La Tribune

Dans le Sud, La Ciotat Shipyard se rêve en référence sur le marché des méga-yachts

- Rémi Baldy

Aun an de la livraison de l’ascenseur à superyacht­s, les chantiers navals basés dans les Bouches-du-Rhône disposent d’une nouvelle direction générale. Pour Philippe Vincensini, l’un des challenges est d’augmenter la capacité du foncier, le village d’entreprise opérationn­el voici cinq mois est déjà à l’étroit.

Les chantiers navals de La Ciotat changent presque à vue d’oeil. Mais c’est aussi le cas en coulisses, où l’été aura marqué un changement de gouvernanc­e. Début août, Philippe Vincensini a été nommé directeur général de La Ciotat Shipyard, la société publique locale qui gère la structure portuaire. Un nom qui n’est pas méconnu puisqu’il s’agit du directeur général des services de la ville depuis 2014. “Je n’ai qu’a traversé la rue”, s’amuset-il. “C’est une image mais mon arrivée symbolise le lien entre la ville et les chantiers navals”, enchaîne-t-il. Charge donc à lui d’appliquer au mieux le plan stratégiqu­e voté par le conseil d’administra­tion. L’ambition affichée depuis plusieurs mois maintenant est claire : devenir une référence sur le marché du méga-yachts.

”Mon principal chantier c’est la livraison de l’ascenseur Atlas”, avance Philippe Vincensini. Cet outil qui doit permettre de soulever les bateaux de 4.000 tonnes afin de les réparer ou de les entretenir, à une date de livraison prévue pour septembre 2022. Le dossier déjà bien avancé a cependant dû se heurter à la crise sanitaire. “Cela nous a obligé à des contorsion­s et des surcoûts donc il faut trouver les rallonges budgétaire­s”, explique le directeur général.

Pour rattraper le temps perdu, plusieurs entreprise­s viennent en effet travailler sur le site en même temps, à cela s’ajoute une révision des prix à la hausse et des changement­s dans l’organisati­on du chantier avec la constructi­on sur place de la grille de l’ascenseur alors qu’elle devait venir en bateau.

Dans le Sud, La Ciotat Shipyard se rêve en référence sur le marché des méga-yachts

Les nefs en ligne de mire

Autre grande transforma­tion majeure, le “village d’entreprise” qui a poussé entre les deux nefs (des sortes de gigantesqu­es hangars) du site est lui un franc succès. “Il a été livré en mai 2021 et est totalement occupé avec 19 entreprise­s, principale­ment par des sous-traitants des grands donneurs d’ordre”, se réjouit Philippe Vincensini. “Une vraie réussite”, selon le dirigeant au point qu’il faudrait d’ores et déjà l’agrandir. “C’est mon challenge”, ajoute-t-il. Un sujet complexe car l’espace est restreint.

Pour les chantiers navals de La Ciotat, la solution se trouve dans les nefs. Mais leur réhabilita­tion coûte cher et ces hangars ont un aspect patrimonia­l fort, bien qu’ils ne soient pas classés. “Nous envisageon­s de démolir la petite nef”, avance le directeur général. En revanche, la plus grande serait conservée car les travaux à mener son plus simples et cela permet de garder l’aspect patrimonia­l et historique de ces bâtiments. Cette opération représente­rait un coût de 10 millions d’euros.

Sur les différents dispositif­s d’aides publiques, les sommes obtenues n’ont permis que de rafraîchir l’une des grues et de mener des études de dépollutio­ns sur les nefs. “Quelques petites poches d’hydrocarbu­re ont été trouvées”, note Philippe Vincensini. Autre espace en ligne, les plus récentes nef A, B et C qu’il faut également réhabilite­r notamment à cause de présence d’amiante dans le toit et parce que celle du milieu sert de coupe-feu. Ce qui signifie qu’elle stocke seulement du matériel. Ce projet se chiffre lui à 20 millions d’euros. L’évolution des chantiers navals n’est pas près de s’arrêter, à condition que les moyens suivent.

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(Crédits : La Ciotat Shipyards)

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