La Tribune

Pourquoi Gambi-M s’apprête à créer une filiale

- Valentine Ducrot

SERIE CLEANTECH (4/4) - Spécialisé dans l’ingénierie numérique 3D, Gambi-M développe des solutions disruptive­s, notamment pour accélérer le déploiemen­t du Building Informatio­n Modeling (BIM) dans l’industrie nucléaire. Lauréate de la CleanTech Vallée et du plan France Relance, la société gardoise monte en puissance sur ses objectifs, prévoit de créer une filiale et d’investir 1,6 millions d’euros dans sa R&D.

La nouvelle est tombée officielle­ment le 21 octobre dernier : la société Gambi-M, basée à Bagnols-sur-Cèze, fait partie des 61 projets lauréats retenus dans le cadre du volet nucléaire du plan France Relance.

« Nous sommes heureux et fiers de participer à la transition numérique de nos territoire­s vers une industrie 4.0, se félicite Franck Martin, cofondateu­r, avec Christian Père, de Gambi-M. Nous allons pouvoir accélérer notre R&D visant d’une part à créer des maquettes BIM (Building Informatio­n Modeling,

NDLR) fiables d’installati­ons industriel­les, et d’autre part à démocratis­er des répliques virtuelles réalistes de ces usines. »

Réduire les coûts en automatisa­nt les process

La société Gambi-M est née en 2017 d’un constat : pour des raisons de sécurité et de confidenti­alité, l’accès physique aux sites industriel­s est de plus en plus difficile, risqué et cher.

« La situation est encore pire dans l’industrie nucléaire : comment une équipe pluridisci­plinaire regroupant une ingénierie, des exploitant­s et des entreprise­s de travaux peut-elle travailler concrèteme­nt alors qu’à peine 15% d’entre eux ont accès aux installati­ons ?, interroge Franck Martin. C’est pourquoi nous avons fait le pari d’une transforma­tion numérique en nous lançant sur le marché du BIM, soit la modélisati­on 3D d’un bâtiment enrichi de données techniques dans lequel l’accès ne représente aucune contrainte ni aucun risque. »

Pourquoi Gambi-M s’apprête à créer une filiale

Ce procédé autour d’une nouvelle technologi­e, permettant d’entrer dans des milieux toxiques afin de les démanteler et ainsi accélérer la réindustri­alisation du départemen­t, a vivement intéressé la CleanTech Vallée : la pépite Gambi-M a été lauréate du CleanTech Booster pendant deux saisons (2019 et 2020).

Structurée autour d’une équipe de 23 personnes, spécialisé­es notamment en IA et réalité virtuelle, Gambi-M s’est lancé dans le développem­ent d’outils de scan 3D et de modélisati­on CAO en automatiqu­e, donnant lieu à des environnem­ents hyper réalistes. Baptisé “Sara”, le projet vise à diminuer les coûts des maquettes numériques en automatisa­nt les process et en y insérant de l’IA.

La société a ainsi réalisé la gestion du modèle BIM de l’installati­on AVM de Marcoule pour le compte du CEA.

Couvrir l’ensemble du spectre numérique

En partenaria­t avec le LIRM de Montpellie­r et l’Université de Bourgogne, Gambi-M travaille sur un autre projet phare, “Oscar”, soit un drone volant 100% autonome pour la surveillan­ce, le repérage, la mesure et le scan.

« Nous en sommes à la seconde version et travaillon­s sur sa légèreté et sa maniabilit­é, confie Franck Martin. Nous avons déjà fait des simulation­s sur le site Lavéra/étang de Berre et les résultats sont très encouragea­nts. Pour passer à la phase industriel­le, il nous faut maintenant trouver un financemen­t, avec un coût de développem­ent estimé à 30.000 euros. »

Enfin, le départemen­t R&D de Gambi-M planche sur un troisième projet baptisé “Vera”, un outil d’applicatio­n logicielle métier, dédié par exemple à la radioprote­ction...

Alors qu’elle consacre en moyenne chaque année 600.000 à 700.000 euros pour sa R&D, la société du Gard rhodanien prévoit d’investir cette fois 1,6 millions d’euros. Un investisse­ment porté par les effets de sa candidatur­e retenue dans le cadre du plan France Relance qui lui a alloué un budget de 416.000 euros sur deux ans.

Flirtant avec le million d’euros de chiffre d’affaires, Gambi-M entend ainsi accélérer dans ses objectifs de déploiemen­t du BIM et, de fait, poursuivre ses recrutemen­ts sur la cadence annuelle moyenne de quatre à six personnes.

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Spécialisé dans l’ingénierie numérique 3D, Gambi-M développe des solutions disruptive­s, notamment pour accélérer le déploiemen­t du Building Informatio­n Modeling (BIM) dans l’industrie nucléaire. (Crédits : Gambi-M)

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