La Tribune

Future Cité internatio­nale des chercheurs à Toulouse : de quoi parlons-nous ?

- Pierrick Merlet @PierrickMe­rlet

Après plus de dix ans d’attente, la Ville rose va enfin avoir sa Cité internatio­nale des chercheurs et ainsi renforcer son rayonnemen­t internatio­nal. C’est en tout cas ce qu’espère l’Université fédérale de Toulouse, qui s’est associée à La Cité Jardins à travers un contrat de concession dans ce projet de près de 400 logements. Les détails.

Actuelleme­nt plongée dans d’importants travaux autour de la gouvernanc­e suite au rapport Tirole-Guillou, l’université fédérale de Toulouse se rêve en terre d’accueil des chercheurs du monde entier malgré quelques carences. “Toulouse n’a jusqu’à présent aucun lieu dédié pour recevoir des chercheurs étrangers et des doctorants, dans des conditions idéales”, regrette Christophe Sonnendruc­ker, le chef de projet immobilier de l’établissem­ent.

Mais en janvier 2023, ce manque sera comblé avec la livraison de la Cité internatio­nale des chercheurs, sur 13.000 m2 de surface plancher en plein coeur de la Ville rose, entre les quartiers Saint-Michel et du Busca, et à proximité du palais de justice.

“En raison du positionne­ment du site, l’idée est de connecter ces deux quartiers qui ne se parlent pas, avec un qui a un côté faubourien et l’autre plus bourgeois”, explique Pierre-Louis Taillandie­r, le dirigeant de Taillandie­r Architecte­s Associés en charge de l’élaboratio­n du projet. Lui et ses équipes ont ainsi pensé et intégré au chantier une allée qui traversera en diagonale tout le site mais qui fera surtout la jonction entre ces deux quartiers voisins.

Au-delà du côté social, ce projet a une dimension culturelle avec la volonté de “réinvestir le quartier des sciences historique­ment lié à l’université”, ajoute Christophe Sonnendruc­ker. Bien que le

Future Cité internatio­nale des chercheurs à Toulouse : de quoi parlons-nous ?

chantier comprenne la constructi­on de deux nouveaux bâtiments (à 500 mètres du siège de l’université fédérale), la Cité internatio­nale des chercheurs de Toulouse comporte également la réhabilita­tion du célèbre “Bâtiment H”, nommé ainsi en raison de sa forme caractéris­tique.

Celui-ci a abrité pendant des dizaines d’années les premiers laboratoir­es de la Faculté des Sciences, financé par... Paul Sabatier du nom de ce scientifiq­ue né à Carcassonn­e en 1854. Chercheur brillant, il voit ses travaux sur la catalyse récompensé­s par un Prix Nobel en 1912. Amoureux de Toulouse pour y avoir enseigné longtemps, il y finance alors la constructi­on de ce fameux “Bâtiment H” avec l’argent de cette distinctio­n.

Logements mais pas que

Par conséquent, l’autre enjeu de ces travaux autour de la Cité internatio­nale des chercheurs est de ne pas dénaturer ce lieu hautement riche en histoire. Une tâche confiée à La Cité Jardins, bailleur social du groupe Action Logement, branche spécialisé­e dans le logement dédié (séniors, jeunes, actifs, etc.). “À tous points de vue, c’est un immense projet pour nous”, ne cache pas Alain Carré, le président de la Cité Jardins.

Le bâtiment H est l’élément central de ce projet immobilier.

Ce lieu qui mêlera à la fois accueil, science et culture, abritera un total de 383 logements, pour de la courte et longue durée, sur des logements de T1 à T4, avec la possibilit­é de co-colocation. L’Université fédérale de Toulouse bénéficier­a prioritair­ement de 89 logements sur les 119 en résidence mobilité (hôtelière) et de 198 sur 263 en hébergemen­t simple, soit 287 logements au total. Les 95 autres logements seront réservés à La Cité Jardins et au groupe Action Logement Immobilier pour y loger des actifs.

En plus de la dimension logement, le site comportera près de 1.700 m2 de plateaux bureaux en corpoworki­ng (espace de coworking interne) géré par At Home, une salle de conférence de 200 places, un restaurant, une salle de sport et un parking en sous-sol de 180 places. “L’idée est d’avoir un lieu de vie pour nos chercheurs capable de les accueillir tous les jours de la semaine, à n’importe quelle heure, afin qu’ils commencent leur mission dans une situation idéale”, poursuit Christophe Sonnendruc­ker.

Une concession nécessaire

Bien que nécessaire et soutenu par toutes les collectivi­tés locales via des subvention­s, ce projet immobilier aurait pu ne jamais voir le jour. “Nous l’avons initié il y a plus de dix ans, mais nous manquions de moyens financiers”, concède le chef de projet immobilier. Au total, la Cité internatio­nale des chercheurs de Toulouse coûtera 41,7 millions d’euros hors taxe, dont 28 millions d’euros rien que pour les travaux.

Pour financer une telle facture, et face au besoin, l’établissem­ent de formation s’est progressiv­ement tourné vers l’option d’un contrat travaux-concession. C’est ainsi qu’a été lancé l’appel à candidatur­es auprès des promoteurs en octobre 2017, qui a débouché sur la sélection de la Cité Jardins en juillet 2019. Désormais, le contrat d’exploitati­on d’une durée de 50 ans, travaux compris, court jusqu’en 2069.

 ?? ?? La Cité internatio­nale des chercheurs de Toulouse ouvrira ses portes en janvier 2023. (Crédits : Atelier des Chimères)
La Cité internatio­nale des chercheurs de Toulouse ouvrira ses portes en janvier 2023. (Crédits : Atelier des Chimères)
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