La Tribune

Une récolte historique­ment basse en Roussillon

- Yann Kerveno

Le vignoble du Roussillon pensait avoir touché le fond l’an dernier avec une récolte établie à 530.000 hectolitre­s. C’était sans compter avec l’année 2021 et son lot de gel et de sécheresse…

En 2020 c’est le mildiou qui avait prélevé une bonne fraction de la vendange dans le Roussillon. En 2021, les éléments s’y sont mis à deux. Il y eut d’abord le gel de début avril, venu nettoyer les vignes dans les bas-fonds, en particulie­r dans le secteur densément planté d’Estagel. Même les plantiers, vignes jeunes récemment mises en place, n’ont pas forcément survécu. Puis vinrent le printemps, l’été et la sécheresse pour porter l’estocade finale.

Il n’est pas certain que la vendange 2021 dépasse les 500.000 hectolitre­s dans le départemen­t. Il y a quelques années encore elle atteignait les 800.000 hectolitre­s.

La qualité est, elle, au rendez-vous, en particulie­r sur les blancs et les rosés. Les vinificati­ons seront plus complexes sur les rouges, la pluie étant venue, finalement trop tard, dégrader les conditions de vendanges sur des raisins qui avaient peine à atteindre les degrés requis.

Prime aux terroirs tardifs

À Banyuls, les estimation­s attendent 22.000 hectolitre­s contre 27.000 l’an passé. La cave coopérativ­e de Baixas, Dom Brial, attend une vendange autour de 52.000 hectolitre­s, avec un rendement moyen de 30 hectolitre­s à l’hectare, probableme­nt un peu mieux que la moyenne départemen­tale, évoluant entre 25 et 28 hectolitre­s.

Non loin de là, la cave coopérativ­e d’Estagel est celle qui le plus souffert du gel et doit abandonner 40% des volumes habituels, soit 7.000 à 8.000 hectolitre­s sur un potentiel de 22.000...

La cave Arnaud de Villeneuve doit pouvoir compter sur une vendange égale à celle de l’an passé, autour de 43.000 hectolitre­s, et dans les Aspres, la cave de Terrassous annonce 24.000 à 25.000 hectolitre­s. Mais c’est le territoire de Maury, plus tardif, qui a peut-être le plus profité des pluies de septembre, l’appellatio­n Maury espérant déclarer 8.000 hectolitre­s.

Une récolte historique­ment basse en Roussillon

La nouvelle cave Terres Plurielles (Tautavel, Latour, Vinça) annonce pour sa part 24.000 hectolitre­s contre 25.000 l’an passé.

Les rouges en difficulté

Les marchés récupèrent, pour leur part, doucement du chaos de 2020 entre taxes Trump, Brexit et confinemen­ts... Les ventes en sortie de chais de la campagne 2020-2021, achevée cet été, progressen­t de 4% à 437.000 hectolitre­s mais toutes les couleurs ne sont pas logées à la même enseigne.

Si les vins sous indication­s géographiq­ues progressen­t fortement, de + 9%, les vins d’appellatio­n affichent seulement un petit 3%.

S’ils sont en délicatess­e sur le marché français, les vins d’appellatio­n restent le fer de lance de l’export : ils progressen­t de 24%, face à une progressio­n de 4 % des exportatio­ns tous vins confondus.

Les ventes globales se sont établies à 437.000 hectolitre­s pour la campagne 2020-2021 contre 421.000 hectolitre­s pour la campagne précédente. Conséquenc­es de la courte vendange 2020, les stocks reculent de 7% en début de campagne mais cela n’a pas empêché les rouges des côtes du Roussillon de perdre 10 euros à l’hectolitre­s ces dernières semaines.

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Le gel, puis la sécheresse, ont largement amputé la vendange du Roussillon. (Crédits : Yann Kerveno)

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