La bombe à retardement climatique fait trembler Davos
L’étude publiée en amont du prochain World Economic Forum, qui réunira du 23 au 27 janvier la fine fleur de l’économie mondiale dans la station du canton suisse des Grisons, chiffre les risques liés au changement climatique.
Ce qui restait jusqu’à présent le credo de certains écologistes férus d’économie et de plus rares économistes (dont Joseph Stiglitz ou Nicholas Stern) ouverts aux thèses environnementales, pénètre le saint des saints de l’économie mondiale.
Alors que la plupart des acteurs économiques, gouvernements, financiers, chefs d’entreprise et consommateurs confondus prennent prétexte de la crise économique pour repousser les investissements nécessaires au traitement de la crise environnementale, l’étude consacrée aux risques, publiée en amont du sommet de Davos, démontre que cette attitude ne fait qu’aggraver les choses. Et que c’est précisément de la collision entre les deux crises que pourraient découler les plus grands dangers de ces prochaines années.
En effet, qui dit changement climatique dit multiplication des événements climatiques extrêmes et des dépenses générées par les dégâts provoqués, mais aussi difficultés d’approvisionnement alimentaire dans certaines régions, risques de sécheresse et de stress hydrique, multiplication des pathologies liées à l’environnement et notamment aux diverses pollutions, résistance accrue d’autres maladies aux traitements existants…
Dans une interview au site BusinessGreen, plusieurs des contributeurs au rapport, notamment des dirigeants de réassureurs et de cabinets de conseils, en appellent aux dirigeants, politiques, chefs d’entre- prises et scientifiques, pour qu’ils s’allient face à l’émergence de ces risques.
une perte de 2% du pib sur 20 ans aux etats-unis
À titre d’illustration, selon les calculs de différentes ONG environnementales, le coût estimé du changement climatique pourrait représenter 1 250 dollars par an et par foyer américain en 2020, 1 800 dollars en 2040 et 2 750 dollars en 2080 (source ECO Northwest). Soit 3,8 milliards de dollars pour l’économie américaine dans son ensemble en 2020, 6,5 milliards en 2040 et 12,9 milliards en 2080 (source ECO Northwest).
La perte en termes de PIB s’élèverait à 2 % sur les 20 prochaines années, selon l’ONG américaine DARA. Le manque à gagner dû à l’inaction face au changement climatique s’élèverait d’ores et déjà à 1 200 milliards de dollars par an (DARA), et les événements climatiques extrêmes ont coûté au pays pas moins de 1 060 milliards de dollars de 1980 à 2011, selon l’Institut de l’environnement de l’université du Minnesota…