En France, un très grand nombre d’équipes de gestion n’ont plus d’argent à investir. »
président de l’Afic et associé chez argos-Soditic Cette société de private equity, spécialisée dans les opérations de taille moyenne, a dû ajourner cette année la levée de ce septième fonds, de 850 millions d’euros, les investisseurs n’étant pas au rendez-vous. Idem pour LBO France, qui a dû différer la levée de White Knight IX, un fonds de 1,5 milliard d’euros destiné à être investi, lui aussi, dans des entreprises de taille moyenne. De la même façon, « la période est charnière pour Finadvance, qui s’apprête à lever sa quatrième génération de fonds, opération décalée dans le temps au regard de la conjoncture difficile pour la profession » , relatent le journaliste Jean-Baptiste Hugot et Jean-Philippe Mocci, conseiller en communication (Agence Capmot), dans la 9e édition de leur Guide des sociétés de capitalinvestissement*. Le moment est d’autant plus crucial que le fonds trois de Finadvance est entièrement investi, exception faite d’une somme uniquement destinée à remettre un peu d’argent dans ses participations existantes.
Quatre acteurs se partagent le gâteau
Certes, les fonds de pension et autres investisseurs institutionnels étrangers peuvent constituer une alternative à la désaffection des banques et des assureurs français. Mais uniquement pour les grands fonds de capital-investissement, nombre de « zinzins » anglosaxons n’ayant pas le droit d’investir en dessous d’un certain seuil d’actifs gérés. De fait, sur les 6,4 milliards d’euros levés par le capital-investissement français en 2011, près de 3 milliards ont été récoltés par quatre fonds seulement. À savoir Astorg, Qualium – le fonds de LBO ( Leverage BuyOut, acquisition par endettement) de la Caisse des dépôts –, Chequers Capital et Argos, des acteurs qui gèrent chacun entre 720 millions et 2,15 milliards d’euros, et qui sont donc suffisamment gros pour intéresser les grands investisseurs institutionnels étrangers. Et « le marché des levées de fonds étant