Medef : Laurence Parisot bat en retraite mais ne renonce pas
Il y a désormais trois candidats déclarés à la succession de la présidente.
Le psychodrame qui a agité lundi le conseil exécutif du Medef, à propos de la prolongation de deux ans du deuxième mandat de Laurence Parisot – présidente depuis 2005 –, a fait un mort, Patrick Bernasconi, patron de la Fédération nationale des travaux publics. Le négociateur en chef de la délégation patronale sur l’emploi est « le dindon de la farce » de cette affaire, confie un ancien haut dirigeant du Medef, puisqu’il espérait être le successeur de Laurence Parisot, qui lui avait promis de lui céder sa place « le moment venu » .
« Tout cela rappelle l’épisode malheureux du deuxième mandat de François Ceyrac, en 1978, qui, à force de s’accrocher, a été catastrophique » , dénonce un vieil observateur des luttes patronales. La discussion sur le changement des statuts au conseil exécutif n’a duré qu’une demi-heure, le temps pour les grandes fédérations de faire part de leur « grand étonnement » sur la forme commwe sur le fond. FrédéricSaintGeours, patron de la puissante fédération de la métallurgie (UIMM), a démenti avoir passé une alliance avec Lau- rence Parisot. La fédération du bâtiment et les unions territoriales de Rhône-Alpes et de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont fait barrage au maintien de la présidente. L’opération a même accéléré le timing de la campagne, puisqu’il y a désormais trois candidats déclarés : Jean-Claude Vollot, l’ex-médiateur aux entreprises, très remonté, Hervé Lambel, le président du Cerf (représentant les TPE), et Pierre Gattaz – le fils d’Yvon Gattaz, ancien président du CNPF – qui dirige la fédération des industries mécaniques. Un trio auquel pourraient
s’ajouter Patrick Bernasconi et Geoffroy Roux de Bézieux, le patron de Virgin Mobile qui a présidé Croissance Plus.
On attend désormais la décision du comité statutaire du Medef, qui doit ou non proposer cette réforme des statuts. Si c’est non, l’élection aura bien lieu en juillet. « En état de réflexion » , Laurence Parisot compte désormais ses soutiens. Tandis que certains espèrent qu’une « belle sortie » lui sera trouvée car, comme dirait un célèbre tweet, elle a été « courageuse et n’a pas démérité » …