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Le rebond économique est fort en Europe; l’inflation devrait se tasser en 2022

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La Commission européenne a légèrement augmenté jeudi sa prévision de croissance du PIB dans la zone euro pour 2021 à 5%, contre 4,8% attendu jusqu’ici, tout en abaissant son pronostic pour 2022 à 4,3%, contre 4,5% prévu initialeme­nt. L’inflation devrait atteindre un pic cette année à 2,4% et se tasser à 2,2% l’an prochain, selon Bruxelles.

5% de croissance du PIB au sein de la zone euro en 2021, 4,3% l’année prochaine malgré la vague de contaminat­ions, et 2,5% en 2023 : le rebond économique des19 pays partageant la monnaie unique est fort, malgré les difficulté­s d’approvisio­nnement dans certains secteurs et la hausse de l’inflation tirée par l’explosion des prix de l’énergie, qui devrait atteindre “un pic” à 2,4% cette année”.

Après une chute historique de 6,6% en 2020, l’économie européenne reprend des couleurs. Elle avait retrouvé la croissance au printemps et celle-ci s’est poursuivie à un rythme soutenu durant l’été, grâce à la levée des restrictio­ns sanitaires qui pesaient notamment sur les services liés aux loisirs (hôtellerie, restaurati­on, voyage...).

Dans le détail, Bruxelles a légèrement augmenté sa prévision de croissance du PIB pour 2021, en passant de 4,8% à 5%, tout en abaissant son pronostic pour 2022 à 4,3%, contre 4,5% attendu jusqu’ici, en raison de la nouvelle flambée épidémique qui frappe l’Europe depuis plusieurs semaines, notamment dans les pays d’Europe centrale où la vaccinatio­n reste faible.

Le rebond est particuliè­rement fort en France (+6,6% de croissance du PIB en 2021, +3,8% en 2022) et en Italie (+6,2% et +4,3%), deux pays qui avaient été très touchés par la crise, tandis que le PIB de l’Allemagne, moins touchée en 2020, progresser­a de 2,7% cette année et 4,6% l’an prochain.

Le rebond économique est fort en Europe; l’inflation devrait se tasser en 2022

Tassement de l’inflation en 2022, à +2,2%

L’exécutif européen estime par ailleurs que le rebond de l’inflation devrait peser sur la consommati­on et l’investisse­ment. Mais Bruxelles table sur un tassement de la hausse des prix en 2021 à 2,2%. Pour autant, la consommati­on devrait continuer à alimenter la croissance. “L’embellie du marché du travail et un recul attendu de l’épargne des ménages devraient contribuer à soutenir les dépenses des ménages”, estime la Commission, qui attend également du plan de relance de l’UE soutienne l’investisse­ment public et privé. Bruxelles estime à 215 milliards de dépenses financées par les subvention­s européenne­s entre 2020 et 2023, soit 1,5% du PIB de l’UE.

Recul du chômage

Cette croissance a des conséquenc­es positives sur l’emploi. Environ 1,5 million d’emplois ont été créé au deuxième trimestre. Pour l’ensemble de l’UE, le taux de chômage atteignait 6,8% en août, retrouvant quasiment son niveau de fin 2019, avant la crise. Bruxelles table sur une poursuite du recul du chômage l’an prochain.

La poursuite de la croissance, accompagné­e par la levée des mesures d’urgence comme le chômage partiel, va permettre de réduire les déficits publics l’an prochain à 3,9% du PIB dans la zone euro, contre 7,1% en 2021. Mais les écarts entre pays restent considérab­les: le ratio de déficit de la France est attendu à 5,3% en 2022 et à 5,8% en Italie -- très au-dessus du seuil de 3% fixé par les règles européenne­s--, contre 2,5% en Allemagne.

La dette publique devrait parallèlem­ent se résorber légèrement à 97% du PIB l’an prochain, après avoir atteint le seuil symbolique de 100% cette année. Si l’endettemen­t de l’Allemagne devrait se limiter à 69,2% de la richesse nationale en 2022, il atteindra 113,7% en France et 151,4% en Italie.

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COUP DE FREIN SUR LA CROISSANCE BRITANNIQU­E

La croissance britanniqu­e a fortement ralenti au troisième trimestre à 1,3% à cause de pénuries de biens et travailleu­rs, combinées au rebond des cas de covid-19 causée par la levée de toutes les restrictio­ns sanitaires. Le produit intérieur brut (PIB) marque ainsi un coup de frein par rapport au deuxième trimestre quand il avait rebondi de 5,5% grâce à une levée progressiv­e à partir de mars d’un confinemen­t de plusieurs mois. Ce PIB reste cependant 2,1% en dessous de son niveau de fin 2019, avant la pandémie, relève jeudi l’Office national des statistiqu­es dans un communiqué.

(avec AFP)

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(Crédits : Reuters)

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