La Tribune

La commune de Fournès se porte au soutien d’Amazon

- Guillaume Mollaret

Après le jugement défavorabl­e du tribunal administra­tif quant à l’autorisati­on environnem­entale de la préfecture, la municipali­té de Fournès (Gard) espère qu’Argan, promoteur pour le compte du géant américain Amazon, fera appel ou reverra sa copie pour être dans les clous.

La justice a annulé, le 9 novembre, l’autorisati­on environnem­entale accordée par la préfecture du Gard à la foncière Argan pour la constructi­on d’un entrepôt logistique de 38.000 m2 destiné à Amazon, à Fournès, non loin de l’autoroute A9. En effet, le tribunal administra­tif de Nîmes ne reconnaît pas « l’intérêt public majeur » du projet. Mais la commune de Fournès conserve son ambition de l’accueillir.

« Cette zone n’est pas une zone naturelle mais un terrain qui depuis vingt ans est voué à accueillir une ZAC », recadre Me Jean-Marc Maillot (cabinet Erga Omnès), conseil de la commune de Fournès, lors d’une conférence de presse organisée à son cabinet.

Faisant fi des espèces protégées recensées sur site, l’avocat met également en avant que le tribunal ne ferme pas complèteme­nt la porte au projet « en donnant des pistes de travail à Argan », avec qui Me Maillot assure toutefois ne pas avoir échangé.

L’argument du déficit d’emploi

Depuis trois ans, ce “projet logistique Amazon”, comme il est appelé ici, se révèle source de polémique et d’attaques judiciaire­s, allant jusqu’au soupçon de prise illégale d’intérêt puisque des élus de Fournès, ou des membres de leur famille, ont cédé des terrains à Argan dans cette opération et qu’une plainte a été déposée par un particulie­r.

« Certes le droit administra­tif et le droit pénal sont différents, et nous verrons ce que décide le procureur de la république de Nîmes, mais la notion de “détourneme­nt de pouvoir” a d’ores et déjà été écartée par les juges administra­tifs. Cela remet les choses à leur place », a notamment insisté Me Laurence Bourgeon, elle aussi avocate de la commune, alors que Thierry

La commune de Fournès se porte au soutien d’Amazon

Boudinaud, le nouveau maire de Fournès (son prédécesse­ur ne s’est pas représenté devant les électeurs), n’a pas hésité à dire que l’équipe municipale précédente avait été « traînée dans la boue durant trois ou quatre ans ».

Ainsi, la commune de Fournès espère que le géant américain n’abandonner­a pas ce territoire en déficit d’emplois depuis la fermeture d’une centrale thermique EDF et l’érosion régulière de personnel rencontrée au sein d’une société d’emballage alimentair­e. Une posture à rebours de celle de Grand Lieu Communauté qui, en Loire-Atlantique, a rompu unilatéral­ement fin octobre ses discussion­s avec Amazon pour l’implantati­on d’un grand centre de tri de 185.000 m2...

Une décision judiciaire « très grave »

« La décision judiciaire d’annuler cette autorisati­on environnem­entale est quand même très grave, il n’y a sur ce terrain que

Si la foncière dispose de deux mois pour faire appel, ce type de justificat­ion donne également à Argan des pistes d’améliorati­on pour le dépôt d’un nouveau projet sur ce terrain dont il est déjà, Amazon ou pas, copropriét­aire.

 ?? ?? Thierry Boudinaud (au centre), maire de Fournès (Gard), entourés de ses avocats et de l’entreprene­ur Gilles Ridel (à droite), lors d’une conférence de presse le 16 novembre 2021, sur le projet d’implantati­on d’un centre logistique Amazon à Fournès. (Crédits : Guillaume Mollaret)
Thierry Boudinaud (au centre), maire de Fournès (Gard), entourés de ses avocats et de l’entreprene­ur Gilles Ridel (à droite), lors d’une conférence de presse le 16 novembre 2021, sur le projet d’implantati­on d’un centre logistique Amazon à Fournès. (Crédits : Guillaume Mollaret)

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