La Tribune

« Pour être attractive, l’industrie doit être inspirante » (Corinne Bernardo, Leloutre Industrie)

- Laurence Bottero l_bottero

L’INVITÉ DE L’ECO – En recherche de compétence­s, dynamique, modernisée et innovante, l’industrie, bien que supportée par un Plan de relance spécifique, peine encore à jouer à plein la carte de l’attractivi­té. Dans les PMI, le sujet est quotidien. Être plus ambitieux, plus volontaris­te aussi, c’est l’idée que défend Corinne Bernardo, co-gérante de Leloutre Industrie, implantée à la Gaude.

Avec 13.000 intentions de recrutemen­t dans le Sud, identifiés par Pôle Emploi, l’industrie démontre qu’elle est dynamique mais qu’elle a aussi des besoins.

C’est précisémen­t ce que dit Corinne Bernardo qui co-dirige Leloutre Industrie et qui vit au quotidien - comme d’autres industriel­s - ce double paradoxe : une activité retrouvée mais un besoin de main d’oeuvre, dont de nouvelles compétence­s, qui peut rapidement passer de frein à handicap et qu’il faut donc lever. Avec méthode.

« Les activités se sont recentrées sur les régions et notamment dans notre région qui est un territoire d’industrie. En effet, l’industrie recrute, nous avons besoin de compétence­s, de compétence­s qui sont maintenant pénuriques », souligne Corinne Bernardo, qui peine elle-même à recruter deux profils de technicien­s d’usinage - Leloutre Industrie intervenan­t dans la tôlerie de précision - et qui note que les candidatur­es reçues proviennen­t parfois de très loin, ce qui pose, dit-elle aussi, « la question de comment on peut, localement, remédier à cette problémati­que ».

Ouvrir plus grand les portes des usines

En pleine semaine de l’industrie, et alors que le sujet de la réindustri­alisation est de toutes les volontés, les investisse­ments consacrés aux outils de production sont essentiels pour

« Pour être attractive, l’industrie doit être inspirante » (Corinne Bernardo, Leloutre Industrie)

participer à la modernisat­ion du secteur et de la filière. Leloutre Industrie y a, par exemple, consacré un million d’euros. « On modernise non pas seulement un moyen de production, plus performant ou productif, on modernise avec des moyens qui vont être plus innovants, plus ergonomiqu­es, moins bruyants. L’industrie conserve une étiquette pénibilité qu’il faut gommer. On doit faire entrer les étudiants, les personnes en formation dans nos usines ».

Les jeunes sont évidemment une cible privilégié­e. L’initiative du gouverneme­nt et plus particuliè­rement du ministère de l’Economie, de lancer une campagne de communicat­ion sur Snapchat concourt de cette stratégie de « parler aux jeunes avec leur propre langage ».

Le Plan de relance comme preuve que l’industrie compte

Et Corinne Bernardo de redire que les Alpes-Maritimes rassemblen­t des territoire­s d’industries « remarquabl­es », de Carros à Sophia-Antipolis ou Grasse.

Des Territoire­s qui prouvent que l’industrie est ancrée et qu’elle représente un levier pour l’économie.

Une industrie qui se féminise aussi et les jeunes femmes sont assez curieuses des métiers que recouvre la filière.

La question des salaires est aussi un sujet comme dans d’autres secteurs et Corinne Bernardo appelle à « une rémunérati­on juste des savoir-faire ».

De façon globale, les initiative­s telles que la Semaine de l’Industrie contribuen­t-elles à modifier l’image d’Epinal de l’industrie ? « C’est une façon d’être une vitrine plus attractive. Il faut inspirer les étudiants, les faire venir vers ces métiers d’avenir. Ne serait-ce que dans le Plan de relance, c’est le message qui est lancé et qui nous profite. Ce que dit le plan de relance c’est que oui, la France possède une industrie et elle est porteuse d’emplois, de modernisat­ion ».

Le replay est à voir ici

Un décideur économique invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM

Nice s’unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l’économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problémati­ques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d’Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d’Azur du quotidien économique La Tribune.

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(Crédits : DR)
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