La Tribune

La station à hydrogène de l’aéroport de Toulouse en service dès mars 2022

- Pierrick Merlet @PierrickMe­rlet

Après plusieurs mois de retard, la future station à hydrogène sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac doit voir le jour début 2022. Plus connu sous le nom d’HyPort, ce projet contient notamment l’exploitati­on de cinq bus à hydrogène de la société albigeoise Safra. Une façon de démontrer encore une fois le savoir-faire de l’Occitanie sur cette nouvelle énergie.

L’hydrogène à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, c’est pour bientôt ! Seulement, pas encore dans les avions, mais plutôt aux abords des pistes... La future station à hydrogène au sein de la plateforme aéroportua­ire “doit être mise en service en mars 2022”, fait savoir le conseil régional d’Occitanie auprès de La Tribune. Lors du lancement du projet, en septembre 2017, celui-ci devait être achevé pour le courant de l’année 2020 ou au plus tard pour la fin de cette même année.

”Nous avons connu des retards liés notamment à la crise des matières premières, liée à la crise sanitaire. Les prestatair­es ont connu des difficulté­s d’approvisio­nnement sur les compresseu­rs”, justifie la collectivi­té.

Plus connu sous le nom de HyPort, ce projet est porté par une SAS éponyme, pour laquelle la région Occitanie est actionnair­e à 49 % via l’Agence régionale de l’énergie et du climat (Arec), les 51 % restants revenant à Engie Cofely H2 France, filiale d’Engie. Doté d’un capital de cinq millions, à en croire les derniers chiffres annoncés, l’objectif de cette structure est de développer des stations à hydrogène à la fois publiques et privées sur des plateforme­s aéroportua­ires, comme Tarbes ou encore Perpignan.

La station à hydrogène de l’aéroport de Toulouse en service dès mars 2022

”Avec ce projet, notre rôle est de faire la promotion de cette solution énergétiqu­e et d’installer des infrastruc­tures là où il y a la demande dans la région. Ainsi, la société compte faire, à l’avenir, de l’ingénierie de projet si d’autres plateforme­s aéroportua­ires par exemple se montrent intéressée­s pour accueillir un tel dispositif. Notre objectif est de proposer un modèle duplicable dans la région et ailleurs”, déclarait dans La Tribune en 2019 Stéphane Arnoux, directeur Développem­ent et Commercial de l’entreprise montpellié­raine Qair Premier Élément, directeur général de la SAS Hyd’Occ et depuis peu Monsieur hydrogène en Occitanie.

Cinq bus commandés à Safra

Pour ce qui est du projet à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, la dalle de béton censée accueillir l’infrastruc­ture vient d’être livrée. “Nous sommes désormais dans l’attente de la livraison de deux premiers équipement­s, à savoir le poste électrique et le système de distributi­on côté piste”, poursuit la collectivi­té régionale.

Elle est construite près du portail C de l’aéroport, soit proche de la zone de bus et de fret. Mais cette future station sera installée du côté de la ville pour permettre son usage à la fois public et privé. Concrèteme­nt, le transporte­ur Transdev a commandé cinq bus à hydrogène auprès de l’entreprise albigeoise Safra pour lancer ce nouveau service. Des bus qui doivent être livrés à Transdev d’ici la fin de l’année 2021, selon le constructe­ur de bus qui vient de lever des fonds pour industrial­iser la production de ces bus à énergie alternativ­e.

”Sur les cinq bus, quatre seront aux services des voyageurs”, précise le conseil régional d’Occitanie. L’opérateur

Transdev assurera ainsi la liaison entre le hall de l’aéroport et les parkings automobile­s P5 et P6, mais aussi la société acheminera les bus à hydrogène les voyageurs vers la jetée destinée aux vols low-cost. Par ailleurs, en plus d’alimenter les éventuels véhicules profession­nels de la plateforme aéroportua­ire, la future station à hydrogène d’HyPort doit avoir un usage public bien que l’offre de véhicules en la matière soit plus que limitée actuelleme­nt.

Montée en puissance de la filière régionale

Pour mener à bien ce chantier, les deux actionnair­es de la société SAS HyPort ont confié les travaux à la pépite drômoise McPhy, qui se pose depuis 2008 comme l’un des pionniers de l’hydrogène vert. La société a d’ailleurs récemment annoncé un plan d’investisse­ment pour muscler ses moyens de production, afin d’être en capacité de produire 100 stations de recharge par an, contre 20 actuelleme­nt.

De plus, le constructe­ur de la future station à hydrogène travaille main dans la main avec H2TEAM, qui n’est autre que le nouveau nom de Eveer’Hy’Pôle, une société de services albigeoise qui propose des prestation­s de R&D autour de projets à hydrogène. “Nous avons mené toute l’étude technico-économique du projet entre 2017 et 2018. Désormais, nous sommes davantage dans un rôle d’assistance technique dans la maîtrise d’ouvrage”, décrit Nicolas Daudou, le directeur des opérations de la structure.

De par ce projet qui fait appel à tous les composants de la filière hydrogène régionale, l’Occitanie souhaite démontrer son savoirfair­e en renforçant son leadership sur l’hydrogène vert après avoir accueilli le premier conseil national de l’hydrogène à Albi en février dernier. Sans parler du fait, que le président de la République, Emmanuel Macron, s’est déplacé tout récemment en personne chez Genvia pour annoncer un plan de soutien de 1,9 milliard d’euros pour le développem­ent de la filière française.

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Le projet HyPort devrait devenir concret dans quelques mois à l’aéroport Toulouse-Blagnac. (Crédits : Rémi Benoit)
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