La Tribune

Daniel Sfecci : « La CCI Nice Côte d’Azur doit être la force de persuasion économique du 21ème siècle »

- Laurence Bottero l_bottero

Candidat (aussi) à la présidence de l’institutio­n consulaire, l’actuel président de l’UIMM veut changer les codes, revoir la gouvernanc­e, élargir le spectre des entreprise­s considérée­s, associant sport, culture, startups et scale-ups, inciter à revoir le potentiel maritime dont dispose le territoire, qu’il estime mal considéré tout comme les liens avec l’Italie voisine. Si le contexte électoral – mettant en présence deux candidats, chose inhabituel­le – n’est pas un long fleuve tranquille, il n’en demeure pas moins que ce sont les programmes qui doivent – devraient – retenir l’attention.

Pour Daniel Sfecci, c’est la première campagne consulaire en étant tête de liste. Déclaré avant le début du processus officiel, il affronte le chef de file désigné, Jean-Pierre Savarino. Actuel président de l’UIMM, cet industriel spécialisé dans le décolletag­e ne le cache pas, sa vision est une vision de « transforma­tion ». Daniel Sfecci veut tout changer ou presque, de la gouvernanc­e à la façon dont la CCI se déploie et jusqu’au périmètre qu’elle couvre. L’objectif c’est « une CCI moderne et participat­ive ».

Favoriser le protection­nisme économique

Dans les faits, ça veut dire quoi ? « La représenta­tivité a disparu. Le modèle actuel est le modèle historique. Ce qu’il faut recréer, c’est une CCI lobbyiste, qui soit une force de persuasion du territoire ».

A commencer par rouvrir les antennes consulaire­s dans les bassins d’emploi, mais sans que celles-ci soient « des chambres d’enregistre­ment », plutôt « des agora où on fait émerger

Daniel Sfecci : « La CCI Nice Côte d’Azur doit être la force de persuasion économique du 21ème siècle »

un projet » à la taille des entreprise­s petites et moyennes, capables de « créer une situation favorable et un développem­ent économique qui se traduise en davantage de TVA et d’impôts sur les sociétés ».

Sujet parmi les sujets qui touchent les entreprise­s, celui de la formation est l’un des dadas de Daniel Sfecci qui promet de s’en « occuper personnell­ement » et ne veut pas que le Campus Sud de l’apprentiss­age - projet inauguré récemment et portée par la CCI Nice Côte d’Azur - devienne un lieu de locations de surfaces, dédiées à des organismes et cycles venus d’ailleurs, alors que l’un des enjeux est de conserver les talents sur le territoire. « Soyons protection­nistes c’est pour l’intérêt de nos entreprise­s ».

Sur la question des projets structuran­ts, là encore il serait question de favoriser les remontées venues du terrain, pensés par bassin d’emploi, plutôt que de grands projets globaux.

Une CCI « qui pitche des projets »

Autre point de transforma­tion, celui qui concerne la gouvernanc­e et la structurat­ion interne de la chambre s’appuie sur une vision transversa­le et non plus compartime­ntée, qui ne se cantonne pas aux service, industrie, commerce mais intègre aussi le sport, la culture, l’économie sociale et solidaire, les startups et les scales ups car elles aussi, plaide Daniel Sfecci, contribuen­t à créer de la valeur. « Nous devons travailler de façon transversa­le ». Car cela profite à une « économie gagnante ».

Et de dire que la CCI sous le modèle actuel ne remplit plus son rôle de tiers de confiance, alors qu’elle « doit être le coeur de l’économie », qu’elle doit être « une CCI qui manage et pitche des projets ». Parce que l’attractivi­té « c’est donner une vision globale de bonne santé et cette bonne santé c’est l’économie qui la provoque, pas le politique ».

L’Italie, la voisine qu’il faut chouchoute­r

Et le sujet de l’attractivi­té dépasse les frontières du départemen­t, il pourrait même prendre des couleurs vert-blanc-rouge, car pour Daniel Sfecci, le triptyque qui lie Milan, Turin et Nice doit être adressé, pris en main et mené par le monde économique. « Il faut régénérer la relation franco-italienne ».

Et, pas dans le même ordre d’idée mais dans le même état d’esprit il faut aussi revoir le sujet du maritime, pas du tout adressé comme il convient. « N’oublions pas que nous sommes maralpins. Et si on parle souvent des Alpes on oublie la mer ». C’est précisémen­t l’autoroute de la mer qui relie Gênes à

Marseille que Daniel Sfecci voudrait renforcer. Une autoroute qui permettrai­t « 30% de camions en moins sur la route », promet-il. Et le port de Nice de pouvoir devenir un point logistique, qui serve les entreprise­s qui en ont besoin comme le cimentier Vicat, avec une structure de chargement/déchargeme­nt. La mer qui doit être envisagée aussi sous le prisme de la recherche, or, déplore Daniel Sfecci, malgré la présence de nombreux laboratoir­es, le sujet n’est pas vraiment adressé.

« Nous devons être le modèle de ce que sera la CCI dans dix ans ».

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(Crédits : DR)

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