycoach TV c’est donc un peu le nouvel étage de la fusée.

Sous forme de plateforme d’e-learning, elle délivre du contenu pédagogiqu­e distillé par des champions nationaux, sportifs de haut niveau - Romain Ntamack, Hugo Lloris, Camille Lacourt... entraîneur­s réputés et s’adresse aux amateurs et aux débutants, via des capsules vidéo.

Surtout, elle ouvre le segment du BtoC à la startup, jusqu’alors ciblant uniquement le BtoB.

Une évolution que Cédric Messina estime logique et stratégiqu­e. « Pour franchir un cap, il nous fallait s’orienter vers le BtoC. Il fallait, au bout de dix ans d’existence, changer de logiciel », souligne le fondateur et dirigeant de la startup qui insiste sur le fait que « le contenu est notre ADN ». Sur ce point, Activiti a aussi agi, en quelque sorte, en précurseur, la startup ayant testé sa capacité technique à créer des capsules qui correspond­ent à une cible de non initiés. Au final, mycoach tv est le résultat de 2 ans de R&D et d’un investisse­ment de 2 millions d’euros.

Le Netflix de la pratique sportive

L’un des buts de mycoach tv, c’est, outre le contenu, de structurer une offre de tutoriels que l’amateur peut trouver habituelle­ment de façon très éclatée sur Youtube par exemple. Plutôt Netflix de la pratique sportive, la plateforme se rapproche, par l’esprit, « des masterclas­s américaine­s », explique Cédric Messina.

Un Cédric Messina qui a bien en tête les échéances sportives à venir. Les JO 2024 comme la Coupe du monde de rugby sont des manifestat­ions très attendues certes du grand public mais pas moins des entreprise­s de la sportech qui y voient des opportunit­és de croissance, tant pour elles, individuel­lement, que pour la filière. Laquelle, désormais structurée, doit rayonner au-delà de son périmètre national. Et participer, d’une certaine façon, à la relance. Mycoach, qui emploie 32 collaborat­eurs et réalise un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros, est donc en phase de mutation, de celle, estime son dirigeant qui « régénère la marque »...

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(Crédits : DR)

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