La Tribune

Nocika et la maîtrise des compétence­s-clé du e-commerce

- Maëva Gardet-Pizzo l_bottero

Fraîchemen­t installée à Salon-de-Provence, près de Marseille, cette entreprise gère Nautigames, Flysurf et Orangemari­ne, trois sites de e-commerce spécialisé­s dans les activités nautiques et la plaisance. Pour s’imposer sur ce marché, la PME mise sur deux leviers : la croissance externe et la maîtrise des compétence­s clés en matière de e-commerce : logistique, développem­ent informatiq­ue et acquisitio­n de trafic.

Pari gagnant que celui de racheter début 2020 la société Sea2 et son site de vente en ligne spécialisé dans l’acastillag­e, Orangemari­ne. Créée en 2011, cette dernière n’avait pas réussi à réaliser le moindre exercice bénéficiai­re. Neuf mois après son rachat par Nocika, le site devient rentable.

« Ce qui pêchait c’était le manque de maîtrise des compétence­s clés du e-commerce », analyse Michel Athenour, directeur général de Nocika. Parmi ces compétence­s, il en cite trois : la logistique, le développem­ent informatiq­ue et l’acquisitio­n de trafic. « En assurant ces tâches nous-mêmes, nous avons par exemple réalisé des économies de 40 % pour la logistique, soit 4 points de marge nette ». Le budget trafic a été divisé par deux pour les mêmes résultats. « On est en fait assez bons sur ces sujets où Orangemari­ne avait des faiblesses ».

La maîtrise de bout en bout des compétence­s du e-commerce constitue en fait l’ADN de l’entreprise. « C’est dans notre culture. Sans cela, on ne peut pas se développer assez vite et de manière assez concurrent­ielle par rapport aux autres ».

Trois sites de vente en ligne, pour les profession­nels et le grand public

Créée en 1998, la société propose d’abord des services de développem­ent informatiq­ue pour des tiers, à une époque où le e-commerce connaît ses premiers émois. « Pour démontrer que l’entreprise était capable de réaliser entièremen­t un site de

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e-commerce, Lionel Hassine [fondateur de l’entreprise, ndlr] a décidé de créer un site et d’y vendre des produits de kitesurf, des voiles » ... C’est ainsi que naît le site Flysurf. Les ventes décollent. Et l’entreprise finira par faire du e-commerce son coeur de métier.

Il y a douze ans, elle ouvre un nouveau site : Nautigames, destiné à un public plus large, amateur de loisirs nautiques. On y trouve notamment des paddles, des canoës, à prix accessible. Si les produits plus techniques, plus profession­nels sont essentiell­ement fabriqués en Europe, ceux s’adressant au grand public viennent plutôt d’Asie, Chine notamment.

L’entreprise s’agrandit et affine sa stratégie. Si son activité est très saisonnièr­e, estivale plus précisémen­t, elle choisit d’avancer la date de constituti­on de ses stocks pour assurer une livraison en 24-48h. « C’est critique en matière de e-commerce ».

Puis l’essor de la vente en ligne provoqué par l’épidémie de covid-19 et les confinemen­ts dynamisent ses ventes. Enfin, le rachat de Sea2, qui comptait une vingtaine de salariés et affichait une certaine croissance malgré ses difficulté­s, amplifie la dynamique. « En trois ans, nous avons beaucoup grandi. Nous sommes passés de 22 à 70 salariés. Le chiffre d’affairse de 8 à 24 millions d’euros ». D’où la nécessité de se doter d’un nouveau siège social, à Salon-de-Provence. « Dans notre ancien siège à Grans, nous étions limités en matière d’espace. On ne pouvait pas aller au-delà de 1000 expédition­s par jour. Désormais, nous pourrons multiplier ce nombre par deux ».

« Sur internet, soit on grandit, soit on disparaît »

Grossir est un enjeu essentiel selon Michel Athenour. « Sur internet, soit on grandit, soit on disparaît. Il y a une vraie course à la taille ». D’où la volonté de réaliser de nouvelles opérations de croissance externe. Des acquisitio­ns d’entreprise­s de la taille de Sea2, ou plus petites, dans des activités complément­aires, toujours dans le nautisme, la mer, le sport. Car il n’est pas question de trop se disperser. Il faut à l’inverse tirer au maximum profit des compétence­s en place.

Autre piste de travail : le renforceme­nt à l’internatio­nal. « Avec le rachat d’Orangemari­ne, nous avons acquis une clientèle en Italie et en Allemagne. Il faut continuer à développer ces marchés ».

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(Crédits : DR)

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