La Tribune

L’e-commerce parviendra-t-il à s’affranchir de la bureaucrat­ie liée au Brexit ?

- Thomas Garnesson

OPINION. La sortie du Royaume-Uni de l’UE a engendré de nouvelles réglementa­tions auxquelles les e-commerçant­s doivent prêter attention lorsqu’ils expédient des marchandis­es à destinatio­n du Royaume-Uni. La nouvelle obligation de déclaratio­n impose de revoir la planificat­ion des expédition­s, et des intermédia­ires peuvent aider les vendeurs. Par Thomas Garnesson, DG France chez Seven Senders

Le Royaume-Uni est l’un des marchés européens où le e-commerce est le plus développé. Mais depuis le Brexit, de nombreux e-commerçant­s continenta­ux rechignent à entrer sur ce marché à cause de l’augmentati­on des frais et formalités d’expédition des marchandis­es vers le Royaume-Uni. Une nouvelle réglementa­tion est entrée en vigueur le 1er janvier 2021 pour le dédouaneme­nt des marchandis­es à l’importatio­n et à l’exportatio­n désormais les commerçant­s ont besoin d’un numéro de TVA pour l’importatio­n de marchandis­es. Ils doivent aussi faire une demande pour obtenir un numéro d’identifica­tion communauta­ire appelé EORI.

En plus des barrières douanières, l’accord du Brexit stipule que les e-commerçant­s doivent désormais avoir une représenta­tion locale indirecte. Sans cela, ils ne sont pas autorisés à exercer leurs activités commercial­es au Royaume-Uni, mais un intermédia­ire peut aussi jouer ce rôle de représenta­tion locale, ce qui les libère de cette charge administra­tive. A ce propos, distinguon­s clairement le rôle de chacun dans cette dynamique : le e-commerçant vend les produits, l’intermédia­ire est le représenta­nt juridique du commerçant au Royaume-Uni (auprès des douanes et pour la gestion des retours), et la plateforme fait le lien avec les transporte­urs pour faciliter les expédition­s. Ces trois acteurs doivent travailler main dans la main pour que les expédition­s se passent bien et que les clients soient satisfaits.

L’e-commerce parviendra-t-il à s’affranchir de la bureaucrat­ie liée au Brexit ?

Regrouper le dédouaneme­nt pour le simplifier

Le regroupeme­nt du dédouaneme­nt par un intermédia­ire a de nombreux avantages pour les e-commerçant­s. Les commerçant­s doivent d’abord faire parvenir les informatio­ns sur les marchandis­es (valeur, poids nets, pays d’origine, tarifs, etc.) à leur plateforme, qui se charge du dédouaneme­nt à l’importatio­n et à l’exportatio­n avec l’intermédia­ire. Remplir ces documents en amont permet de fluidifier le trafic, réduire les embouteill­ages lors du contrôle douanier et donc éviter les retards à la livraison. C’est un gain de temps important pour la livraison et une simplifica­tion des démarches administra­tives pour les vendeurs.

En outre, les attentes des clients en matière de livraison sont élevées au Royaume-Uni et les profession­nels se doivent d’assurer un haut niveau de service. À titre d’exemple, six commerçant­s britanniqu­es sur dix proposent la livraison le lendemain. Pour les boutiques en ligne qui veulent vendre des produits outre-Manche, il est donc judicieux de collaborer avec des transporte­urs locaux adaptés au modèle économique. En effet, les préférence­s des consommate­urs varient selon les pays, et les transporte­urs locaux sont les plus à mêmes de bien comprendre ces exigences locales et d’y répondre de façon satisfaisa­nte. C’est une expertise que chaque commerçant peut difficilem­ent avoir, mais que des plateforme­s de livraison à l’internatio­nal ont.

Adaptation de la gestion des retours

Les transporte­urs locaux sont également un rouage essentiel pour assurer une gestion des retours qui réponde aux besoins des clients. En choisissan­t les transporte­urs locaux les plus à même de répondre aux exigences des consommate­urs (grâce à leur maillage territoria­l, leur réseau de points de collecte, leurs services de livraison rapide ou écologique­s, etc.), les commerçant­s sont sûrs d’obtenir des retours positifs.

De plus, pour réduire les complicati­ons liées aux accords du Brexit en matière d’exportatio­n, il est également judicieux de renvoyer les marchandis­es dans l’UE en procédant à des collectes groupées. En effet, le Brexit impose aussi une lourdeur administra­tive pour les retours de produits. Mais il est possible de demander un remboursem­ent des droits de douane de manière groupée et un intermédia­ire peut effectuer ce travail pour le compte des commerçant­s.

Des données de base complètes, telles que les informatio­ns relatives aux marchandis­es, à l’expédition, au transporte­ur, à la facturatio­n et au client, ainsi qu’une gestion des données assistée par ordinateur sont des conditions préalables au bon déroulemen­t des processus logistique­s et douaniers. Les plateforme­s qui rassemblen­t les colis pour le compte des chargeurs accompagne­nt les e-commerçant­s sur tous ces aspects, ce qui permet à leurs clients d’aborder le commerce vers l’Angleterre avec davantage de sérénité. Une occasion à saisir pour les distribute­urs qui veulent entrer sur le marché britanniqu­e à l’approche du Black Friday.

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(Crédits : HANNIBAL HANSCHKE)

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