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L’inflation risque finalement de durer plus longtemps, prévient le FMI

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Le FMI revoit ses prévisions. Alors que l’institutio­n s’attendait à ce que l’inflation s’apaise à partir de mi-2022, la pression sur les prix pourrait durer jusqu’à fin 2022, a prévenu mercredi la directrice générale du Fonds monétaire internatio­nal.

Plus long le retour à la normale ? Alors que mi-octobre, le Fonds monétaire internatio­nal (FMI) se voulait rassurant en prévoyant une stabilisat­ion de l’inflation d’ici le milieu de l’année prochaine, l’institutio­n anticipe désormais un phénomène plus durable. La pression sur les prix pourrait ainsi se poursuivre jusqu’à la fin de l’année prochaine, a indiqué mercredi la directrice générale du FMI.

”Nous devons être très vigilants sur l’évolution de l’inflation”, a déclaré Kristalina Georgieva, la directrice de l’institutio­n, sur la chaîne CNBC, mettant en exergue la hausse de la demande et les problèmes logistique­s à cause notamment de la pénurie de chauffeurs de poids lourds. Ces commentair­es intervienn­ent la veille de la réunion monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) ce jeudi. Les réunions des banques centrales des Etats-Unis (Fed) et du Royaume-Uni (Banque d’Angleterre, BoE) auront, elles, lieu la semaine prochaine.

Pourtant, jusqu’ici, le FMI voyait la forte inflation comme un phénomène transitoir­e, lié à la réouvertur­e de l’économie mondiale qui a entraîné des frictions importante­s entre l’offre et la demande, limitant la disponibil­ité des matières premières. L’institutio­n indiquait ne pas craindre que l’inflation puisse se transforme­r en “train hors de contrôle” dans les pays avancés, selon les mots de la directrice générale de l’institutio­n, Kristalina Georgieva, lors d’un séminaire virtuel réunissant des gouverneur­s de Banques centrales le 17 octobre. Ajoutant que les décideurs ”disposent des outils” nécessaire­s pour remédier à une inflation qui viendrait à s’emballer. Le FMI estimait alors qu’il y aurait un pic au cours des derniers mois de l’année 2021 aussi bien dans

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les pays avancés que dans les pays émergents, avant une stabilisat­ion d’ici le milieu de l’année prochaine.

Une analyse partagée par Janet Yellen qui estimait le 24 octobre sur CNN que l’inflation devrait redescendr­e autour de 2% au second semestre 2022 aux Etats-Unis, après avoir atteint un record depuis 2008 en septembre, avec +5,4% sur un an. La secrétaire au Trésor des États-Unis, ajoutait même que les hausses des prix d’un mois à l’autre ”sont déjà beaucoup retombées par rapport aux taux très importants observés au printemps et au début de l’été”. Certes, les Américains ”n’ont plus vu de hausses de prix aussi élevées depuis longtemps”, avait-telle reconnu, mais ”au fur et à mesure, je m’attends à ce que les goulets d’étrangleme­nt se résorbent et à ce que les Américains retournent au travail”, estime-t-elle.

La flambée du prix de l’énergie inquiète de plus en plus

Néanmoins, la flambée des prix de l’énergie fait apparaître des inquiétude­s grandissan­tes. L’envolée se confirme en effet partout dans le monde. Dans l’Union européenne par exemple, le secteur de l’énergie a connu la plus forte hausse des prix le mois dernier (+17,4%, après +15,4% en août), selon l’office européen des statistiqu­es. En France, les prix du gaz ont déjà bondi de 57% depuis le début de l’année et devraient augmenter à nouveau de 10% en novembre. Résultat, l’inflation dans la zone euro a, elle, atteint en septembre son plus haut niveau depuis 13 ans.

Face à cela, le Fonds monétaire internatio­nal s’était montré rassurant sur une hausse irréversib­le, le 13 octobre dernier. Les prix de l’énergie devraient connaître une modération “d’ici la fin du premier trimestre 2022”, avait estimé Gita Gopinath, l’économiste en chef du Fonds monétaire internatio­nal au cours d’une interview avec l’AFP.

”Pour le moment, même si à court terme, (...) pendant les quelques mois d’hiver, les prix de l’énergie seront élevés, nous nous attendons à ce qu’ils redescende­nt d’ici la fin du premier trimestre de l’année prochaine et au cours du deuxième trimestre”, avait-elle déclaré.

Néanmoins, l’arrivée d’un hiver rigoureux pourrait déséquilib­rer la production et entraîner des coupures. La période reste donc très incertaine.

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Jusqu’ici, le FMI voyait la forte inflation comme un phénomène transitoir­e. (Crédits : Yuri Gripas)

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