La Tribune

Fonderie SAM (Aveyron) : Renault annonce un “soutien financier” aux salariés

- Pierrick Merlet @PierrickMe­rlet

Après avoir refusé de soutenir l’unique projet de reprise de la fonderie SAM, basée à Decazevill­e (Aveyron), Renault a promis d’apporter “un soutien financier” aux 340 salariés du site dont il était l’unique client. Dans quelques jours, ils se retrouvero­nt tous au chômage après la demande de cessation d’activité immédiate par le tribunal de commerce de Toulouse, faute de repreneur... dans l’immédiat.

En marge de la présentati­on de la reconversi­on de son site historique de Flins-sur-Seine (Yvelines), la direction de Renault s’est exprimée sur les suites du dossier SAM. Pour mémoire, cette fonderie aveyronnai­se fait l’objet d’une cessation d’activité immédiate, décidée par le tribunal de commerce de Toulouse.

”Renault va se rapprocher des mandataire­s judiciaire­s pour construire avec eux, compte tenu de la situation exceptionn­elle, la façon dont Renault apportera un accompagne­ment individual­isé à chaque salarié de la SAM, pour une reconversi­on et un soutien financier”, a indiqué auprès de l’AFP Jean-Dominique Senard, le président du conseil d’administra­tion du constructe­ur automobile français.

Dans un premier temps, le constructe­ur automobile français avait seulement promis de “poursuivre le dialogue avec les salariés de SAM afin de leur proposer des solutions alternativ­es d’emploi au sein du Renault Group”, dans un communiqué du 23 novembre. Seulement, les ministres de l’Économie (Bruno Le Maire) et de l’Industrie (Agnès Pannier-Runacher), ainsi que la présidente du conseil régional d’Occitanie (Carole Delga) ont

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poussé Renault pour obtenir un dédommagem­ent exceptionn­el pour les salariés.

”La moindre des choses”

Bien que Renault ne soit pas l’unique responsabl­e de la liquidatio­n de la fonderie SAM, le constructe­ur automobile est néanmoins celui qui a mis le point final à l’histoire de cette usine qui a employé jusqu’à plus de 600 personnels à la fin des années 2000. Le tribunal de commerce de Toulouse avait laissé le choix au groupe de soutenir, ou non, l’unique projet de reprise porté par Patrick Bellity et son groupe Alty. Ayant refusé de s’engager sur des volumes de commandes, l’unique client du site industriel a enterré cette offre et la SAM avec.

”C’est la moindre des choses qu’ils peuvent faire après ce qu’ils ont fait”, a dès lors réagi David Gistau, le secrétaire de l’union départemen­tale de la CGT et salarié de la fonderie depuis 31 ans. Mais pour lui et ses 340 collègues, le combat n’est pas terminé. Ils ont toujours l’intention d’occuper l’usine pour obtenir de Renault le respect de ses engagement­s commerciau­x, à savoir le maintien des commandes jusqu’à la fin du mois de mars 2022. Ce qui semble peu probable voire impossible.

Néanmoins, en coulisses, Carole Delga et les deux ministres impliqués dans le dossier veulent obtenir de Renault une enveloppe budgétaire pour soutenir un éventuel nouveau projet industriel sur le site avec les futurs anciens salariés de la fonderie SAM.

”Nous avons plusieurs contacts avec des investisse­urs et des entreprene­urs dont je ne peux divulguer car ils ont demandé à pouvoir travailler sereinemen­t, dans la discrétion pour le moment”, a fait savoir la présidente socialiste du conseil régional d’Occitanie lors d’une rencontre sur place avec les salariés, lundi 29 novembre, demandant d’attendre jusqu’au premier semestre 2022.

Pour ne pas relâcher la pression, ni perdre l’attention des protagonis­tes du dossier, une manifestat­ion de soutien à la SAM est attendue en milieu de journée à Decazevill­e, mercredi 1er décembre, à l’appel de nombreux syndicats et collectifs. Plusieurs milliers de personnes sont attendues sous la bannière “Je suis SAM”.

 ?? ?? La fonderie SAM est occupée par ses salariés depuis plusieurs jours, suite à la décision de Renault. (Crédits : Pierrick Merlet)
La fonderie SAM est occupée par ses salariés depuis plusieurs jours, suite à la décision de Renault. (Crédits : Pierrick Merlet)
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