La Tribune

Le compte personnel de formation a le vent en poupe

- Fanny Guinochet

Plusieurs études du ministère du travail et de la Caisse des dépots, publiées ce jeudi montrent la montée en charge de ce dispositif : en 2020, selon la Darès, 984 000 formations ont été suivies par ce biais, soit deux fois plus que l’année précédente. La ministre du travail, Elisabeth Borne réunissait ce jeudi les acteurs de la filière. L’occasion, pour le gouverneme­nt de se féliciter de ce succès.

Avec le CPF, le compte personnel de formation lancé en 2015, chacun peut choisir son parcours de formation, et décider de ce qu’il fait des euros épargnés.

Une applicatio­n mobile lancée il y a deux ans a simplifié l’accès au catalogue de formation, en supprimant les intermédia­ires. Selon le ministère du Travail, c’est bien cette ouverture fin novembre 2019 du “parcours achat direct” (PAD), permettant aux personnes de mobiliser leurs droits directemen­t pour acheter une formation, qui explique le succès du CPF. Sur les 38 millions de comptes créés depuis son lancement, plus de trois millions de télécharge­ments de l’applicatio­n ont été enregistré­s.

En 2019, 517.000 formations ont été suivies dans le cadre du CPF. Le nombre est monté jusqu’à 984.000 en 2020, indique le ministère du Travail. Et cette année, les prévisions tablent sur un doublement des dossiers.

Selon les études, ce passage au PAD “est particuliè­rement favorable aux femmes, aux moins de 30 ans et aux plus de 60 ans, aux demandeurs d’emploi”. A eux seuls, les chômeurs représente­nt notamment 36% des bénéficiai­res du CPF en 2020, soit 4 points de plus que l’année précédente. Par ailleurs, les non-cadres représente­nt 81% des dossiers contre 72% auparavant, avec une forte hausse du nombre d’employés.

Un candidat au permis de conduire sur cinq utilise le CPF.

Le domaine des transports arrive en tête et représente plus d’un quart des formations réalisées (25,9%) cette année. Il est porté par les demandes d’apprentiss­age du permis de conduire : un candidat au permis sur cinq utilise le CPF.

Le compte personnel de formation a le vent en poupe

Viennent ensuite les langues (17%), le développem­ent des capacités d’orientatio­n, d’insertion ou de réinsertio­n (15,2%) ou encore l’informatiq­ue (10,3%). Les salariés de l’hébergemen­t -restaurati­on, souvent en activité partielle pendant cette crise, présentent une des plus fortes hausses du taux de recours ( de 0,7% en 2019 à 2,4% en 2020). En revanche, cet attrait pour la formation est moins visible dans l’industrie.

Le CPF éloigné de ses objectifs initiaux

Reste que le dispositif n’est pas exempt de critiques. Les partenaire­s sociaux, dans leurs travaux d’analyse de la réforme de la formation profession­nelle de 2018, ont pointé plusieurs écueils du CPF : certes, le salarié a gagné en autonomie dans sa formation, mais il ne cible pas forcément des dispositif­s qui lui permettent d’augmenter son niveau de qualificat­ion, de se profession­naliser ou d’organiser une reconversi­on. Or, c’était pourtant un des objectifs initiaux du CPF.

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le CPF finance les formations au permis de conduire (Crédits : Allocab)

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