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Amazon, Apple : des bénéfices au rendez-vous, Wall Street sanctionne quand même

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Après la fermeture de la séance et avant l’ouverture de celle de ce vendredi, les investisse­urs à la bourse de New York ont corrigé les valeurs du géant du commerce en ligne et de la marque à la pomme. En cause : des résultats - pourtant en forte progressio­n - mais non conformes aux attentes des analystes. Amazon et Google estiment que la pénurie de main-d’oeuvre et de composants électroniq­ues leur a coûté respective­ment 2 et 6 milliards de dollars de revenus au troisième trimestre.

Des dizaines de milliards de dollars de chiffre d’affaires, des profits toujours au rendez-vous, mais Wall Street a tout de même sanctionné le bilan trimestrie­l d’Apple et Amazon, légèrement inférieur aux attentes. Les deux titres perdaient respective­ment 3,42% et 4% après la clôture des échanges électroniq­ues à la bourse de New York jeudi.

Le leader du commerce en ligne, Amazon, a tenu pourtant ses objectifs, notamment en termes de chiffre d’affaires, qui progresse de 15% par rapport à l’an dernier. Il annonce des ventes à hauteur de 110,8 milliards de dollars. Mais les analystes attendaien­t, eux, des revenus à hauteur de 111,6 milliards de dollars. Une différence - 0.72 % entre les prévisions et les objectifs de l’entreprise - épinglé immédiatem­ent par le marché. Quant au bénéfice net, il ressort à 3,2 milliards de dollars au troisième trimestre.

Un scénario connu

Son bénéfice net est certes en baisse par rapport au T3 2020, mais celui-ci était marqué par un fort dynamisme de ses ventes liées aux périodes de restrictio­ns sanitaires (6,4 milliards de dollars de bénéfices). Toutefois, le géant de Seattle - porté également par ses services dans le cloud - voit ses bénéfices ces trois derniers mois augmenter de plus de 1,1 milliard de dollars par rapport au troisième trimestre 2019, avant la crise du

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Covid-19.

Et les perspectiv­es communiqué­es par le groupe se veulent positives. Le directeur financier du groupe table sur des ventes comprises entre 130 et 140 milliards de dollars pour le dernier trimestre de l’année (soit une croissance comprise entre 4 et 12% sur un an). Les analystes ont dit s’attendre de leur côté à 142,05 milliards de dollars, selon des données IBES de Refinitiv.

La sanction des investisse­urs au troisième trimestre n’est pas sans rappeler le scénario de la période précédente. Amazon avait dégagé 7,8 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, soit 48% de plus qu’il y a un an, le deuxième bénéfice trimestrie­l le plus important de toute son histoire. Son chiffre d’affaires avait progressé de 27% à 113 milliards de dollars. Mais aussi faramineux soit-il, ce résultat était inférieur à la prévision des analystes qui l’attendaien­t en moyenne à 115 milliards de dollars selon des données IBES de Refinitiv : pour eux, il manque donc à l’appel 2 milliards de dollars. Le titre chutait alors de 7,8%.

Hausse de 29% des ventes d’Apple

Même dynamique, même sanction pour le géant Apple. Le chiffre d’affaires est ressorti à 83,3 milliards de dollars, en hausse de 29%, tiré par les ventes de l’iPhone. Le bénéfice net s’élève à 21,744 milliards de dollars contre 11,253 milliards l’an dernier.

Les deux géants américains annoncent les mêmes maux que le reste de l’économie pour expliquer ces difficulté­s : la pénurie de main-d’oeuvre et celle des semi-conducteur­s, la hausse des coûts de l’énergie, et particuliè­rement du pétrole.

Ces problémati­ques auraient coûté 6 milliards d’euros à Apple, et deux milliards pour Amazon. Dans le détail, la marque à la pomme a été frappée, par ”des pénuries de silicone”, élément essentiel dans la fabricatio­n de puces électroniq­ues, qui touchent l’ensemble du secteur des produits électroniq­ues de grande consommati­on, ainsi que des ”perturbati­ons liées au coronaviru­s” dans les usines sous-traitantes du groupe en Asie du Sud-Est.

Pénurie de main d’oeuvre

”Au quatrième trimestre, nous nous attendons à plusieurs milliards de coûts additionne­ls pour notre activité de vente aux consommate­urs”, a prévenu de son côté Amazon, citant “le manque de main d’oeuvre, l’augmentati­on des salaires, les problèmes d’approvisio­nnement mondiaux et des coûts de transport en hausse”.

La firme dirigée par Jeff Bezos cherche à recruter 150.000 saisonnier­s pour la période des fêtes de fin d’année, en plus de 165.000 embauches déjà annoncées en septembre. Il offre de fortes primes à l’embauche et des salaires plus importants que ses concurrent­s. Fin septembre, près d’1,5 million de personnes travaillai­ent pour Amazon dans le monde, soit 30% de plus qu’il y a un an.

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(Crédits : Abhishek Chinnappa)

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